A moins d’un mois de la descente du vieux barbu, sûrement ivre d’alcool de sapin, et à l’heure où beaucoup des séries que nous suivons font leur pause jusqu’en février, les sorties rocks et alternatives intéressantes se font rares. Alors cette semaine, au lieu de vous parler réellement nouveautés, comme chaque année, je vais vous présenter des cadeaux possibles pour vos proches, ou, car charité bien ordonnée commence par soi-même, pour vous tout simplement.
Rappelez-cous, nous avions fait dans un Edito précédent, il y a longtemps, une petite review d’une des enceintes de la collection Marshall, la Stanmore (ici), qui n’avait qu’un inconvénient, c’était d’avoir besoin d’une prise secteur. Cette année Marshall a sorti leur plus petite enceinte nomade avec batterie rechargeable, assurant près de 25 heures d’écoute. Si le prix est équivalent à la Stanmore (à partir de 250 euros), l’encombrement de la Stockwell (c’est son nom) est réduit à son minimum, considérant la qualité du son distribué par l’enceinte qui développe, tout de même, ses 25 Watts RMS répartis sur deux haut-parleurs. On regrettera peut-être les boutons façon amplis qui disparaissent bien évidemment au profit d’une version plus « tiny » due à sa taille. En effet, avec ses 26 cm de long, 14 cm de large et 4 cm d’épaisseur, elle peut se ranger dans n’importe quelle besace, sac à main de taille moyenne, et ainsi s’embarquer lors de vos trips, quel qu’ils soient, si vous êtes capables bien-entendu de supporter son petit 1,2 kg. Le seul bémol à la chose peut s’avérer être, comme bien souvent, le jumelage Bluetooth, bien que cela avait aussi été dit de la Stanmore, hors, je n’ai jamais rencontré ce problème pour ma part lors des essais en magasin, alors que je peux l’avoir de façon fréquente avec tout un tas de JamBox. Quoiqu’il en soit, l’enceinte inclue un cable jack pour mobile, donc au pire…
Et quoi de mieux à écouter sur cette nouvelle enceinte qu’un remastering très complet (84 pistes) par Fleetwood Mac ? Entre le remastering de l’album original, les remix, les démos, les versions alternatives, des lives inédits de la tournée de 79, le fan ne saura plus où donner de la tête. Tusk, sorti en 1979, est l’un des albums les plus expérimentaux du groupe et alors que beaucoup le considèrent un peu comme étant décousu, Mick Fleetwood déclarera que c’est leur meilleure galette. Heureusement puisque c’est aussi celui qui aura coûté le plus cher à enregistrer. Ce record n’est pas réduit qu’à leur discographie puisque jamais personne n’avait dépensé un million de dollars à ce jour dans une production… Malheureusement, si l’on compare le succès rencontré par leur album Rumours (40 million de copie en 1978…), Tusk (vendu à dix fois moins d’exemplaires), pourtant bourré de qualités, n’a pas marché comme il aurait dû. C’est un très beau cadeau à mon sens et si l’album vinyle, pour les aficionados, se trouve aux environs de 50-55 euros, la version coffret CD est entre 70 et 75 euros mais comporte les trois formats: CD, Double vinyle et 5.1 son surround sur un DVD Audio… Donc aucune hésitation !
Plus chère, avec moins de pistes, mais rassemblant peut-être plus de fans et donc plus facile à offrir, The River Collection Ties That Bind, le mythique album de Bruce Springsteen sorti le 17 octobre 1980, est disponnible au prix de 80 euros. Springsteen a continué à consolider sa thématique sur la vie de la classe ouvrière avec ce magnifique double album qui comprenait de bons rocks pêchus d’un côté, et d’intenses ballades de l’autre. Le style musical de The River est en grande partie influencé par la musique rock des années cinquante et soixante, mais avec un son pop-rock plus explicite que les précédents albums et annonce sa futur direction musicale. Vous trouverez dans ce coffret: 4 CDs totalisant 52 morceaux dont des inédits, quatre heures de vidéo inédite (3 DVD), un documentaire de soixante minutes intégrant une interview de Springsteen racontant la période tumultueuse de composition de The River, une vidéo du live de leur tournée de 1980 et enfin un livre de 140 pages contenant 200 photographies de studio et de live exclusives. Un superbe objet en somme pour une légende du rock incontournable.
Mais pensons aussi aux petits cadeaux, ceux que l’on fait à ses amis, on y met moins d’argent mais souvent autant de coeur et je suis tombé sur ce petit bouquin très amusant relatant les succès manqués, les plagiats, les pochettes improbables ou encore les paroles ridicules de certaines chansons. Bref en gros, et comme le livre le souligne en couverture : 200 manières de flinguer sa carrière. Et je vous assure qu’il y a quelques pépites là-dedans qui feront bien bidonner, mais étonneront tout aussi bien, votre pote rockeur (ou rockeuse, on n’est pas sexistes !)
Pensons aussi à nos musiciens, s’il y en a parmi vous ou vos proches, avec Fender qui a sorti cette année un modèle Classic 60’s de sa mythique Jazzamaster aux alentour des 1 100 euros avec les micros de sa grande soeur American Vintage qui pointe à 700 euros plus chère, ce qui rend cette Classic 60’s très attractive. Pour replacer un peu cette guitare dans l’histoire du rock, je me dois de vous citer quelques uns des artistes ayant choisi la Jazzmaster comme pelle: Robert Smiths (The Cure), Stephen Malkmus (Pavement, The Jicks), Thurston Moore (Sonic Youth), J.Mascis (Dinosaure Junior) et j’en passe… Aujourd’hui on la croise de plus en plus sur les scènes de jeunes groupes, élevés de bonne manière. C’est à dire au rock alternatif des années 80. Cette version, fabriquée au Mexique mais avec un excellent niveau d’accastillage et de finition (Fender a bien resserré les boulons dans toutes ses usines) a tout de celle présentée pour la première fois en 1958, avec son radius de 7,25″, un profil manche en C pour un confort de glisse excellent et donc deux micros bobinés plus gras que beaucoup de Jazzmasters sorties ces dernières années. J’aime bien la couleur Surf Green de ce modèle. Je sais que c’est un cadeau assez cher, mais en s’y mettant à plusieurs, vous arriverez surement à faire plaisir à votre fils (fille) musicien(ne).
Allez, il est tant pour moi de tirer ma révérence et d’aller bouger mes doigts sur ma vieille et habitée Jazzmaster, histoire de progresser un peu parce que tout ça, ben ça s’entretient ! Alors je vous dis à plus dans l’bus et passez une bonne semaine !
Greg Pinaud-Plazanet