En cette période de fêtes et de froid, voici l’article qu’il vous faut : un nouveau disque des Foo Fighters, ça fait un beau cadeau et chaud au cœur en même temps ! « Si tôt ? » Me ferez-vous remarquer. Tout juste : cela fait à peine un an que le dernier disque des Foo, le surprenant Sonic Highways, est sorti. Et si on sait que Dave Grohl souffre d’hyper activité et nous balance tous les quatre matins une nouvelle création, la plupart du temps il fait ça sous couvert d’une énième collaboration (d’ailleurs on attend avec impatience un nouveau Them Crooked Vultures, si tu nous lis, poto). La date de sortie a cependant été avancée, et l’EP est en ligne gratuitement, et est dédié aux victimes des attentats survenus le 13 novembre dernier. (Vous pouvez le télécharger à cette adresse, juste en dessous). Et à ceux qui touchent un peu à l’anglais, prenez cinq minutes et lisez la lettre de Dave Grohl qui accompagne l’EP : c’est instructif, drôle – on parle de bassistes qui se font remarquer en concert – et touchant.
L’EP présenté ici vous est offert par Grohl & Cie Industries, producteurs de bonheur et d’oreilles qui sifflent depuis 1995. Sans déconner, ce mec s’apparente chaque jour un peu plus à un saint, dans quatre mois il fera un don du sang et on guérira le cancer avec.
De la bonne musique gratuite, refusez pas, ce serait du gâchis : http://www.saintceciliaep.com/
Pour clore la partie « contexte », et parce que je me rends compte que je suis au troisième paragraphe et que je n’ai pas encore nommé explicitement ce disque, il s’appelle Saint Cecilia. Nom qui vient de l’hôtel où ils ont enregistré l’EP. Nom de l’hôtel qui vient de la Sainte patronne de la musique, Sainte Cécile. (peut être mettre cette partie en rouge, pas sûr que le symbole soit assez explicite). Et Saint Cecilia est présentée comme l’anti-Sonic Highways, c’est à dire plusieurs choses :
– Sonic Highways arrivait comme un point culminant pour le groupe, un peu la cerise sur le gâteau., un aboutissement. Saint Cecilia est une rétrospective de ce qu’est le groupe depuis 20 ans.
– Sonic Highways est un enregistrement démesuré, dans HUIT des plus grandes villes des USA, avec des stars à la pelle, appuyée par un documentaire présenté sur HBO. Saint Cecilia est un EP de cinq titres, enregistré « à l’arrache » dans un hôtel, nouvelle preuve que chez les FF, on trouve les studios trop mainstream (coucou Wasting Light!), et diffusé gratuitement.
– Sonic Highways montrait une grande importance de forme, une volonté de transmettre un héritage. Saint Cecilia a une pochette rose.
– Saint Cecilia est rempli de bonnes chansons. Sonic Highways, hé bien…
Une fois que vous aurez fini de me jeter des pierres (parce que certes j’exagère, mais SH est un des albums les plus faibles du groupe), on pourra en revenir au nouveau venu. Et on est gâtés cette fois, parce que le quota de bonnes chansons est rempli. Sur un EP de cinq pistes, c’est vous dire la qualité du machin.
Un petit jeu avant de commencer la critique, l’EP étant un retour sur les anciennes sonorités du groupe, je vais essayer de coller une période du groupe par chanson, pour voir si leur pari est réussi.
On ouvre sur la piste éponyme, et nom de dieu, que ce refrain est accrocheur. Le type de son peut être celui qui nous rappelle des choses récentes, car les arrangements sont proches de ce que le groupe avait fait pour Sonic Highways. Pas de dépaysement donc, et Saint Cecilia est une bonne ouverture.
Le deuxième titre est intitulé Sean, et dure 2 minutes 11 secondes. Pas besoin de cramer un joker là non plus, sonorité + durée + énergie = les débuts du groupe, c’est à dire Foo Fighters, et The Colour and The Shape. Et je triche un peu car Sean est le réenregistrement d’une face B du groupe, composé justement à cette époque. Il nous reste un peu de temps pour se préparer aux concerts que le groupe ne manquera pas de reprendre bientôt, pour pouvoir crier « SEAN ! SEAN ! SEAN ! ».
Le troisième titre, Savior Breath, ressemble un peu à Sean, sauf qu’on a le retour de Dave-Grohl-qui-crie, et une très bonne lead guitar de Chris Shiflett (que j’aimerais entendre plus souvent jouer comme ça d’ailleurs, je le trouve sous exploité par le groupe). Question période, on est sur du One by One et There is nothing else to loose.
La quatrième chanson, Iron Rooster, et oh surprise ! Le titre est une ballade. Qui dit ballade dit…. Skin and Bones et In your Honor, peut être la période la moins Foo Fighters du groupe. Pourtant, c’est presque le titre le plus réussi de l’EP, avec ses harmonies chantées pendant le refrain, et sa douceur envoûtante. Le solo reste très simple, mais apporte un lumière douce sur la fin du titre.
Le dernier titre est une pure bombe. The Neverending Sigh – « soupir sans fin » dans la langue de Booba – s’ouvre avec un riff de guitare qui déchire sa maman, son petit frère et le chat du voisin en même temps. Toutes les parties de la chanson sont des réussites, notamment le solo, qui nous montre que Chris (encore lui) en a sous la pédale, et nous ressort un moment digne de Rope ou Something from Nothing avec une outro très soignée.
Ca fait du bien de voir que les FF ne sont pas passés à autre chose avec Sonic Highways, et cet EP gracieusement diffusé gratuitement nous aidera à patienter jusqu’à la sortie de leur prochain disque. Le groupe avait parlé d’un Sonic Highways 2, en Angleterre. A suivre…
Baptiste