« The answer my friend, is blowin’ in the wind… » Bob Dylan a reçu les honneurs de la musique américaine la semaine dernière. En marge de la cérémonie des Grammy Awards (qui se sont déroulé cette nuit), l’artiste a reçu des mains de Jimmy Carter (ancien président des Etats-Unis) le prix MusiCares « Person of the Year », lors d’un gala caritatif. Autour de lui, Bruce Sprinsgteen, Crosby Stills & Nash, Neil Young ou encore Derek Trucks & Susan Tedeschi l’ont célébré en chantant ses chansons les plus connues.

Cette semaine aura été celle du grand Bob. En effet, Shadows in the night, le nouveau projet produit entièrement par Jack Frost (a.k.a…Bob Dylan), est sorti la semaine dernière. Il s’agit d’un album de reprises de Frank Sinatra. Dylan avait indiqué que ce projet lui tenait à cœur depuis des années. Il a donc rassemblé cinq musiciens pour enregistrer les plus grands titres comme Full Moon & Empty Arms, le premier single, ou encore Autumn Leaves, I’m a fool to want you… Dans cet album que l’on vous conseille, il y a toute la classe de Sinatra, mixée avec la plainte lancinante de Dylan, tout cela dans un tempo transperçant. Jugez plutôt avec ce nouvel extrait publié sur la chaîne Youtube de Bob Dylan : Stay with me (rien à voir avec la chanson de Sam Smith que tout le monde entend actuellement et récompensée entre autres du Grammy de la meilleure chanson de l’année)

On change de registre. Le leader du groupe NOFX, Fat Mike, sort cette semaine Home Street Home. Cet album est en fait la bande originale d’une comédie musicale qu’il a monté et qui tourne actuellement aux Etats-Unis. Elle raconte l’histoire d’une bande de fugueurs qui doivent affronter la vie de la rue afin de trouver leur place dans le monde. En voilà un album qui part dans toutes les directions, avec de nombreuses voix, de nombreux styles. Parmi les personnes présentes dans cet album, on notera quelques membres de NOFX, the Descendants, Lagwagon, Me First and the Gimmie Gimmes, Old Man Markley, Mad Caddies, the Aggrolites, the Living End ou encore Real McKenzies. Vous ne les connaissez pas ? Pas grave, tout est bon ! A écouter ici en streaming.

Après Sinatra et comédie musicale, reportage au sein de la musique rock’n’roll version Sun Records 2015. JD Mc Pherson aurait pu vivre dans les années 50. Il est né l’année de la mort du King Elvis. Pas grave, cela ne l’empêche pas de vivre sa musique rock avec santiags et guitare.  Dans Bossy, je vous défie de ne pas danser le « mashed potato ». A noter quand même que Dan Auerbach a co-écrit une de ses chansons. Quand au titre original qui donne son nom à l’album dans les bacs cette semaine, Let’s the good times roll a tout de Jerry Lee Lewis.

Puisque sur la pochette du dernier disque de JD McPherson, il y a un grizzly, voici I love you honey bear. Il s’agit du nouvel album très très attendu. Son auteur : Father John Misty. Avant, il était Josh Tillman, artiste et batteur des Fleet Foxes. L’album est produit par Jonathan Wilson, le roi de la musique californienne. Et il y a dans cette complainte quelque chose de subtilement attachant, comme si tout le monde se détachait dans votre esprit. « Cet album n’est pas un récit, c’est un enchaînement de faits réels […] Jonathan Wilson m’aide à faire de toutes ces notions abstraites quelque chose de concret » a déclaré l’artiste à Rock’n’Folk. Essai réussi : I love you honey bear est un petit bijou.

Au fait, a propos de sa voix, qui désarçonne certains, Bob Dylan a déclaré : ils disent « coââ coââ, je chante comme une grenouille ». « Pourquoi ne disent-ils pas cela de Tom Waits ? Pourquoi ne disent-ils pas ça de Leonard Cohen? Pourquoi ai-je droit à un traitement spécial? ». Dylan a toujours la réponse à tout, et question « revival » musical, on peut dire que cette semaine ravira nos oreilles.

Mickael Chailloux