Dans sa chanson Blowin in The Wind, Bob Dylan s’interroge sur le temps nécessaire avant de devenir un homme. « The answer, my friend, is blowin in the wind » chantait-il sur un ton empli de lassitude… Les groupes amateurs sont légion de nos jours. Malheureusement, peu d’entre eux réussissent à percer. Pour les plus chanceux, ce sera bien souvent au prix de nombreux efforts et de sacrifices. Toutefois, cela n’empêche pas certains de tenter leur chance, à l’image du groupe roubaisien Twirrl, ou plutôt de sa tête pensante Maxime. Si vous êtes branché Rock Psyché, que l’univers planant de Mac Demarco vous comble ou bien que la douceur saturée de The Murlocs vous berce, alors vous aimerez forcément Twirrl. Mais attention, derrière cette bouille de gendre idéal se cache un mec passionnant, qui s’avère être en fin de compte un réel technicien de la musique ou plutôt un sorte de bricoleur inventif, toujours à l’affût d’innovations sonores en tout genre. Moteur.
Le retour du rock Français ?
La question peut prêter à sourire. Existe-il seulement ? La réponse est oui ! Le problème, c’est qu’il est relativement sporadique et peut prendre différentes formes selon la saison. Il peut par exemple ressembler à la pop calibrée de -M-. Il peut également se caractériser par le style urbain et contemporain de La Femme ou celui de Feu ! Chatterton. D’autres encore ne jurent que par Téléphone, sans oublier le regretté Johnny. Et puis, il y a les autres écoles, moins conventionnelles, moins lisses, moins sophistiquées. On pourrait citer Noir Désir, Saez, Deportivo ou bien dernièrement The Limiñanas qui tous, à travers un style parfois bien tranché, font pencher la balance et offrent ainsi de la diversité dans le paysage.
Il est vrai que mettre des étiquettes à tout va peut s’avérer un peu vain voire surfait pour ne pas dire irritant. Néanmoins, vous conviendrez que l’univers de Saez est drastiquement différent de celui de -M-, quand bien même ils sont tous deux français et tous deux rockeurs… Une chose est sûre, il y en a pour tous les goûts et force est d’avouer que l’on a pas mal de bonnes choses à se mettre sous la dent, n’en déplaise aux éternels détracteurs du style de la maison.
Et Twirrl dans tout ça ?
Au risque de vous décevoir, le groupe qui est passé sous notre micro n’a rien de bien commun avec tous ces noms. En effet, Twirrl s’est plutôt forgé un style à l’américaine. Biberonné par les musiques de Thee Oh Sees, Ty Segall ou encore celles de Mac Demarco, la formation Twirrl s’est positionné sur un Rock Psyché/Folk/Lo-fi (selon sa page Facebook). S’il y a bien une forte connivence entre Twirrl et le déluré Mac Demarco, notamment dans le style musical ou encore les méthodes d’enregistrements, il semblerait que la tête pensante de Twirrl, Maxime, ait plus d’une corde à son arc. En témoigne sa façon de jouer en live, à savoir celle de vouloir tout faire et tout jouer seul en studio mais aussi en live. Mais nous y reviendrons en temps voulu. Une chose est sûre, Twirrl est un groupe plus complexe qu’il n’y paraît.
La rencontre avec Twirrl
Vous en conviendrez, le procédé à de quoi surprendre. Il est d’autant plus surprenant que je n’arrivais tout simplement pas à décrocher mon regard du groupe ou plutôt du chanteur multitâche lors de sa démonstration. C’était un samedi soir, à l’Aéronef de Lille. Il était approximativement 23 heures et des brouettes et tout le monde semblait rincé par la performance colorée de Mac Demarco qui était programmé ce soir-là. Big up à son batteur qui n’a de cesse de caresser nos oreilles concert après concert, avec sa voix suave et profonde (ceci est ironique). En vrai, on s’est bien éclaté.
Mais alors que tout le monde prenait le chemin du retour, les plus téméraires pouvaient assister à un dernier live, emmené par un jeune homme sorti de nulle part et muni de tout un attirail dont certains objets sortaient d’un autre temps. Médusé, je ne pouvais m’empêcher de voir ce qu’il en était de plus près. Et quelle ne fut pas ma stupéfaction ! C’était tout un orchestre humain qui œuvrait devant nous et non sans aplomb.
Tandis que le chanteur/claviériste/guitariste enchaînait ses titres les uns après les autres, il pouvait également compter sur son lecteur cassette, juché au sol qui distillait fidèlement ou presque les sonorités pré-engistrées en aval. Un bazar pas possible que gérait formidablement notre artiste ce soir-là. Quelle audace ! Quelle originalité ! Je ne pouvais tout bonnement pas me résoudre à laisser ce jeune homme errer dans la nature sans en savoir plus sur lui, sa vie, son parcours, sa vision de l’Industrie du Disque. Je devais le rencontrer. Quelques temps après, c’était chose faîte. Nous avions convenu d’une rencontre dans un bar en plein cœur de Lille. J’étais tout excité à l’idée de connaître le secret qui résidait autour de cette manière de se représenter sur scène. Je n’allais pas être déçu…
L’entretien avec Twirrl
PdR : Bonsoir à toi. Merci d’avoir accepté cet entretien. Avant d’aller plus loin, aurais-tu l’amabilité de te présenter ?
Twirrl : Moi personnellement, je m’appelle Maxime. J’ai 25 ans. J’ai un groupe qui s’appelle Twirrl. À la base, c’était un projet solo. Quelque chose que j’avais envie de faire depuis pas mal de temps. Avant, je faisais partie d’un autre groupe. Mais je voulais faire partie d’une formation dans laquelle j’étais seul à faire tout moi-même. C’est chose faite maintenant. Cela dure depuis moins d’un an. Au début, j’ai commencé par enregistrer mes démos qui ont eu de bons retours. De là, j’ai monté un groupe avec des copains qui jouent en live. Aujourd’hui, je collabore avec le label lillois Play it Loudly qui m’a pris sous son aile. Pour résumer, en studio je suis seul. En live on est plusieurs.
PdR : Pourquoi avoir choisi comme nom de groupe Twirrl ?
Twirrl : Au départ, je voulais prendre le mot « Swirrl » car j’aime bien voir des éléments bouger en rotation, tourner sur eux-mêmes. Je trouvais que l’idée se mariait bien avec ma musique. Cela faisait écho avec mon univers un peu planant. Le problème, c’est qu’il y déjà un groupe qui s’appelle Swirl, je crois que ce sont des taïwanais qui font du métal. Du coup, j’ai volontairement glissé un deuxième « r » dans le nom pour qu’on ne nous confonde pas. Finalement, j’ai réfléchi et j’ai trouvé que « Twirrl » ça sonnait mieux. En fait, les anglais ont trois verbes pour dire tournoyer : twirl, whirl et swirl. Le verbe swirl représente des petits tourbillonnements tandis que Twirl exprime plus une action physique, celle de tourner sur soi-même.
PdR : Tu as brièvement cité un label, Play it Loudly, avec lequel tu collabores actuellement. Peux-tu nous raconter votre rencontre ?
Twirrl : L’année dernière, j’ai fait les Inouis du Printemps de Bourges qui m’ont pris pour les présélections Nord-Pas-de-Calais. C’était cool pour moi parce que même si tu ne vas pas à Bourges, tu gagnes quand-même une aura régionale. Cyril Debarge, une des personnes qui dirigent le label, est allé au concert de présélection qui se déroulait à Béthune. Il est venu me voir à la fin du concert pour m’expliquer que son label recherchait de nouvelles têtes. C’est à ce moment-là qu’il m’a proposé de rejoindre l’aventure. Moi j’étais carrément chaud pour intégrer un label, du coup je n’ai pas trop hésité. Faut savoir que ce n’est pas si simple d’en trouver un. Tu envoies plein de mails mais tu n’as jamais trop de retour. Donc c’est génial et je les en remercie, d’autant plus que ce sont eux qui sont venus me chercher. Je savais un peu dans quoi ils trempaient étant donné que Play it Loudly est le label de We Are Enfant Terrible. Je connaissais ce qu’ils faisaient et j’ai toujours bien aimé leur son.
PdR : Le fait que tu combines tes enregistrements en solo et tes concerts avec tes amis est une volonté personnelle ?
Twirrl : Je fais ça pour le fric (rires). Comme je t’ai dit, j’étais membre de plusieurs groupes. Je jouais systématiquement de la batterie et j’ai tendance à ne pas trop m’imposer, je ne suis pas force de proposition en général. Le fait d’être seul dans mon groupe me donne une certaine liberté d’action. L’inconvénient, c’est qu’il n’y aura personne autour de toi pour te motiver si tu as une perte de motivation par exemple.
PdR : N’as-tu pas peur de manquer parfois d’avis extérieurs qui t’aideraient à avoir une vision plus globale sur ton travail ?
Twirrl : Non parce qu’on travaille déjà sur ce point avec le label. En revanche, sur le plan plus créatif, je fais vraiment ce que je veux et ça me va bien comme ça.
PdR : Donc si l’on devait définir le groupe Twirrl, on dirait que c’est un groupe solo.
Twirrl : C’est ça. Quand j’ai joué à l’Aéronef, j’étais seul. Toutefois, je veux tout de même intégrer à Twirrl une notion de groupe. C’est avant tout la formation Twirrl que l’on vient voir jouer sur scène et pas forcément mon nom. Et puis faut dire que ce n’est pas trop mon délire de me mettre en avant.
PdR : On va s’intéresser à ta musique. Pourrais-tu nous la définir ? Quelles sont tes inspirations ?
Twirrl : Pas mal de gens comparent mon univers avec celui de Mac Demarco. Certaines mauvaises langues parlent même de plagiat… Ce qu’ils oublient souvent de voir, c’est que le « phénomène Mac Demarco » n’est pas un cas isolé. C’est une grosse scène aux États-Unis. Il y a pas mal de groupes appartenant à la scène Lo-fi et que j’apprécie beaucoup. Dans cette même logique du « Do It Yourself », c’est-à-dire de faire tout soi-même avec les moyens du bord, j’ai bricolé des sons en récupérant des trucs ici et là. J’ai fait ça pendant plusieurs mois. Je t’avoue que j’en ai bien chié mais au final, j’ai obtenu des enregistrements qui m’allaient bien. C’est ainsi que je définirais mon style, mon esthétique.
Pdr : Peux-tu nous en dire plus sur cette grosse scène aux États-Unis ?
Twirrl : De manière plus globale, je dirais qu’il y a deux catégories : Tu as dans un premier temps les mecs bourrins qui font une musique Lo-fi virulente, avec des guitares au son bien saturé. La figure emblématique dans cette catégorie d’artistes, c’est Ty Seggall. Lui aussi a commencé tout seul dans son coin avec des sons très hard. Et puis il y a l’autre versant du Lo-fi, plus soft et auquel je m’identifie plus. Mac Demarco, c’est le gars qui a percé dans cette veine mais il n’y a pas que lui. On pourrait par exemple citer Mild High Club, Ducktails sans oublier Tame Impala. C’est cette branche là qui me plaît car elle correspond à mon processus créatif, qui est celui de toujours produire quelque chose de nouveau, d’expérimenter, en somme de produire du contenu que tu n’as pas forcément entendu cent fois.
PdR : Si on te suit, ton style s’apparente à du Lo-fi soft, c’est bien ça ?
Twirrl : On peut dire ça. Avant ma collaboration avec le label, j’avais enregistré mes deux EP tout seul avec un 8-pistes à bande, que j’ai récupéré pour une bouchée de pain. Le truc c’est que le son était vraiment crado. Le label a donc proposé qu’on le retravaille pour que ça sonne mieux tout en conservant les aspérités propres à ce que j’aime faire à la base, c’est-à-dire du Lo-fi.
PdR : Qu’est-ce qui t’a poussé à faire de la musique ?
Twirrl : C’est marrant que tu me poses la question parce que je n’ai pas écouté énormément de musique étant plus jeune. C’est venu tard, à force de découvrir de nouveaux sons, notamment la musique indé. Puis tu écoutes des groupes de plus en plus vieux avant de te pencher un peu plus sur la scène locale et à la fin, tu as juste envie de faire pareil qu’eux. Du coup, on s’est rapidement mis à jouer avec mes potes. Moi j’étais à la batterie. Ce n’était pas dingue ce que l’on faisait. On sortait essentiellement des reprises. Puis il y a toujours ce moment où tu essaies de faire des compositions à toi. Voilà comment ça s’est passé. C’est super classique comme schéma au final. Je n’ai pas eu d’illumination ou quoi que ce soit d’autre. J’ai toujours bien aimé la batterie après je suis très curieux. Je m’intéresse à beaucoup de choses. Du coup, j’ai testé le clavier, la basse… De là, je me suis dis que je pouvais en tirer quelque chose pour monter un groupe.
PdR : On te compare beaucoup à Mac Demarco. Que penses-tu de son ascension ces derniers temps, lui qui vient d’une scène de niche à la base ?
Twirrl : Ce qui m’a frappé chez lui, c’est qu’il donne l’impression de faire n’importe quoi alors qu’il maîtrise tout à fond. C’est une image qu’il s’est donné. Moi je trouve ça cool même si je ne saurais pas reproduire ça. J’suis pas assez fou fou. Le hic, à mon avis, c’est que beaucoup viennent le voir jouer en live pour qu’il fasse n’importe quoi alors que ses musiques sont cools… Il fait partie des artistes qui m’ont inspiré. Il s’est démerdé tout seul lui aussi. Mais c’est également à travers sa démarche de création que j’ai pas mal appris chez lui. Ses albums, il les fait tout seul. Il écrit, il enregistre etc. En voyant ce genre de procédé, je me suis dit que ça pouvait être sympa d’essayer de mon côté. Je suis content du résultat même si je ne peux plus entendre mes titres à force de travailler dessus encore et encore. C’est au tour du public de les écouter maintenant, moi c’est bon, j’ai fait ma part (rires).
PdR : Beck, Jack White, The Black Keys… Ces artistes ont tous plus ou moins changé de style au fur et à mesure. Leurs productions sont devenues globalement moins âpres à l’écoute. Néanmoins, ils ont « réussi » dans le sens où ils sont devenus célèbres. On a l’impression que la recette du succès tient dans le fait de dévier un peu de sa trajectoire. Comme si le fait de composer quelque chose de plus mélodieux, moins saturé, était nécessaire pour gravir les échelons. Quel est ton avis là-dessus ?
Twirrl : Ah les Black Keys… J’ai découvert le groupe au lycée quand ils ont sorti leur album Attack and Release. Un album que j’ai beaucoup aimé, avec un son bien crado. Et puis ils ont sorti Brothers qui est une tuerie mais pour le coup, ils ont vraiment pris tout le monde à revers. Je me suis demandé ce qu’ils avaient bien foutu (rires). Mais au final, le résultat est plus que bon. C’est d’ailleurs avec cet album là qu’ils ont cartonné. Les deux LP n’ont certes pas la même approche mais les deux déchirent aussi bien l’un que l’autre. Pour ce qui est de Jack White, j’aime ce qu’il fait. Certains le décrivent comme un génie, moi je ne suis pas forcément de cet avis. Il est très bon mais il ne me touche pas plus que ça. Mais pour revenir à ta question, je pense qu’il y a deux points. D’un côté, en tant que musicien, il y a un moment où tu as envie d’évoluer. Et à moins que tu sois AC/DC, tu n’as pas envie de faire 30 fois le même album. Moi c’est mon cas, sinon je m’emmerde assez vite. Par ailleurs, tu as plein de groupes qui ont sorti des albums qui sonnaient différemment d’avant et qui ont déçu une bonne partie de leur public. Et puis, d’un autre côté, lorsque tu as du succès, je pense qu’il faut lâcher ses convictions ou du moins se remettre en question à un moment donné. Tout dépend de comment ça évoluera pour toi.
PdR : C’est-à-dire ?
Twirrl : C’est compliqué dans mon cas de parler de succès. En fait, quand j’ai installé tout mon bazar, je suis partie du principe que tout mon travail serait totalement accessible pour tout le monde, sans forcément faire de démarche particulière. Je ne voulais pas me prendre la tête, je voulais juste m’amuser. Et lorsque le label est venu me voir, on a discuté de ça et ils m’ont fait comprendre qu’il fallait peut-être que je change de tactique. Si un jour mes disques passaient en radio ou que je voulais des subventions dessus, il fallait absolument que je sois à la Sacem. Du coup, j’ai repensé mon plan d’action. C’est vrai que sur pas mal de points, ils te facilitent certaines démarches donc c’est cool. Après, ce n’est pas tout blanc ou tout noir, faut s’adapter. Et sur le fait de « lâcher ses convictions », on a eu des échanges avec le label sur la meilleure forme à adopter pour mes chansons, quitte à réorienter certains points pour que ça ressemble plus à du Twirrl qu’à une énième pâle copie de Mac Demarco.
PdR : L’industrie du disque est impitoyable, surtout envers les artistes amateurs qui souhaitent percer. Beaucoup ne parviennent jamais à vivre de leur passion, de leur art de nos jours. Mais d’autres semblent au contraire se contenter de faire quelques dates et de jouer pour le plaisir. Tu te situes où toi là dedans ?
Twirrl : Je suis assez terre à terre sur ce point. Je pense que si tu te fixes comme seul objectif d’être connu, tu déchantes très vite. Moi, je recherche avant tout le « fun ». J’ai pas une vision toute arrêtée de la situation. Je ne me dis pas dans ma tête : « t’es un petit, tu vas forcément te faire manger par les plus gros ». Je pars du principe que si tu fais quelque chose de bien, les gens vont naturellement aimé. Il est vrai que tu auras peut-être plus de facilité si tu es porté par un label ou autre chose. Cela dit, si tu produis de bonnes chansons, ça peut fonctionner comme ça peut aussi se casser la figure, quand bien-même tu n’as pas le soutien de quelqu’un. Je suis peut-être un peu idéaliste. Si ça ne marche pas, c’est qu’il y a des corrections que tu dois apporter à ton travail. Sur ce point, je pense qu’il ne faut pas être fataliste.
PdR : On a le sentiment que tu n’as pas pour ambition première de percer. C’est juste ?
Twirrl : Ah non, j’aimerais quand-même que ça marche (rires). C’est la raison pour laquelle je suis par exemple en lien avec le label.
PdR : Quel est ton avis sur les moyens mis en oeuvre pour valoriser les groupes amateurs ? Penses-tu que les différents acteurs de la Musique en charge de mettre en avant des groupes locaux (Labels, Salles de concert, Associations, Presse…) font le nécessaire pour que les petits deviennent grands ?
Twirrl : Je reviens à ce qu’on disait, moi je suis d’avis pour dire qu’il ne faut pas s’imaginer que ça va nous tomber tout cuit dans le bec. Si tu veux avoir du succès ou du moins une certaine résonance, je pense que ça va principalement venir de toi. Mais au-delà de ça, je dirais qu’on a largement ce qu’il faut pour nous accompagner. Tu as les tremplins par exemple. J’ai eu la chance de participer aux Inouis du Printemps de Bourges. Ça m’a permis de rencontrer des personnes qui peuvent t’aider dans ton parcours. Pour ma part, j’ai rencontré un type qui s’avère être un ingénieur son au Grand Mix de Tourcoing. On a discuté tous les deux et je lui ai demandé s’il était possible de jouer au Grand Mix afin de profiter d’une bonne salle avec une bonne acoustique. Le gars n’a pas hésité et m’a permis d’organiser une date à Tourcoing. Le truc c’est de provoquer sa chance et si tu es bon, ça peut très bien se passer pour toi par la suite.
PdR : Donc tout va bien dans le meilleur des mondes ?
Twirrl : Si l’on veut creuser la question, je dirais qu’il y a quelque chose qui coince concernant le panel de genres musicaux qui existent en France. Prends le Rap par exemple. En ce moment, le Rap marche super bien, à tel point que tu peux avoir du succès même en osant faire quelque chose de complètement différent du reste. On voit d’ailleurs émerger plein de styles de Rap différents et ça a l’air de plaire visiblement. Je pense que c’est autre chose pour le Rock.
PdR : Comment ça ?
Twirrl : On prend moins de risque à innover mais je ne pourrai pas t’expliquer pourquoi. C’est peut-être dû au fait que c’est principalement à Paris que ça bouge le plus. Malheureusement, les loyers sont très chers dans la Capitale. Si tu veux faire du Rock, il faut de la place, il faut un studio, du matériel etc. En général, tu n’as pas besoin de beaucoup d’espaces et de matos encombrants pour faire du Rap. Cela dit, ce n’est qu’un avis mais je pense que ça peut jouer.
PdR : À présent, on va s’intéresser à ton univers à toi, que l’on peut associer au Revival Psyché. Penses-tu que ce mouvement musical, largement exploité par mal de groupes aujourd’hui, est en train de devenir le nouveau Rock moderne, ou du moins qu’il persistera dans le temps ?
Twirrl : Je me suis jamais trop posé la question. C’est difficile de répondre là comme ça. Je pense que les modes vont et viennent. Après je ne suis pas analyste, je ne veux pas dire de conneries (rires). Pendant un petit moment, j’écoutais beaucoup de vieux rock des années 70. Je n’écoutais pas trop ce que faisaient Metronomy ou MGMT par exemple. T’avais toujours des groupes de niches plus ou moins connus dans le lot mais ça ne marchait pas toujours pour eux. En ce qui concerne le Revival Psyché, j’aime vraiment ce mouvement. Après, si les gens se mettent à autre chose, c’est pas plus mal. On se concentrera sur d’autres courants et du coup, étant donné que je continuerais à faire du Revival, je ferais du vieux son. Je deviendrais vintage en quelque sorte. C’est comme ça que ça commence (rires). Je dirais aussi qu’il y a ce côté « débrouille » qui peut avoir son charme et qui expliquerait cet engouement pour le Revival ces derniers temps. Le truc c’est de savoir si ça va perdurer. D’une manière ou d’une autre, j’imagine oui. T’as toujours des anciens courants qui refont surface. Il y a un gros retour des années 80 en ce moment, avec des groupes qui produisent des musiques bourrées de synthé et de boîtes à rythme dégueux. Mais tu vois bien que ça finit toujours par tourner et tu verras que ce sera au tour des années 90 de revenir avec les boys band.
PdR : Donc si je résume, tu vois l’évolution de la musique comme un éternel recommencement ?
Twirrl : Non. Il y a quand-même de la nouveauté à chaque fois. Cela dit, je n’arrive pas à trouver d’exemples pour le Rock. Si tu veux qu’on reste dans la nouveauté, je sais qu’en ce moment il y a pas mal de nouveaux de groupes qui enregistrent de la musique générée de manière procédurale. C’est une musique électronique que tu ne peux faire qu’avec un ordinateur. En gros, ce sont des algorithmes qui produisent de la musique et c’est plus ou moins ce que je fais. Bon je l’admets, ça peut paraître dissonant dit comme ça, étant donné que je fais de la musique rétro que je programme avec des outils contemporains.
PdR : Tu as commencé à lancer le sujet. Peux-tu nous en dire plus sur ta façon de composer mais aussi de jouer sur scène ?
Là j’utilise le logiciel SuperCollider qui gère mes sons au synthé. C’est un logiciel algorithmique qui te permet de programmer des sons. C’est hyper versatile. Tu peux par exemple faire une sinusoïde ou d’autres configurations par rapport à ta base musicale. De fait, j’ai émulé mes sons avec le programme. Plutôt que d’acheter un vieux clavier vintage pour sortir une note atypique, moi je fais différemment. Alors ça ne sonne pas pareil mais ça me plaît assez. Je pense qu’il y a un gros potentiel à travers l’électronique et notamment les méthodes utilisées dans la musique algorithmiques, qui peuvent donner des résultats complètement fous. Certains groupes font d’ailleurs ce que l’on appelle du Live Coding.
PdR : Du Live Coding ?
Twirrl : En gros, ils sont sur scène avec leur ordinateur. On projette en grand ce qui est affiché sur l’écran de l’ordi pour que le public puisse voir comment ça fonctionne en direct. Ils commencent à taper des requêtes ou des codes informatiques sur leur clavier. Pendant ce temps, la musique se lance en fond. De leur côté, les gars programment ce qu’ils ont à programmer en même temps que les algorithmes génèrent la musique. Puis ça se lance et tu vois ce qu’ils font. Moi je trouve ça fou. Ça existe depuis une dizaine d’années maintenant. Bon après c’est encore compliqué d’allier ce genre de procédé avec le Rock. Par contre, si cela reste de la musique électronique, on s’écarte de ce que tu peux faire sur Ableton où tu vas faire les presets que tout le monde utilise tu vois ? Là, à partir de rien, on peut arriver à des séquences vraiment incroyables parce qu’il y a une très grosse part d’improvisation dans le Live Coding.
PdR : Tu penses davantage te positionner dans ce type de procédé lors de tes prochains live ?
Twirrl : Je commence à m’y mettre progressivement. Après je n’en fais pas pour l’instant, tout simplement parce que je ne suis pas assez bon. Je te conseille de te renseigner sur le TidalCycles. C’est un langage de Live Coding. Les mecs qui font de la musique avec ça sont dingues. Tu comprends rien à leurs manips mais c’est assez remarquable. En revanche, il faut quand-même aimer ce concept parce que ce n’est pas forcément très dansant. C’est vraiment expérimental pour le coup. On parle même d’algorave. Mais encore une fois, je trouve qu’il y a un gros potentiel là-dedans. Moi ça me fascine. Pour peu que la personne gère bien de son côté, on peut assister à des moments oufs, qui tranchent avec la même soupe qu’on entend à longueur de temps.
PdR : Est-ce que tu penses que le Rock arrive lui aussi à proposer quelque chose de vraiment expérimental en ce moment ?
Twirrl : Concernant le Rock un peu expérimental, il y a un groupe qui me plaît beaucoup, c’est King Gizzard & the Lizard Wizard. Ils sont australiens et pour faire simple, chacun de leur album est une expérimentation différente. Un album sera plus jazz tandis qu’un autre sera plus acoustique. Ou alors, ils vont te faire du Rock Progressif avec des temps impairs. Bref tu peux toujours expérimenter même si tu pars d’une base commune. Bon à part si t’es un génie mais bon… Ils ont sorti douze albums en peu de temps, quatre ans je crois. C’est des fous furieux ! (ndlr : ils ont sorti 14 albums studio en six ans dont cinq rien qu’en 2017).
PdR : En te voyant jouer sur scène, on est interpellé par le fait que tu chantes tout en jouant de plusieurs instruments, et ce, tout le long du concert. Est-ce une volonté de ta part que de choisir ce type de configuration scénique ?
Twirrl : Pour répondre à ta question concernant le fait que je sois seul sur scène, ce n’était pas une volonté personnelle. Comme je t’ai dit, je n’aime pas me mettre en avant. Imagine l’état dans lequel je peux être quand je suis tout seul à jouer devant un public. Non je n’aime pas ça. En fait, on a suggéré avec le label d’organiser les concerts en solo pour des raisons de praticité. C’est toujours plus facile de gérer une personne plutôt qu’un groupe d’individus. Qui plus est, me voir jouer tout seul valorise plus mon travail et l’on va directement m’associer à ma musique. Pour autant, l’idée selon laquelle je chanterais et jouerais de la guitare sans mon matos tout autour planait mais ça me branchait pas des masses. Ce qui coinçait pour moi, c’était l’image qui pouvait s’infuser derrière le fait que je chante devant un micro avec ma gratte. On m’aurait catégorisé de chanteur folk. À la base, je suis batteur. Je me démerde pour chanter du mieux que je peux, mais je ne veux surtout pas mettre ma voix au-dessus du reste.
PdR : Qu’est-ce qui t’a poussé à utiliser un lecteur de cassettes audio ?
Twirrl : Je déteste avoir l’ordi sur scène. Je n’ai pas envie que l’on me compare à David Guetta. Il y a un côte « boîte noire » je trouve. Tu sais que quelque chose se passe mais il n’y a pas de transparence. Du coup, en tant que spectateur, tu en conclues que tout est géré par la machine mais tu n’en sauras pas plus. Certes, toi en tant que musicien, tu maîtrises la situation mais le public, lui, ne voit rien de concret se produire devant ses yeux. Disons qu’il n’y a rien de tangible, aucun geste, aucune manipulation identifiable. Pour résumer, il y a une opacité à travers l’ordinateur qui ne me séduit pas tout. Même visuellement, c’est pas terrible un ordinateur posé là comme ça. Du coup, j’ai décidé d’opter pour une autre stratégie. Toujours pour rester fidèle à l’esprit débrouille, j’ai récupéré un vieux 4-pistes cassettes, sur lequel j’ai enregistré toute la partie instrumentale de mes morceaux, mise à part le clavier et la guitare. L’avantage avec ce type de configuration, c’est que les gens savent ce qu’est un lecteur cassettes et donc identifient facilement son fonctionnement. Ils arrivent donc à percevoir que, ce que je ne joue pas, la cassette se chargera de le jouer de son côté.
PdR : Même si la présence d’un ordinateur ne t’enchante pas du tout, tu n’as pas un peu l’impression de te compliquer la tâche en utilisant du matériel peu pratique il faut bien l’avouer ?
Twirrl : Disons que tu as malgré tout une intention autour de ce choix, celui d’utiliser tel matériel, tel instrument de telle manière. Ce n’est pas simple d’expliquer cette démarche. Je conçois tout à fait que c’est super pratique d’utiliser un ordinateur sur scène. Tu as un certain confort qui est appréciable. Tu vois, lors d’un concert, mon lecteur cassette m’a lâché. La courroie s’est décrochée. Ce sont les aléas du concert. Par chance, j’ai réussi à la raccrocher après. Et c’est vrai que si tu compares cette expérience un peu laborieuse avec un concert dans lequel j’avais l’ordinateur à mes côtés, je ne vais pas te mentir en te disant que c’est plus simple d’utiliser le lecteur cassette qui va lâcher sans raison. Par ailleurs, contrairement à l’ordinateur, il faut rembobiner la cassette à chaque fois. Toutefois, tu as un aspect plus sympa, moins opaque et plus sincère. Tu vois ce que je veux dire ? Ton matos plante, c’est comme ça. Tu fais avec et tu essaies de trouver une solution. L’inverse est aussi vrai avec un ordi mais ce n’est pas pareil encore une fois. Il y a ce plus indicible qui me plaît avec la cassette.
PdR : On sent que tu as un rapport particulier avec ce type de support audio d’un autre temps. Je me trompe ?
Twirrl : J’ai pris un 4-pistes. Pourquoi un 4-pistes me diras-tu. Eh bien, il y a dans les quatre pistes de la cassette deux pistes stéréo qui contiennent ma bande son. Une autre piste dans laquelle se trouve un métronome pour garder le tempo et enfin, il y a une dernière piste avec en son sein ce que l’on appelle un timecode. Pour faire simple, j’ai programmé un truc pour que je puisse rentrer ce qui sort de la cassette, à savoir le timecode, dans le synthé, grâce à SuperCollider. De là, il va y avoir synchronisation entre le synthé et la cassette. De mon côté, je peux chanter et jouer de la guitare tandis que le synthé se lancera sans mon intervention, tout en étant synchronisé avec la cassette, grâce au timecode.
PdR : C’est super technique non ?
Twirrl : J’ai une formation d’ingénieur à la base. C’était un challenge pour moi. Personne n’a connaissance du mécanisme ou ne comprend réellement son fonctionnement. Je ne suis même pas sûr que tu m’aies suivi (rires).
PdR : Disons que ça reste encore « technique » pour moi. Tu as un certain style au final, une patte. Peux-tu expliciter le principe ?
Twirrl : Si tu veux, toute la partie synthé est générée en live. Elle n’est pas enregistrée sur la cassette. Par conséquent, même quand je ne suis pas personnellement au synthé lors d’un morceau, elle est quand-même jouée en synchronisation avec la cassette toute seule. En gros, cette opération de synchronisation que je te décrie ne s’effectue que lorsque je suis à la guitare. Pour que cela puisse se faire, j’ai pré-préparé la partie synthé. En fait, j’ai joué en amont mes morceaux au synthé que j’ai enregistré en fichier, sous un format qui s’appelle MIDI et qui se charge de décrire les notes jouées. Autrement dit, tu as juste dans ma cassette les basses, la batterie et les cœurs. Si la cassette s’arrête, il n’y aura plus de son mais, avec le timecode, le synthé continuera à produire une espèce de son étouffé. C’est un détail mais au final je suis content du résultat parce que ça fonctionne bien sur scène.
PdR : Tu as l’air d’avoir trouvé ton compte à travers cette mécanique scénique. Cela dit, tu ne préfères tout de même pas avoir plusieurs personnes à tes côtés pour t’éviter toute cette organisation ?
Twirrl : Peut-être oui. Après j’aime bien tout ce qui relève de la technique. Cela colle avec mon style un peu schizophrène où je marie le moderne avec l’ancien. Qui plus est, j’aime créer tout moi-même. Tu mets les mains dans le cambouis. J’ai souvent des bugs mais ça fait partie du package. Tu vois ce qui ne va pas après le concert puis tu fais les corrections nécessaires. Un autre truc qui me plaît avec le support cassette, c’est le fait que tu puisses changer la vitesse de lecture. Ça, je le fais sur la fin d’un morceau sur lequel je ralentis progressivement la bande. Le son devient ainsi de plus en plus grave et de plus en plus long.
PdR : Si je comprends bien, tu ralenties la bande en même temps que tu joues d’un instrument et que tu chantes ?
Twirrl : Ouais. D’ailleurs ça m’a joué des tours lors du concert de Mac Demarco à l’Aéronef. Pour l’histoire, j’ai ralenti la bande sur le premier morceau que je jouais or, au moment où je commençais mon live, Mac Demarco est revenu sur scène pour jouer une dernière chanson. J’étais un peu vert parce que personne n’était là forcément. Ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que la politique de l’Aéronef veut que, lorsque tu es en After Live comme moi je l’étais ce soir-là, tu commences à jouer à la dernière note du groupe qui était sur scène avant toi. Cela permet de créer une continuité et les gens sont contents de voir que la soirée se poursuit avec un autre live. Mais là, je me suis fait piéger par Mac Demarco (rires).
PdR : Il est temps de parler de tes clips vidéo. On ne va pas se mentir, c’est kitch à mort. Comment une œuvre pareille est-elle naît ?
Twirrl : Avec le label, on a acquis plein de fonds verts pour faire Erase + Rewind. Cyril avait un délire avec le Found Footage, c’est-à-dire des bandes d’images de films qu’on réutilise pour faire une vidéo. De là, on en a récupéré plein, libre de droits, puis on les a relié entre elles pour recréer une histoire. L’esthétique moche est totalement assumée. On a d’ailleurs tout fait pour que ça donne un côté kitch comme tu dis. Pour l’histoire, c’est un gars qui a fait tout un tas de vidéos tournées sur la plage, avec l’aide de sa femme. De notre côté, on a essayé de conserver un aspect nostalgique et romantique mais toujours dans cette optique d’avoir un rendu vraiment moche.
Clairement, tu ne peux pas prendre le clip au sérieux ou alors tu vas obligatoirement trouver ça merdique. D’ailleurs, tu peux le vérifier dans les likes sur Youtube. C’est kif kif. C’est de l’humour absurde quoi (rires). Cependant, c’est moi qui suis à l’origine de l’autre clip, celui tourné dans la nature. À l’époque, j’aimais déjà cette vieille esthétique crado mais le clip a moins d’intérêt que le dernier qu’on a sorti.
PdR : Je suis maintenant obligé de te poser la question : Aurons-nous la chance d’en voir d’autres à l’avenir ?
Twirrl : Scoop ! Il y a un clip en préparation. On a déjà commencé à tourner. J’ai fait les mixages qu’on va retravailler avec le label. Le mieux, c’est de sortir tes morceaux au compte goûtes, petit à petit. C’est comme ça que ça marche. Sinon, je viens de finir d’enregistrer un autre EP. J’attends qu’on finisse les mixages. En revanche, je ne peux pas encore te donner de date précise sur les prochaines sorties. Moi j’enregistre, j’envoie au label qui fait ce qu’il a à faire par la suite.
PdR : As-tu des projets futurs ? Et enfin que peut-on te souhaiter pour les mois à venir ?
Twirrl : La présidence (rires). Plus sérieusement, j’aimerais bien sortir de nouveaux morceaux, morceaux que j’ai déjà enregistré il y a quelques mois maintenant. À côté de ça, je vais essayer de continuer à garder la tête froide, à ne pas m’emballer. J’ai eu une expérience intéressante par rapport à ça. C’était la fois où je figurais dans les clips de la semaine sur les Inrocks. Des amis m’ont félicité en me disant que c’était trop cool. Sur le coup, j’étais content mais des clips de groupes que l’on retrouve dans ce genre d’article, il y en a énormément. Qui plus est, sur un échantillon de personnes susceptibles de lire l’article, tu n’auras pas forcément la majorité des gens qui iront voir ton clip. J’essaie de voir les choses dans leur ensemble et de constamment garder un recul sur ce qui m’arrive. Regarde l’Aéronef, c’était cool mais ce n’est que le début. Plus globalement, mon projet c’est de continuer à faire ce que je fais, de proposer de nouvelles chansons et si ça plaît, c’est cool. Ah et si je peux faire plus de concerts comme celui que j’ai fait à l’Aéronef, je ne dis pas non. Tu as quand-même un certain confort qui te donne l’impression d’être une star. Ouais ça, ça peut être pas mal (rires).
Propos recueillis par Marcus Bielak
Difficile de ne pas être captivé par les dires de ce cher Maxime, ce bidouilleur ingénieux doté d’un esprit vif et lucide. On ne peut souhaiter que le meilleur à un gars aussi passionné, généreux, aux propos censés et empreints d’humilité. Twirrl n’est pas juste le petit groupe local, il est bien plus encore. Il est un concept, un bouillon de créativité. Mais par dessus tout, Twirrl possède en fin de compte un réel style, une véritable empreinte, aussi singulière soit-elle. Ce n’est peut-être pas un hasard si le groupe est originaire de Roubaix. Cette ville du Nord de la France qui souffre d’une image peu reluisante et qui pourtant cache un trésor, notamment culturel, fabuleux. Tous ceux qui ont eu la chance de contempler l’Hôtel de ville, d’emprunter un livre à la Grande Plage (la médiathèque de la ville), aller voir une exposition ou un concert à la condition publique ou encore de visiter cet endroit extraordinaire qu’est la Piscine de Roubaix savent que la ville n’a pas à rougir de son potentiel. Le groupe Twirrl ne déroge définitivement pas à la règle.
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Marcus Bielak