ArCy, c’est l’histoire de six musiciens qui ont pour trait commun l’amour de la Musique et un enthousiasme sans limite. Originaires de Bourgogne, Vincent, Michel, Batiste, Tifène, Silène et Manu ont présenté le 31 mars leur premier album : Empreintes. Un seul mot choisi pour résumer ce qui les anime, quatorze morceaux pour illustrer ce qui les fait vibrer.

Vous l’aurez compris, nous avons eu un véritable coup de cœur pour ce groupe qui allie avec virtuosité la symphonie de la musique irlandaise aux notes Rock de la basse.
Notre curiosité piquée au vif, nous nous sommes empressés de contacter Vincent et Michel, respectivement le chanteur et le guitariste du groupe.
Bonjour ! Si vous deviez présenter ArCy en quelques mots, que diriez-vous ?
V/ M : Nous sommes originaires d’un village de Bourgogne qui se nomme Arcy sur Cure. Il s’agit d’un groupe intergénérationnel aux influences musicales hétéroclites. C’est avant tout une aventure humaine qui a abouti à une formidable dynamique et beaucoup de plaisir.
Qu’est ce qui vous a donné envie de jouer ensemble ?
V/ M : Nous sommes tous musiciens depuis de nombreuses années. Nous nous sommes rencontrés un peu par hasard ! Et puis ArCy s’est progressivement étoffé. Je pense que l’envie commune à tous les membres du groupe était de partager des émotions avec le plus grand nombre de personnes possible. Le travail en studio a été très intéressant mais, au fond de nous, nous sommes plus un groupe « live » car la musique doit être une énergie qui circule.
Comment pourriez-vous décrire votre univers musical ?
V/ M : Il est multiple. À titre d’exemple Batiste, notre batteur, est assez branché métal, tandis que Tifène, notre chanteuse, affectionne le Blues, la Soul… quand Silène, notre violoniste, est, elle, une inconditionnelle de la musique irlandaise. ArCy, c’est donc un peu une convergence de styles et d’influences qui donne cette alchimie-là.
Vous avez été Lauréats du Tremplin du Festival en Othes dans l’Yonne. Que retenez-vous de cette expérience ?
V/ M : C’était une superbe expérience !!! La salle dans laquelle nous nous sommes produits a accueilli de
grands noms de la musique (Johnny Halliday, Jacques Brel, etc.). C’était la première fois que nous ne jouions que nos propres compositions et le public a été très enthousiaste. C’est d’ailleurs ce qui nous a donné la confiance nécessaire et l’envie de faire un album.
Vous avez également donné des concerts dans plusieurs lieux atypiques tels que les Grottes d’Arcy, le Château du Chastenay… Pensez vous que la musique et le patrimoine entretiennent un rapport particulier ?
V/ M : Oui, bien sûr. Nous sommes également intimement convaincus qu’il est important de faire résonner ces monuments d’émotions actuelles, que ce ne soit pas que des endroits de souvenirs. Les différents concerts dans les grottes étaient incroyables, ne serait-ce que pour l’acoustique du lieu.

À ce propos, pourriez-vous nous parler du tournage de votre premier clip (Empreintes) ?
V : Lors du mixage de ce titre, j’ai eu comme un flash : j’ai vu une personne danser dans un château. Il s’avère que le propriétaire du château du Chastenay est une personne qui connaît et apprécie notre musique. Il nous a donc prêté sa demeure le temps d’un week-end en vue de la réalisation du clip. Nous y avons convié deux danseuses et nous sommes mis au travail ! Tout le monde a accepté de jouer le jeu et ce fut un très beau moment, très créatif et un peu hors du temps. Pour l’anecdote, il paraît que c’est le monument le plus hanté de la région…
Un second vient de paraître et sa scénographie est pour le moins surprenante… Michel, il semblerait que ce soit vous qui l’avez dirigée?
M : La base du clip est à l’origine une réalisation vidéo de six minutes qui devait servir de fond de scène pour nos concerts, c’est une route que tous les membres du groupes empruntent régulièrement voire quotidiennement et le tunnel d’Arcy ramène à notre nom de groupe, à la forme de notre logo et à notre ancrage local. La route qu’on suit, vaille que vaille, par n’importe quel temps, saison, de jour et de nuit, en forme ou fatigués, mais toujours vigilants. Il y a une poésie du quotidien : la nuit, les lumières des réverbères et des voitures sont de minis feux d’artifices, le jour, les ciels sont souvent magnifiques, parfois aveuglants. Toujours la même route, toujours différente, comme la vie ? Le but était aussi de faire un clip qui ne soit pas trop illustratif par rapport aux paroles de la chanson, qui ait sa logique propre, son fil « conducteur ».
Empreintes contient des compositions originales, sauf « Le Chien » qui a été écrite par Stéphanie Carraud. Était-ce une manière de lui rendre hommage ?
V/ M : Évidemment. Stéphanie était notre amie. Elle chantait avec moi aux débuts d’ArCy et elle avait une réelle présence. Avec Michel, elle avait composé « Le Chien », une chanson que nous pourrions peut être qualifier de « critique » ou « féministe ». À travers ses paroles, elle s’employait à dénoncer certaines situations que connaissent les femmes au cours de leur vie. Cela nous semblait important. Tifène l’interprète magnifiquement sur l’album, comme une sorte de clin d’œil en sa mémoire effectivement.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus en ce qui concerne la pochette de l’album ?
V/ M : C’était un choix très difficile car on n’avait pas spécialement envie de se voir en photo sur la pochette. En même temps, il était impossible de trouver un paysage ou un cliché qui nous résume vraiment dans la diversité qui nous caractérise. Puis, un jour, on a reçu de la part de Julia Frizziero, une remarquable photographe de la région parisienne qui assistait à nos concerts, cette photo de Silène, qui au-delà de jouer très bien du violon, est un être un peu féérique et surnaturel. Le violon est un instrument omniprésent sur l’album et dans l’histoire du groupe. Julia a retravaillé pour nous cette photo, et nous en sommes très contents. Alain, notre bassiste a flashé, sur la photo au dos de la pochette qui est un cliché de Philippe Carraud, le frère de notre ancienne chanteuse qui a écrit « Le Chien ». Toutes les photos du livret de l’album ont été prises par des photographes que nous apprécions… Une façon de rendre hommage à leur travail et nous les remercions d’avoir contribué à leur manière à cet album !
Serait-il possible pour vous de choisir deux titres d’Empreintes et de nous livrer une anecdote musicale à leur propos ?
V/ M :Nous avons des tonnes d’anecdotes ! Les textes sont tous importants pour nous. Nous aimons le français, il ne nous viendrait pas à l’idée d’écrire en anglais. « Je me souviens » est un hommage au texte de Georges Perec et dans le même temps c’est une chanson sur le souvenir et toutes ces images marquantes et ces paysages qui façonnent ce que nous sommes. Le clip illustre bien cela. C’est surtout la première chanson où des gens ont repris le refrain en chœur. C’était un immense bonheur de voir tout le monde crier « Je me souviens » dans nos premiers concerts et cela le reste encore aujourd’hui. Notre arrangeur et mixeur, Pascal Perrin à Lyon, a fait un super travail dessus et a mis en place une partie des solos à la fin. Silène, notre violoniste, devenait folle dans son studio avec ce qu’il lui demandait mais, au final, c’est un très beau passage de cette chanson.
« Salomé Danse » a eu une histoire particulière, on avait prévu de l’abandonner car on doutait de quelques passages et une spectatrice fidèle est arrivée avant qu’on commence à jouer et nous a dit qu’elle espérait qu’on la jouerait car c’était sa préférée. Du coup, on l’a jouée quand même en essayant des choses nouvelles. Celles-ci ont super bien passé. In fine, la chanson est sur l’album et on l’aime beaucoup maintenant… C’est une miraculée !
Chaque chanson a son histoire mais on aime bien laisser assez d’espace aux gens pour qu’ils y voient ce qu’ils ont envie d’y voir. On ne livre pas la chanson avec une explication de texte, elles se suffisent à elles-mêmes, chacun peut y voir son histoire, c’est cela qui est intéressant… Depuis que l’album est sorti, elles nous échappent comme des enfants qui grandissent, c’est très excitant pour nous.
Il semblerait qu’une future tournée se prépare ?
V/ M : Nous serons en Bourgogne en juillet et août car, avec le covid, il était difficile de prévoir des déplacements. Nous jouerons un concert au profit de la Croix-Rouge en septembre puis nous jouerons dans l’Aube lors d’un Festival avec The Moorings, un grand groupe de rock irlandais qui a tourné avec The Dubliners et The Pogues. Le lendemain, nous partirons à Lyon puis reviendrons jouer dans une salle à Dijon que nous ne connaissons pas avant de revenir à l’Escale de Migennes qui est un très beau cabaret avec un super public. Nous avons des dates déjà prévues en Alsace ainsi qu’au Festival des Foins et au Festival de Rock en Plaine… Les choses se mettent déjà en place pour 2021 étant donné que tout a été annulé cette année.
Autre chose à ajouter ?
V/ M : Oui, il me semble important de souligner qu’ArCy a une histoire particulière. Voir un groupe naître dans un petit village de 400 habitants et se retrouver sur les routes pour jouer à Paris, Lyon et ailleurs… C’est avant tout une belle histoire de solidarité et d’humanité qui est née ainsi. Tout le monde au sein du village s’est impliqué : les commerçants nous prêtaient leur camion pour transporter nos instruments lors des débuts. Ce sont également eux qui nous ont offert la première batterie ! D’ailleurs l’album Empreintes a connu un grand élan de solidarité de la part des distributeurs locaux pendant la crise récente. Pour finir, le propriétaire du château qui nous prête sa demeure pour un clip et un concert. Jusqu’au bout, c’est une très magnifique expérience que nous vivons.
Emma Forestier