Pour beaucoup c’est la rentrée. Oui, fini les orteils jouant avec le sable, les longues queues aux péages, la chaleur nocturne assassine. Voici venu le temps de se remettre au turbin. Le PdR ne fait pas exception puisqu’il était en vacances. De longues vacances. Après tant d’années sans en prendre, il le fallait bien, sinon on risquait de friser le burn out. Cela ne nous a pas empêchés de faire quelques concerts, en festival notamment. Cela ne nous a pas non plus empêchés de nous tenir informés des sorties durant l’été. Et surtout, cela ne nous a pas empêchés de penser à vous et de réfléchir à une nouvelle mouture du PdR, qui serait plus immédiate, qui serait mieux adaptée à la façon dont vous utilisez le web, dont vous lisez les news. Pas simple. Nous avons pleins d’idées, mais il va falloir les trier, en mettre certaines dans nos tiroirs, pour plus tard, et en mettre certaines autres en oeuvre. Cela va mettre un peu de temps car tout cela demande de l’organisation en amont, mais au final, cela n’en vaut sans doute la peine. En attendant, place aux nouveautés remarquables du Rock !
Certains d’entre vous connaissent mon intérêt pour les jeux vidéos. Ce n’est donc pas sans un réel intérêt que j’ai pisté le volet 2 de Life is Strange, d’autant que la bande originale de ce jeu est assurée par Daughter. Music From Before the Storm est sorti il y a quelques jours à peine et projette déjà ses atours sombres sur ces journées de rentrée. Rassurez-vous, l’album peut tout à fait s’écouter comme un stand alone, nul besoin de vous plonger dans l’univers étrange du jeu. Pour autant, cette bande originale sublime littéralement l’ambiance du titre en s’adaptant aux multiples traits de la personnalité de Chloé Price, le personnage principal de Life is Strange. Daughter a donc dû travailler un peu différemment, n’hésitant pas à faire s’exprimer certains instruments en écho aux émotions du personnage. Si les fans de Daughter ne seront pas perdus, ils ne pourront que remarquer que le songwriting est légèrement différent, tout en restant imprégné de l’identité forte et lourde du trio anglais. Ils pourront toutefois regretter que nombre des pistes de l’album soient uniquement instrumentales. Ils se vengeront alors en écoutant en boucle les magnifiques Burn It Down, Hope, All I Wanted, Dreams of William ou encore A Hold in the Earth notamment. Quant à moi, j’adore la flamboyance des instrumentaux Glass et Witches.
Ces dernières semaines, le très attendu Villains a également déboulé sur nos étagères. Queens of the Stone Age signe là un album des plus accessibles. Josh Homme ne sait pas faire comme les autres et ne fait surtout pas de répétition ad lib de ses méfaits antérieurs. Celui qui incarne parfaitement le bad boy sulfureux américain sait dans quelles bottes il fait danser le diable et ses acolytes. Et pour cause, l’homme va souvent au devant de side-projects pour s’aérer l’esprit et rhabiller les Queens dans de chatoyants atours, tous plus différents les uns que les autres. Cette année, c’est le Boogie-Rock qui mènera la danse ! Derrière les manettes, il y a le grand Mark Ronson. Et si cela ne fait pas pour autant un excellent disque, d’autant que l’association des deux artistes semble assez surprenante, le résultat ici est assez pêchu et renvoie vos pieds à ce qu’ils étaient sensés faire depuis le début de la création : Bouger ! Nous sommes effectivement loin des mélodrames de Like Clockwork (qui reste à ce jour mon album préféré). Pour autant Josh Homme a gardé cette façon particulière d’écrire ses chansons, on ne s’ennuie donc pas une seconde dans ce voyage à travers les vieilles routes américaines du Rock, où l’on tombe toujours sur quelques trouvailles de valeur. Enjoy the ride !
Autre nouveauté de ces derniers jours, Every Country’s Sun de Mogwaï accompagne également la rentrée. Trente ans que Mogwaï taille sa route, faisant des doigts d’honneur à leurs contemporains, oui, ils ont une assez haute opinion d’eux-mêmes… mais hey, c’est ça le Rock’n Roll ! Ce neuvième album est très… Non, il est finalement comme tous les autres albums du groupe : excellent et hétérogène. On passe du calme au brutal en s’attardant sur toutes les facettes de leur musique entre ces deux extrêmes. Rien de négatif, c’est leur marque de fabrique. J’ai une nette préférence pour Coolverine et Party in the Dark (étonnamment), mais honnêtement, il n’y a rien à jeter sur cet album, encore une fois. Si l’on remarque une chose par contre, c’est une légère évolution dans leur son, moins bruyant, moins lourd – les synthétiseurs s’offrant la part du lion aux côtés des guitares, ce qui contribue à adoucir l’ensemble. C’est le gros avantage de Mogwaï, vu qu’ils aiment se moquer des autres : ils ont gardé leur liberté musicale intacte, refusant tout ce qui n’est pas eux, en bloc. Alors oui, on est moins dans l’emphase sonore, ça se popise un peu parfois à coup de Vocoder, néanmoins on reste sur des arrangements très riches et des couches de guitares à faire pâlir Guitarshop. De plus, nous sommes loin de la débauche électronique, pourtant bonne, de Rave Tapes notamment. Alors autant ne pas bouder et monter le son !
Enfin, quatre titres de The National ont atterri sur la toile cet été et l’album Sleep Well Beast sort dans un peu plus de trois jours. Beaucoup le voient déjà en digne successeur de The Boxer. Évidemment, avec The National, n’espérez-pas sortir de la mélancolie masculine qui lui est propre. Il faut dire qu’ils le font tellement bien… You’re sleeping night and day/ How you do it/ Me I am wide awake/ Feeling defeated… C’est beau, c’est juste. Alors oui, effectivement, on peut reprocher à The National de ne pas se renouveler spécialement, voire même de manquer parfois d’ambition. Mais ils font partie des groupes que l’on aime retrouver chez soi, entre nos quatre murs, et à l’écoute de ces quatre premières pistes, on se prend à penser qu’il pourrait y avoir plus cette fois… à l’image de Guilty Party. Inutile d’en dire plus pour le moment, l’album n’est pas encore là, vivement l’écoute !
Et comme c’est la rentrée pour tout le monde, notez bien que les 15 et 16 septembre, Angers accueillera le festival Les Petites Victoires pour sa première édition avec une affiche qui en rendrait jaloux un certain nombre et qui promet du gros son, The Shoes étant de la partie. Il y aura également Blind Suns, Robin Foster et Some Smoking Guys. Ambiance assurée sur scène donc. Il est toujours sympa de voir que de petits festivals continuent à se monter en région, souvent à l’initiative de bénévoles passionnés. Les Petites Victoires a pour but de mettre en avant les savoir-faire et les talents de son territoire. Et si vous vous rendez en bords de Loire ce week-end là, vous pourrez, outre assister à des lives, voir des performances artistiques et participer à des ateliers. Les organisateurs attendent plus de 5000 personnes, autour d’un concept original et fédérateur visant à valoriser toutes les formes de créations. Il y aura même un village, monté pour l’occasion, qui proposera de montrer les savoir-faire de la région, que ce soit professionnels ou bien associatifs. On leur souhaite une pleine réussite !
Greg Pinaud-Plazanet