Comment ne pas sentir notre justice, que l’on brandit volontiers comme un glaive vers le ciel, flouée au pied par cette décision déclarant un puissant coupable sans le condamner… Une demi victoire pour la dame à la balance puisque les réquisitions du parquet visaient la relaxe pure et simple. Pour l’opinion publique, cela aurait été bien trop. Alors on lui vent une culpabilité qui ne sera pas inscrite à son casier, pour une négligence qui a coûté la bagatelle de 400 millions d’euros. Il est vrai que prendre une mauvaise décision n’est pas, en soi, un délit… Pourtant, pour le commun des mortels, prendre une mauvaise décision peut mener en prison. Mais pas lorsque l’on a de hautes responsabilités, non. Le pouvoir protège sa diaspora, la couve, pour assurer encore longtemps sa survie. La politique et la justice française a beaucoup à apprendre des systèmes nordiques, malheureusement l’on ne choisit de n’en regarder que le système social. Un choix délibéré.
Cette semaine, seconde partie de notre pêche aux cadeaux de dernière minutes, Noël frappe à la porte et le monde se bouscule dans les magasins sous les lumières de fêtes. On commence cette semaine avec le livre illustré de Mark Blake sur Freddie Mercury, leader emblématique de Queen et symbole d’une génération. Alors qu’il aurait eu 70 ans cette année, et qu’un biopic sur sa vie est en cours de tournage, il était légitime de célébrer Freddie Mercury, l’une des stars les plus flamboyantes, les plus adulées, les plus tragiques aussi, de la pop anglaise. On le connaît essentiellement, bien sûr, pour avoir été l’âme et le porte-étendard du groupe Queen, depuis sa création en 1970, jusqu’à la mort de l’artiste, en 1991, du sida. Juste après un dernier album sublime, en forme de testament, Innuendo, marqué par une atmosphère sombre, empreinte de tristesse et de mélancolie. The Show Must Go On, chantait Freddie, inimitable, irremplaçable – et jamais remplacé. Le livre de Mark Blake, journaliste rock qui a déjà travaillé sur Pink Floyd et sur Queen, retrace la trajectoire de cet être d’exception, depuis sa naissance à Zanzibar, alors colonie anglaise, en 1946, dans une famille indienne parsie. Son vrai nom était Farrokh Bulsara, et sa musique, ses influences, son goût extravagant pour le strass et les paillettes, ont toujours gardé un quelque chose d’oriental. A Kind of Magic est riche de documents inédits, de photos rares, de memorabilia qui évoquent l’intimité d’une star qui a mis sa vie dans ses chansons, que cela soit avec Queen ou que cela soit en solo, et, sur scène, dans des concerts inouïs, grand-messes inoubliables où le public faisait corps avec son idole. Après les Beatles, Queen est l’un des groupes de rock les plus populaires du monde.
On reste dans les livres toujours, et pour fêter le grand retour du vinyle, Mike Evans propose de revenir sur son histoire passionnante. De l’encombrant 78T à l’universel 45T, de l’excentrique Ep au légendaire Lp, l’auteur a fouillé dans les bacs et ausculté les rayonnages des disquaires pour dévoiler l’évolution du disque, du shellac au vinyle. Les messages cachés, picture discs, éditions limitées, vinyles colorés et rééditions spéciales n’auront plus de secret pour vous. L’art de la pochette de disque, avec des illustrations de Reid Miles, Roger Dean, Peter Saville et Hipgnosis est également passé au crible. Et puis il y a aussi l’histoire et l’évolution des labels, tels que Atlantic, Audio Fidelity, Casablanca, Decca, Def Jam, Verve et la légendaire Motown… On part du premier 45T Texarkana Baby d’Eddy Arnold jusqu’au revival vinyle mené par Third Man Records, le label de Jack White. Mike Evans est l’auteur de livres sur les Beatles, sur David Bowie, sur Elvis, sur Ray Charles et la scène musicale new-yorkaise. Passé par le Cavern Club, avec deux singles à son actif, Evans a côtoyé la scène de Liverpool et joué aux côtés de Led Zeppelin et de Bob Dylan en 1969. Autant dire qu’il a du bagage…
Et si vous n’aimez pas lire, vous pourrez écouter le Pink Floyd dans un énorme coffret regroupant toutes leurs oeuvres, de 1965 à 1972. Le groupe s’est plongé dans ses imposantes archives et a exploré les débuts de sa carrière pour proposer un coffret deluxe de 27 disques comprenant 7 volumes individuels (au format livre relié) renfermant du matériel inédit. Le coffret contient des captations pour la télévision, des sessions de la BBC, des titres inédits et des prises alternatives pour une durée record de 12 heures et 33 minutes de musique (130 titres) et plus de 15 heures de vidéo. Le coffret propose plus de 20 titres et 7 heures d’enregistrements live entièrement inédits et plus de 5 heures d’extraits live rares en vidéo, des répliques fidèles des 45-tours, de la memorabilia, des longs-métrages et de nouveaux mixes: Vegetable Man et In The Beechwoods, deux titres inédits enregistrés en 1967, ont bénéficié d’un nouveau mixage à l’occasion de cette sortie. Un must have pour les fans du groupe !
Enfin je finirai cette chasse aux cadeaux avec deux trésors stoniens. Il s’agit d’une édition spéciale de Sticky Fingers, parue l’année dernière mais dont il reste des exemplaires en vente. Considéré comme l’un des meilleurs albums de l’histoire du Rock et aussi l’un des plus importants de la discographie des Stones, Sticky Fingers s’est vu réédité en version Super Deluxe avec des versions alternatives de titres mythiques comme Brown Sugar (avec Eric Clapton à la guitare), Wild Horses ou Bitch et des enregistrements live inédits. C’est sur Sticky Fingers que Mick Taylor remplace Brian Jones. La pochette emblématique avec la fermeture éclair est signée Andy Warhol, pas moins, et les titres du groupe aujourd’hui des classiques se succèdent à un train d’enfer (Brown Sugar, Wild Horses, Can’t You Hear Me Knocking, Bitch, Sister Morphine…). Un chef d’œuvre immanquable. Le coffret Super Deluxe contient bien-entendu l’album en double CD et au format digipak, le CD Leeds Lungs show, le 45 tours vinyle Brown Sugar / Wild Horses, un livre collector de 120 pages au format hardbook avec une braguette, 4 cartes postales, et un poster. De quoi là-aussi réjouir les fans…
Et puis il y a Havana Moon, le superbe live que les Rolling Stones ont joué à Cuba le 25 mars de cette année. Un concert gratuit devant 1,2 million de spectateurs ! La même semaine, Barack Obama avait été le premier président américain à visiter l’île depuis 88 ans. Les médias ont même rapporté qu’Obama avait « fait la première partie » des Rolling Stones en leur rendant hommage dans son discours à La Havane ! Filmé par Paul Dugdale (Coldplay, Adele…) à la fin de leur tournée en Amérique Latine, ce show gigantesque contient tous leurs titres légendaires. Et lorsque les Stones montèrent sur scène dans la chaleur de la nuit cubaine, rien ne pouvait s’interposer entre eux et les fans, pas même le Vatican qui avait objecté qu’on joue du rock un Vendredi Saint ! Vous retrouverez ainsi des tubes comme Jumpin’ Jack Flash , It’s Only Rock ‘n’ Roll’, Paint It Black, Honky Tonk Women, Start Me Up, Brown Sugar, You Can’t Always Get What You Want’ ou encore (I Can’t Get No) Satisfaction ! Et que dire de plus si ce n’est que c’est en partie parce que ce live existe que les Stones ont sorti Blue & Lonesome en cette fin d’année, enregistré avec le même flux d’énergie déployé par le groupe durant le live de Cuba.
Je vous laisse profiter des fêtes tranquillement, on se retrouve à la rentrée, le 9 janvier, car le 2 tout le monde sera bien trop foutu pour écrire ou publier quoique ce soit… Passez tous de bonnes fêtes, que ce soit en famille, avec vos proches, vos amis, vos potes de toujours ou de nouveaux, que vous soyez à l’autre bout du monde ou ici !
Greg Pinaud-Plazanet