Voilà c’est la rentrée, enfin pour vous car pour moi ce sont les vacances qui commencent et l’occasion de laisser les clés du blog à mon fidèle second. C’est toujours bon de s’éloigner un peu, de prendre du recul, d’apprécier ce qui a fonctionné, d’améliorer ou d’abandonner ce qui n’a pas marché durant cette année rock. Et puis partir c’est aussi avoir plaisir à revenir vers vous, s’occuper de cette petite équipe qui, si elle s’est agrandi cette année, voit aussi quelques départs vers de nouvelles aventures. J’aime les lieux de passages, de rencontres et d’échanges, c’est le carburant de l’ouverture d’esprit.
Enfin bref, passons aux choses sérieuses voulez-vous ? Non parce que la fin août n’a pas été de tout repos pour tout le monde, il y a eu une petite avalanche de nouveautés côté rock et alternatif. Pas moins de sept albums auront retenu mon attention en cette fin d’été dont les stars des festivals The Foals. Alors personnellement je suis toujours partagé sur ce groupe. Je le trouve souvent très accrocheur en première écoute puis à la longue, j’en sors complètement. C’est comme ça. Toutefois, je n’ai pas encore assez de recul sur la sortie de What Went Down puisqu’il date de deux petits jours seulement. Mais vu comment le groupe s’est forgé une bonne fanbase lors des tournées estivales, de par leurs prestations saluées quasi partout, il est fort à parier que le groupe s’est rassuré quant à l’arrivé du bébé. The Foals a toujours su évoluer durant ses trois premiers albums et celui-ci enfonce le clou et pose leur son indé pour de bon si cela n’était pas déjà fait. What Went Down est assez éclectique, fourni des riffs catchy, cependant moins rock que le dernier mais empli d’une énergie renouvelée et séduisante. L’album se déroule comme un film, même si pour moi il ne sera surement pas inoubliable sur la durée pour la bonne et simple raison que je le trouve trop travaillé et qu’il perd du coup sa spontanéité.
Si Tamaryn jouait sur le shoegaze de façon plus évidente lors de ses deux premiers albums, Cranekiss en garde une certaine lueur mais nous emmène un poil plus loin. On décèle ainsi, au milieu des guitares sonnant très My Bloody Valentine parfois (Cranekiss), des synthé, des samples, des prog, qui donnent corps à un univers particulier, très influencé par les 90’s et les groupes d’alors. Tamaryn arrive cependant à apprivoiser le tout pour en faire quelque chose bien à elle. Par dessus tout cela, la voix, loin d’être noyée, est très aérienne et dévoile des textes fracturés, intimes au possible. A écouter lors de nos abandons nocturnes, à flâner sous les soleils électriques.
Connaissez-vous Victoria Legrand ? Si, vous avez surement déjà entendu des oeuvres de son père, Michel. Oui et bien dans la famille Legrand je souhaiterais la fille donc. Pourquoi ? Et bien c’est assez simple en vérité, c’est qu’elle a fondé, avec un certain Alex Scally en 2006, le groupe Beach House, qui comme son nom ne l’indique pas du tout (une beach house est assez petite et n’a pas vocation de s’agrandir…), avait des chances de devenir un grand groupe. Si l’album précédent avait marqué un tournant pour eux (Bloom) et était plus qu’encourageant car d’une beauté évidente, Depression Cherry est pleinement réussi. Il se range sans problème dans ma B.O idéale pour rêveries, et pourtant, rien dans leur musique n’est laissé au hasard ou en suspend. Les textes sont assez sombres (comprendre tristes, on parle de cœurs inconsolables et de larmes « inessuyables » ici… oui, j’ai inventé le mot et alors ?), les dissonances sont calculées, l’air Lo-Fi se fait presque sentir parfois mais il n’en est rien. Tout ici forge l’atmosphère du disque. La voix se pose à la façon d’une femme qui vous livrerait ses secrets. La transe n’est pas loin…
Je terminerai cette semaine avec une douche froide. Cold Showers, un rock bien foutu pour un Matter Of Choice bien foutu lui aussi. Le groupe de L.A s’aventure dans la Cold, à l’inverse de beaucoup de monde donc, on ne peut que les en remercier. « Cold-Pop-Wave » certes, mais pop un peu lourde, et lorsque je dis cela, ce n’est pas une critique négative entendons-nous bien. On traine ici dans une pop post-Punk aérée de synthé, appuyée par une voix qui sent bon la cold-wave. Cold Showers est un hybride d’Interpol et d’Echo & The Bunnymen/Cure. Je n’ai trouvé aucun morceau en dessous de l’autre et Ceasefire est juste énorme et j’aime cette nostalgie que le disque insuffle en moi…
Voilà, pour moi c’est terminé, je laisse les clés dans la serrure, je referme doucement la porte, je ne suis déjà plus là. Bonne reprise à tous, on se retrouve dans quinze jours, même jour, même endroit !
Greg Pinaud-Plazanet
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