Review

RIDE once again

Ride ne vous dit peut-être rien lancé comme ça mais ce groupe a envahi la fin des années 90 avec une pop-rock aérienne mais énervée. Ce fut un très grand groupe de scène de l’avis de tous ceux qui ont eu la chance de les voir au moins une fois. Ce groupe shoegaze originaire d’Oxford, fondé par Mark Gardener et Andy Bell (il fut plus tard le second bassiste d’Oasis, et aujourd’hui de Beady Eye, ça vous parle ou on la refait ?), a réédité tous ses LP le 28 Mai ce qui met probablement enfin à disposition sur des plateformes telles qu’Itunes certains de leurs LP qui n’étaient plus trouvables dans les rayons, mais ce n’étaient pas les meilleurs à mon sens.

Ce sont donc cinq LP et un Best Off qui se voient offrir une nouvelle vie :

Smile (1990), Nowhere (1990), Going Blank Again (1992), Carnival of Light (1994) et Tarantula (1996)pour ne parler que des albums sont assez différents les uns des autres. Nowhere est considéré comme un des albums fondateurs du mouvement shoegaze, courant rock alternatif aux accents de dream pop apparu en Angleterre vers 1988-89 qui se caractérise par une approche un peu bruitiste mais mélodique de la musique. Le nom shoegaze vient du fait que les guitaristes de certains groupes regardaient plus leur pédalier d’effets en tous genres (disto, fuzz principalement mais pas que…) que la foule lors des lives, Shoe voulant dire chaussure, et gaze : regarder. Un autre groupe de l’époque est aussi considéré comme représentatif de ce mouvement : My Bloody Valentine, pour autant Ride n’a rien à voir avec MBV niveau musical, c’est beaucoup plus audible pour les oreilles sensibles. Personnellement je ne dois pas les avoir très sensibles puisque j’aime les deux groupes encore aujourd’hui après tant d’années d’inactivité (pas moi, les groupes en question, n’allaient pas croire que je ne fous rien…).

Nowhere (1990)

D’autres grands noms sont aussi associés au shoegazing : The Boo Radleys, Teenage FanClub, Slowdive et j’en passe. Les groupes ayant inspirés ces jeunes gens de l’époque (les membres de Ride avaient moins de 20 ans lorsqu’ils ont sorti Smile) sont aussi de grands noms : The Velvet Underground, Jesus & Mary Chain (dont j’avais fait la retro sur Le Peuple du Rock et qui a d’ailleurs fait signer Ride sur le même label qu’eux), Sonic Youth etc.

Tout cela pour dire que ce type de musique a pas mal de nuances musicales et si vous n’aimez pas certains des noms cités plus haut, RIDE vaut la peine d’être écouté et comme son nom le suscite, vous fera certainement voyager. Pour ma part je trouve que RIDE a des accents de Californie, un côté ensoleillé, un rythme entrainant à la coolitude ce qui pour des petits gars d’une Oxford souvent pluvieuse est assez rare pour être signalé.

J’ai connu Ride dans une cave aux alentour de 1988 alors qu’ils n’avaient encore sorti que trois Ep (Ride, Play, Fall) et j’avoue que j’ai pris une claque, c’était différent des Smiths, auxquels j’étais alors très attaché. Plus tard les deux premiers EP seront regroupés pour former leur premier LP Smile alors que Fall sera présent sur l’édition CD de Nowhere, leur second bébé. Là, c’est l’explosion. La presse spécialisée ne tarit pas d’éloges sur leur compte et en 91, Ride sort l’ Ep Today Forever. Avec cet Ep, Ride sent la maturité, le son a changé, il est plus recherché, moins brut de fonderie. Les effets wah-wah des Rickenbackers de Mark et d’Andy apparaissent et préfigurent déjà du tournant musical approchant, malheureusement le tournant fut mal négocié…

RIDE

Ride

Après l’épuisement et le stress généré par des tournées incessantes, un mouvement shoegaze s’éssoufflant quelque peu (nous sommes en 1994), Ride sort Carnival of Light qui sonne déjà comme un requiem sans en avoir le panache… Passant quasi inaperçu alors qu’il était très attendu, 94 est l’année d’un autre mouvement vers lequel tous les yeux se tournent : La Britpop. Et là c’est le drame… Il faut dire que Carnival of Light, bien qu’il ne soit pas spécialement mauvais, est beaucoup moins travaillé que les précédents, la composition ne s’est pas fait dans le calme. Les tensions, la fatigue, leur jeunesse aussi très certainement ont eu raison de leur élan. L’album suivant Tarantula ne sera malheureusement pas meilleur car trop loin de leur identité propre, lorgnant trop vers la Britpop, affichant trop ouvertement leur volonté de surfer sur la mode du moment. Les tensions se font si fortes que Mark Gardener quittera le groupe alors que l’album n’est pas encore sorti bien que le groupe ne se sépara officiellement qu’après. La critique descend l’album, il est retiré de la vente très vite, nous n’irons plus rider. Fini. Out.

Il nous reste donc deux excellents albums dans cette discographie éclair : Smile et Nowhere que je vous conseille fortement. Vous verrez que bien qu’ils soient sortis à la fin des années 80, début des années 90, cela pourrait ressembler à pas mal de choses que l’on entend en ce moment sur la scène rock.

Vous pourrez écouter sur ce lien l’album Nowhere ainsi que l’Ep Today Forever :

http://www.youtube.com/watch?v=LvyCMQkiVlk&feature=related

 By Greg Pinaud-Plazanet

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