Festival

FREE MUSIC le 19 et 20 juin à Montendre: FREE, FEST & FUN

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Voici quinze ans que l’association A Donf a décidé de lancer la saison des festivals d’été à Montendre (17.) Si les premières éditions ont eu lieu dans la salle des fêtes de la ville, dès 2003, le festival a élu  domicile au bord du lac. Cadre idéal au bord de l’eau sous les pins. Que demander de plus. Et bien, une asso qui fait le maximum pour proposer chaque année (et cela devient de plus en plus un challenge), un festival de qualité avec de fortes convictions.

Conscient du cadre idyllique que la mairie de Montendre leur laisse à disposition, les organisateurs mettent les moyens pour que cet évènement entre dans le cercle des Eco festival. Ici on  préserve l’environnent : une équipe passe  sur le site pendant la durée de la manifestation et devant les scènes juste après les concerts pour ramasser verres, paquets de clopes, etc.

Un autre vecteur est la convivialité et le partage. Fort de ces 350 bénévoles, tout est fait pour recevoir les festivaliers dans les meilleures conditions possibles et leurs proposer en plus des concerts des activités ludiques avec DJ Set le samedi après-midi.

Enfin, autre point et pas des moindres : la programmation du festival. La volonté des organisateurs est de proposer un large panel musical tant au niveau des styles que de la notoriété des artistes, du local à l’international. Se sont succédés au cours des 14 premières années Kaiser Chiefs, I AM, Offspring, Gotan Project, Public Enely, Ghinzu… Et même un côté précurseur avec des groupes ou chanteur(se) qui ont percé l’année qui a suivi leur passage charentais : Shaka Ponk, Stuck In the Sound, Asaf Avidan.

Cette édition  2015 ne déroge pas à la règle : on ne peut difficilement faire plus varié en terme de prog. Si l’électro est présent les deux soirs, le vendredi a des sonorités plus pop/rock ; alors que le samedi sera plus hip-hop, rap.

Jour 1 :

Ce sont les Bordelais de Be Quiet qui ont l’honneur d’ouvrir le festival. Malheureusement pour nous, nous arrivons en toute fin de set et n’avons pu que distinguer au loin leur pop indé. De ce que l’on entend les éloges faites sur le groupe par la presse sont bel et bien justifiés. Ce n’est que partie remise car nous aurons l’occasion de les croiser quelque part bientôt sur scène et donc sûrement dans le PDR.

Nous nous rendons devant les deux scènes qui se trouvent l’une à côté de l’autre, au moment même où Lilly Wood and the Prick entre sur scène. Il est pratiquement 21h et le public continue à arriver. Un public plutôt éclectique, voire assez familial en ce début de soirée et la présence des Parisiens, fort de leur tube radio Prayer in C, n’y est probablement pas étranger. Le groupe déroule son set, Nili Hadida essaye de chauffer au maximum le public et termine par ses trois singles  Down in the Rain , Prayer in C et My Best.

Lilly Wood And The Pricks -All rights reserved @ DJ Monk

Lilly Wood And The Pricks -All rights reserved @ DJ Monk

A peine  Lilly Wood nous lâche un grand « Salut les copaiiiiiiiiiiiiiins » en quittant la scène que les premières notes sonnent sur la Lake Stage. Isaac Delusion, le quatuor parisien va lancer réellement la soirée. Deux synthés, une guitare, et, une basse accompagnent la voix haute-perchée  de Loic (qui nous rappellerait presque celle Jimmy Somerville) et délivre une électro-pop entraînante bien construite et planante à l’image de leur morceau le plus connus She pretends.

Mission accomplie pour Isaac Delusion qui a mis en orbite le public prêt à accueillir la tête d’affiche du soir FFS.

Isaac Delusion -All rights reserved @ DJ Monk

Isaac Delusion -All rights reserved @ DJ Monk

Comme pour tous les concerts pas ou peu d’attente, ça enchaîne immédiatement sur la Fire Stage avec l’ovni de l’année : la fusion des Sparks et Franz Ferdinand. Projet demeuré pratiquement secret, FFS est le nom du groupe et de l’album fraîchement sorti. Les Ecossais et les Américains jouent leur deuxième concert ensemble à Montendre. Police Encounters ouvre le bal pour un concert d’un peu plus d’une heure pendant lequel se succèderont les titres de FFS (Johnny Delusional, Man without a tan, Piss Off, etc.)

FFS - -All rights reserved @ DJ Monk

FFS – -All rights reserved @ DJ Monk

Les compositions font penser à un opéra-rock qui se formalise sur scène par un dialogue constant entre les deux chanteurs Russel Mael et Alex Kapranos qui occupent le devant de la scène à tour de rôle. De son côté, Ron Mael qui semble sorti tout droit d’un film des frère Cohen, fait du Ron Mael, reste stoïque derrière son clavier les trois quart du concert. Quand tout à coup, il se met à exécuter la Ron Dance…

La tracklist comptera aussi quelques titres de chacun des groupes comme This Town Ain’t Big Enough For Both of Us pour les Sparks ou l’incontournable Take Me Out des Franz Ferdinand. Morceau hyper attendu qui a totalement enflammé le public déjà bien chaud. Même si certains fans de Franz Ferdinand restent un peu sur leur faim, FFS en offrant un concert de bonne qualité sont venus contredire leur propre morceau : Collaboration Don’t Work.

FFS -All rights reserved @ DJ Monk

FFS -All rights reserved @ DJ Monk

Chill Bump vient ensuite s’intercaler entre FFS et No One Is Innocent. Groupe de Hip Hop français. L’ambiance retombe un brin jusqu’à l’arrivée des No One qui après une histoire tumultueuse depuis leurs débuts en 1994, peuvent se vanter de leur récent passage au Stade de France en première partie de AC/DC. Le groupe fait le boulot avec son rock fusion (proche, très proche de Rage Against The Machine) et fait monter une trentaine de personnes du public sur scène. Ca slame, ça pogotte, ça chante sur  La Peau. Le public répond présent aux appels de Kémar et fait du bruit.

No One Is Innocent -All rights reserved @ DJ Monk

No One Is Innocent -All rights reserved @ DJ Monk

Comme souvent dans les festivals aujourd’hui, la soirée va se terminer par un set électro assuré ce soir par le Français d’Habstrakt.

Jour 2.

Après l’après-midi baignade, concours de pétanque, de foot et farniente pour les festivaliers, la fréquentation du deuxième soir s’annonce supérieure à la veille. Un public bien différent est attendu. Raison principale : une prog principalement hip hop et electro.

19h40 ; les Lehmanns Brother, issu de la pépinière de la NEF d’Angoulême, est un groupe de sept musiciens âgés de moins de 20 ans. Ce combo funk/jazz/soul a la difficile tâche de débuter la soirée, le public arrivant au compte-goutte devant la scène. Après, ça groove bien : basse bien présente, cuivre, bonne rythmique guitare et un chant qui colle au style.

- All rights reserved @ DJ Monk

Lehmanns Brother – All rights reserved @ DJ Monk

On enchaîne ensuite avec La Fine Equipe, groupe électro à la C2C, qui envoie des morceaux à l’aide de leurs platines et leurs PC appréciés par l’audience bien plus jeune que la veille qui en profite pour se faire un apéro dansant.

La Fine Equipe - All Rights Reserved @ DJ Monk

La Fine Equipe – All Rights Reserved @ DJ Monk

C’est au tour de Biga*Ranx  présenté par la Fine Equipe. On sent qu’ils sont attendus tant le monde s’amasse devant la scène. Mélange de ragga-dub et hip-hop, le show est principalement assuré  par le chanteur qui maîtrise parfaitement son sujet.

Biga Ranx - All Rights Reserved @ DJ Monk

Biga Ranx – All Rights Reserved @ DJ Monk

Joke enchaîne sur la Lake Stage et est en charge de lancer le Wu Tang Clan qui passe juste après. Si le public hip-hop présent semble adhéré au rap provocateur à 2 balles du groupe. On reste dubitatif devant ce qui nous est proposé. A oublier.

Le moment phare suit donc avec les Américains du Wu Tang Clan qui se la jouent à… l’américaine. Arrivés juste avant le concert, balance fait juste avant le set et repartis juste après. Pas très avisé sur le sujet, le Wu Tang est une des grosses références sur la scène hip hop. Ce soir, le combo se compose de sept lascars et un DJ. Ca déambule partout sur la scène, ça envoie du fuck toutes les deux minutes, le show est bien là et ça jumpe à fond dans le public.

Wu Tan Clan - All Rights reserved @ DJ Monk

Wu Tan Clan – All Rights reserved @ DJ Monk

Selon certains qui les ont déjà vu lors de leur précédent passage à Montendre, c’était pas le meilleur concert qu’ils aient fait…

On rebascule sur l’électro avec les Autrichiens de Klangkarussel qui transforment les devant de scène en dancefloor. Suivi juste après de Caravan Palace qui lance sa tournée estivale ici. On a plaisir à revoir des instruments pour cette fin de soirée. Caravan Palace, c’est l’électroswing. Bref les Années Folles en mode 2.0. C’est entraînant, musicalement bien fait. Tout y est chorégraphie, participation du public. Idem que la veille avec les NOII, un groupe de festivaliers est invité à se la jouer VIP sur la scène, bref c’est le boxon et c’est bien.

Et, comme dans tout bon album d’Astérix qui se termine par un banquet, et bien là, le festival va clôturer sur un set electro et c’est Groove Inspektor qui s’y colle. Trance Progressive aux beats techno qui n’hésite pas à sampler étonnement quelques morceaux rock : Money For Nothing ou I Wanna Be Your Dog.

Cette année encore le Free Music a réussi son pari. 12 000, c’est le nombre de festivaliers pour le cru 2015. Dès le lendemain, les premiers commentaires tombent sur les réseaux sociaux. Il y a ceux qui ont déjà pris rendez-vous pour l’an prochain et qui sont déjà impatients de connaître les premiers noms de la cuvée 2016. Et ceux qui se sont déçus de la prog par exemple. A côté de cela, en général, on la connait d’avance, donc…

Pour le reste, on va pas se répéter mais un cadre énorme, un très bon son de manière générale et une organisation digne des grosses machines avec un esprit bien familial, le Free Music est l’endroit parfait pour commencer l’été et la saison des festivals en pente douce. Bref, laissez-vous glisser.

Remerciements : A Dom, Cédric et l’équipe du Free. A DJ Pierrot pour son set endiablé.

A Elodie, mon coach cocktail. A Djmonk Monk pour les photos.

Sylvain Chamu