Le soleil nous rend visite et l’on se met à penser que le printemps est enfin là et que l’été va le talonner de près. On sort les jupes, les shorts, on sort se balader… A vélo, à pieds, en skate… Mais ce ciel dégagé ne doit pas nous faire oublier que certains combats sont en train de se dérouler dans le monde entier. Là où nous levions tous pour Charlie, on a vu que peu de couverture médiatique et d’indignation nationale, voir internationale, pour les étudiants massacrés au Kenya par l’organisation terroriste Chebab. Heureusement Casablanca et Rabat affirment leur solidarité par des rassemblements… mais où sont ceux-là même qui se sont élevés pour quelques crayons brisés ? Ne faisons nous front que lorsque cela se passe sur nos trottoirs ? Mais l’Afrique n’est-il pas quelque part notre trottoir ? Celui du monde ? Nos communautés étant historiquement liées, ne serait-il pas normal que nous nous levions aussi pour eux et les injustices dont ils sont la cible ? Pourquoi faisons nous deux poids, deux mesures ? Je ne le comprendrai jamais. Finalement la partie riche du monde ne se sent pas menacée plus que cela tant que ce ne sont pas nos tours qui s’effondrent… Et pourtant ces 148 étudiants auraient pu être, chacun, une fondation solide à notre monde de demain. Mais ils n’auront jamais la chance de le prouver. On préfère parler de la non information de la défection de Jean-Marie Le Pen sur la liste PACA du Front National… Alors que cela ne résout rien au problème de leur présence dans cette région au final…
Repassons à des choses plus légères car même si parfois l’Edito du Lundi me permet d’exprimer mes sentiments personnels sur certaines choses, je me dois aussi de garder la ligne éditoriale du blog vivante et fixée sur son principal objectif, à savoir la musique. En ce moment, et pour faire écho à l’article publié vendredi dernier sur l’exposition David Bowie Is, sachez que vous pouvez trouver sur certaines plateformes de téléchargement légal, la discographie de l’artiste à petit prix (« Mangez des pommes! »…). Vous pouvez ainsi profiter du Live à Santa Monica, datant de 1972, au prix de 9 euros tandis que la plupart des albums sont un peu en dessous des 7 euros. Une occasion donc de compléter sa discographie ou de récupérer quelques uns de ses superbes lives (Reality Tour à 6 euros pour 35 morceaux… un cadeau dont moi-même je ne me suis pas privé!).
Niveau sorties, je ne suis pas à la fête… Outre le dernier Balthazar (dont la review reste à venir) et le dernier Villagers, je ne trouve rien de bien palpitant à me mettre sur les oreilles. Oh bien-sûr il y a quelques trucs qui sont sympas mais pas assez pour me tendre comme un piquet de canadienne si vous voyez ce que je veux dire. Et ceux qui diront qu’à mon âge de toute façon ce serait plutôt de la tente 2 sec’ de chez Décathlon, je leur rétorquerai poliment de continuer d’aller se faire tirer le chewing-gum par la baveuse du coin contre quelque menu monnaie. La seule chose qui ait pu me tirer de ma sieste s’appelle Fast Food. Rien à voir avec l’odeur écoeurante des hamburgers de l’enseigne aux arches, non… C’est le nom de l’album, sorti le 03 avril dernier, de l’anglaise Nadine Shah et qui fait suite à Love Your Dum and Mad, sorti en 2013. Ce second album est toujours produit par Ben Hillier, que l’on a déjà croisé sur quelques albums de Depeche Mode, ou encore sur Think Tank de Blur mais aussi chez les Doves ou bien chez Elbow. Pas un inconnu donc. les Inrocks, pas toujours inspirés, la compare à Nick Cave ou PJ Harvey, je ne suis pas tout à fait d’accord avec eux. Ils font de très bons Hors Séries, mais dès qu’on arrive à quelque chose de plus régulier… Il est vrai que l’album précédent était un peu sombre, lourd parfois même (pas dans le mauvais sens du terme hein…) et que certains morceaux pouvaient faire penser parfois, de loin et sous la pluie à du PJ Harvey, soit. Mais de là à en faire sa descendante… Nadine Shah est bien plus que cela. La preuve, ce Fast Food pointe vers une toute autre direction. On rentre dans l’intimité des amours tout au long d’un album bien plus nostalgique que véritablement sombre. Un bel album qui représente plus fidèlement l’artiste et où elle en est musicalement. En effet Love Your Dum and Mad avait mis tellement de temps à sortir qu’il n’était déjà plus en phase avec sa démarche musicale d’alors. Si vous ne connaissez pas Nadine Shah, je vous conseille fortement de vous pencher sur ses deux albums et pour vous en convaincre dont voici un extrait de chaque:
Parlons de choses un peu plus vieilles, si je puis dire car seulement sorti fin mars, le Royal Albert Hall de Eels s’est posé comme un joli petit objet, passé par le temps, au creux de mon oreille et j’ai vraiment aimé la douceur de certains morceaux repris de façon assez minimaliste, et d’autres réorchestrés de façon beaucoup plus acoustique. De quoi les pardonner pour leur annulation au Primavera ? Non, car je comptais vraiment les voir là-bas, mais la vie est injuste parfois c’est comme ça. Pour autant même si ce très beau live ne me console pas, je pense l’écouter tout l’été, c’est dire si je ne m’en lasse pas !
Enfin et pour finir, je vous signale une précommande très interessante concernant Saturns Pattern du très grand Paul Weller (The Jam, The Style Council…). Si je n’avais pas été particulièrement emballé par Sonic Kicks, sorti en 2012, j’avoue que le premier morceau issu du prochain album a donné un coup de pied au royal séant qui est le mien. White Sky est un pur bijou rock, un truc à écouter à fond dans sa caisse le matin en allant au boulot et pour être sûr de balancer des sourires à tous vos collègues, les persuadant que vous êtes super content de venir au taf… Les gens sont crédules, que voulez-vous…
Pour ma part je vous dit à la semaine prochaine dans un prochain Edito qui j’espère sera beaucoup plus alimenté par une actualité riche et variée !
Greg Pinaud-Plazanet