Review

BIG FAT PAPA’Z, The Hard Way !

BIG FAT PAPA’Z, rien que l’énonciation de ce nom fait penser à du rock puissant sans concession.
Des riffs bien lourds, des mélodies accrocheuses, une vraie voix complétement cassée qui sort des tripes… Pas de doutes, ils le portent bien. Oui la France est pleine de ressources, non à Marseille on ne fait pas que du rap, et oui l’écoute du groupe vous donne une furieuse envie de rouler en chopper sur la route 66 en sifflant une bière d’une main et en fumant une clope de l’autre.
Un gros mélange de blues, de soul et de rock, avec une touche de psychédélique et à deux pas du rock stoner, le groupe est plein de ressources et conjuguent les influences pour arriver à un style vraiment intéressant.

BIG FAT PAPA’Z c’est avant tout un trio de potes, Damien Ricard à la guitare/chant, Hugo Modena à la batterie et Quentin Crenes à la Basse. Originaire de la région PACA,  ils se sont fait connaître lors de tremplins non moins sans succès (Vainqueur du Massilia Rock 2009 et Sounds Of Marseille 2010) ainsi qu’en première partie de plusieurs groupes (Winston McAnnuff, Greg Koch, Eric Sardinas & Big Motor…). C’est un plaisir de devoir écrire sur ce groupe qui propose à la France, un rock différent de ce que l’on peut écouter.

Plusieurs de leurs chansons m’ont interpelées, The hard way tout d’abord. Une des chansons phare du groupe, aussi puissante qu’entrainante, donne le ton. Une guitare en parfait accord avec la voix, une basse juste et une batterie plus qu’entrainante, cette chanson est une pure tuerie. Parfois très virile, puis moins lorsque les coeurs chantent la mélodie, c’est ça BIG FAT PAPA’Z, l’alchimie des mélodies accrocheuses conjuguées à la puissance de l’exécution.
Puis il y a let me tell to you, où on peut sentir l’essence d’Hendrix résonner dans la guitare de Damien Ricard. Elle sonne un peu à la manière de voodoo child avec la patte du groupe, encore une fois rien à dire sur cette chanson. C’est un peu les 70’s remit aux gouts du jour, et ça fait du bien d’écouter du bon vieux blues rock sale qui sonne psychédélique.
Pour finir ma préférée, you’ll get nothing. Elle aurait pu être interprétée par Joe Cocker, c’est le genre de son qui prend aux tripes, dont on ne se lasse pas et mélancolique à souhait. Des frissons provoqués par la voix de Damien Ricard, une complexité rythmique qui apporte de la force et une basse qui fait merveilleusement bien le lien entre tout.. Tout simplement du génie.

Nous sommes allés à la rencontre du groupe.

PdR : Salut les gars, en écoutant votre album on sent une vraie alchimie entre les membres, comment s’est formé le groupe ?

Hugo : Damien et Quentin se connaissent depuis un moment, pour ma part  j’ai fait connaissance avec eux en leur organisant un concert avec une asso que j’avais en 2010, j’ai de suite accroché à leur son et comme pour Damien, la batterie n’était pas son instrument de prédiction je lui ai proposé mes services.

PdR : A l’écoute de ton disque j’ai entendu beaucoup de sonorités. Quelles sont tes influences et comment caractérises-tu le type de musique que tu fais ?

Hugo : Mes influences sont la musique des 60-70s (Led Zeppelin, Grand Funk Railroad, Cactus, Creedence Clearwater Revival…). Je décrirais notre musique comme quelque chose d’instinctif, puissant, basé sur l’émotion.

PdR : Ce n’est pas trop dur de faire du rock dans la ville du rap (Marseille)?

Hugo : Oui c’est vrai que Marseille n’a pas forcement cette étiquette de « ville rock ». Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a une bonne scène rock à Marseille mais plus orientée garage et métal aussi. Le rock, que l’on propose est assez mal représenté. Contrairement à Toulon, d’où nous sommes également originaires, cela  bouge vraiment bien à ce niveau là, avec des supers groupes. Pour moi Toulon est résolument plus rock que Marseille.
Mais de façon générale, je pense que c’est dur à Marseille et dans le Sud quand on fait de la musique. Les gens du sud ne sont pas très curieux et on a pas trop cette culture de la « sortie concert », contrairement au Nord ou les gens sont plus branchés concert live je pense.

PdR : Comment t’es venu la passion pour la musique ?

Hugo : Alors je pense que c’est valable pour nous trois, mais on est pas du tout issu de familles de musiciens. Personnellement,  ma passion a commencé quand j’avais 12 ou 13 ans, on s’amusait avec mon frère jumeau et notre meilleur ami à se filmer entrain de faire des playbacks sur AC/DC, Led Zep’, on jouait avec des raquettes de tennis et une batterie avec des coussins et des assiettes en carton en guise de cymbales. Rapidement on s’est acheté des instruments et on a monté un groupe ensemble.

PdR : Quelle est ta vision du rock francophone d’aujourd’hui ?

Damien : Personnellement le rock francophone ne m’intéresse pas. Pour moi la langue française et le rock ça ne collent pas. Et malheureusement des vrais groupes de rock français avec un chant en anglais, il y en a pas beaucoup de connus pour le moment. Mais c’est pas forcement incompatible de faire du rock anglophone en étant français, il y a pas mal de groupe dans d’autres styles qui commencent à sortir du lot même avec un chant en anglais.

PdR : En quoi réside la force de votre groupe ?

Damien : La force du groupe c’est que l’on a tous des univers différents et je pense que cela fait un bon métissage mais c’est surtout la scène qui reste notre meilleure arme.

PdR : A quand le prochain album ?

Damien : Le prochaine album, on est déjà en train de travailler dessus j’espere fin 2015, mais on aimerait faire ça sous l’aile d’un label ou d’une maison de disques. Nos deux premiers CD (EP et album) ayant été fait en autoproduction, on aimerait passer un cran au dessus et être signé quelque part. A l’heure actuelle on fait tout par nous même et c’est vrai qu’être signé sur une structure ou même simplement d’avoir un tourneur/manageur nous aiderait à avancer.

PdR : Quel est ton meilleur souvenir de concert ?

Hugo : Je dirais George Clinton & The Parliament Funkadelic au festival de Carcasonne. C’était juste monstrueux et tout récemment l’été dernier, The Black Keys au Arènes de Nîmes, c’était vraiment costaud aussi !

Après, j’ai aussi souvenir d’un de nos concerts, la première partie de Eric Sardinas au Vox (Toulon) le 13 novembre dernier reste pour moi mon meilleur souvenir, autant au niveau de notre prestation que de l’ambiance globale de la soirée.

PdR : Quel est pour toi le meilleur album rock de cette année ?

Hugo : Difficile à dire, j’ai plus été déçu que enthousiasmé… Notamment par le Rock Or Bust de AC/DC ou le Turn Blue des Black Keys.


BIG FAT PAPA’Z est pour moi une valeur montante de la scène rock française. Un groupe à découvrir qui pourrait bien vous surprendre. Un mélange des genres couillu, qui sent bon le rock américain sans jamais tomber dans la facilité avec des arrangements mélodiques de qualité et une vraie âme.

Retrouvez BIG FAT PAPA’Z sur leurs site : www.bigfatpapaz.com et sur Facebook www.facebook.com/bigfatpapaz ou lors de leurs prochaines dates :

31 janvier : Clubhouse white troopers – Palmiers (09)

01 fevrier : Première partie Donald Kinsey – Le Vox – Toulon (83)

06 février : Tremplin courte échelle – Gardanne (13)

13 février : Bucéphale – Draguignan (83)

14 février : Haloa Music (Showcase) – Salon de Provence (13)

07 mars : 26 Café – Marseille (13)

14 mars : le Volume – Nice (06)

17 avril : le Korigan – Luynes (13)

09 Avril : Première partie de KING KING – Le Poste à Galène – Marseille (13)

Propos recueillis par Fabio de Rose