Cela fait plus d’une semaine. Hier, les victimes de l’attentat odieux contre Charlie Hebdo ont été inhumées, certaines dans l’intimité familiale qui sied ce genre d’événement. Qu’on le précise : ce billet n’est pas un ènième éditorial fustigeant la fin prochaine de l’unité nationale sur ce sujet. Nous ne vous vendons pas non plus le numéro 1178 de l’hebdomadaire paru en kiosque mercredi et  tiré à 5 millions d’exemplaires. Nous ne souhaitons pas non plus vous vendre une marque, et faire ainsi un business juteux de la marque « Je suis Charlie ».

Il n’empêche. Cette pancarte, « Je suis Charlie » a écumé les manifestations du 11 janvier dernier. Beaucoup de manifestants la portaient, en signe de fierté : non, Charlie n’est pas mort. Comme nous, on parle musique ici, on a voulu savoir qui étaient les Charlie qui existaient dans le rock.

Après un rapide tour sur Wikipedia, on est arrivé sur ce groupe britannique des années 70, prénommé Charlie. L’histoire retient que ses quatre membres n’ont jamais réussi à percer… dans leur pays, mais qu’ils ont placé quelques titres dans les charts US. Le leader, Terry Thomas, a fondé le groupe en 1971. Bon, et finalement, on a appris que le groupe se prénommait Charlie après avoir assisté à une course de chevaux, dont un d’entre eux se prénommait Charlie Cukoo. On est loin du journal irresponsable.

Étonnant pourtant : le son est de très bonne facture. Dans Killer Cut, succès de 1979, on croirait presque reconnaître un bon vieux tube des années 60. Le groupe, pour l’anecdote, a tourné avec Foreigner et les Doobie Brothers.

Beaucoup de Charlie dans le jazz (Charlie Parker, Charlie Mingus…). Dans le rock/blues, il y en a un qui s’est bien fait connaître : Charlie Musselwhite, harmoniciste de talent. Récemment, c’est avec Ben Harper qu’il s’est fait connaître en commettant un album de toute beauté, Get up ! En 1974, dans l’album Takin’ My Time, il nous donnait à écouter ce magnifique Finger Lickin’ Good.

La country ne fait pas exception aux Charlie. En 1974 également, Charlie Rich sort une chanson qui le fera connaître (et gagner beaucoup d’argent) : The Most Beautiful Girl est un formidable essai de glamour dans la country « old school ». La voix de Rich est parfaite en faux baryton.

On vous passe les Red Hot Chili Peppers, qui ont consacré une chanson à un dénommé Charlie, ou encore Mort Shuman et son Papa, Tango, Charly (le clip nous a bien fait rire, on oublie même que Mort Shuman a joué avec Elvis Presley). Si les artistes rock parlent de Charlie, il y a parfois un lien avec l’hebdomadaire français.

Pourquoi Charlie Hebdo porte-t-il ce nom ? C’est bien grâce à la bande dessiné Peanuts de l’américain Charles M.Schulz. Dans cette dernière, le héros s’appelle Charlie Brown. Le nom est tout trouvé pour le magazine, cherchant à se renommer après l’interdiction de l’ancien hedbo, Hara-Kiri.

Bon, Coldplay a aussi intitulé une de ses chansons Charlie Brown grâce au personnage de Peanuts.

Charlie Hebdo devient objet de musique dans Un jour en France de Noir Désir. La chanson exprime le malaise de Bertrand Cantat devant le score haut du Front National. Ca tombe bien ! Charlie Hebdo vient de lancer une pétition pour interdire le parti politique. Dans la fameuse chanson, Noir Des’ demande à Charlie de le défendre…

(Un autre morceau de Noir Désir s’appelle Charlie : malgré ses paroles résonnantes après la tragédie, aucune certitude que ce morceau parle bien de l’hebdomadaire)

Pour en terminer de cette longue playlist, rendons hommage à Cabu. Le dessinateur était fan de jazz, un inconditionnel de Trenet également. A la rédaction du Peuple, on a dégoté une reprise de La mer, chanson phare de Trenet, par John Lennon. Le morceau est probablement enregistré entre 1976 et 1979 dans le Dakota, avant l’album Double Fantasy. John Lennon y annone la chanson.

Mickael Chailloux