Peu de nouveautés en cette fin d’année, comme je le disais lors du précédent édito… Alors je vais vous parler d’une des rares sorties à m’avoir fait dresser une oreille, d’un Ep sorti plus tôt dans l’année d’un petit groupe que je ne connaissais pas jusqu’à il y a peu grâce au partage intelligent d’un copain sur Facebook… C’est pour cela que je précise intelligent hein, les partages Facebook ne sont pas tous dans ce cas malheureusement… Entre les Hoax relayés par d’innombrables personnes qui lisent en diagonale l’info/intox sans en vérifier les informations, associant derechef leur propre nom à une équipée virale et lui donnant ainsi une futile légitimité, et puis les commentaires systématiquement haineux à propos d’une photo sortie de son contexte mais balancée pour créer polémique et buzz… Les réseaux sociaux deviennent de plus en plus des dévidoirs de haine, des catalyseurs du mal être ambiant et du malheur des gens. En parallèle c’est là que les entreprises se renseignent de plus en plus sur leurs candidats potentiels et futurs car l’image virtuelle que vous pouvez avoir sur ces réseaux complète souvent assez bien celle que vous trimballez sur Viadeo ou sur LinkedIn. Une personne en mouvement est une personne vivante. Mais arrêtez donc de taguer les derniers exploits de votre meilleur pote en vol stationnaire au dessus des chiottes, arrêtez de taguer votre meilleure copine la culotte sur les chevilles en train de danser sur une table (notez bien que les rôles peuvent tout à fait être inversés ! Aucune image sexiste ne s’est glissée subrepticement dans cet édito, n’en déplaise aux chiennes de garde…) Alors oui c’est vrai, les réseaux sociaux peuvent aussi servir à relayer de la vraie info, à sensibiliser à de vrais problèmes. Certes. Mais cela se trouve bien souvent noyé dans un torrent de merde. Il faut donc choisir ses canaux de communication suivant les sujets. Sur Facebook par exemple on sait bien que les gens ne lisent que rarement tout un post et encore moins ce qu’il y a derrière (le lien vers l’article par exemple). On picore, on passe beaucoup de temps dessus mais pas longtemps sur la même chose. On va vite, très vite, nous sommes des hommes pressés. Dans tous les sens du terme.
Bref, heureusement que ces réseaux sociaux sont tout de même là car ils nous offrent une excellente vitrine, même si, au-delà du nombre de followers que l’on peut avoir, peu de gens nous lisent vraiment. Oh rassurez-vous, le nombre de lecteurs du blog est tout à fait honnête, entre 2500 et 3500 visites/mois, mais depuis sa création, le volume baisse alors que le nombre de followers Facebook augmente régulièrement, les gens aujourd’hui digèrent l’information de façon différente, les reviews d’albums sont en perte de vitesse un peu partout car aujourd’hui lorsqu’on voit un titre d’article parlant d’une sortie, il nous est plus facile de prendre son téléphone, d’aller écouter l’album sur Deezer ou Spotify et de se faire sa propre idée dans la foulée. A quoi bon aller lire l’avis d’autres personnes. Le modèle économique change et ceux qui ne changeront pas avec mourront. C’est ce que j’appelle la révolution numérique 2.0, la première ayant été le passage du format papier traditionnel au format numérique des principales grandes enseignes de la presse. Peut-être faut-il réfléchir à ce que doit devenir le Blog du Peuple du Rock, sans pour autant perdre son âme. Faire qu’il donne plus d’instantané aux lecteurs, tout en gardant une qualité intrinsèque. A voir.
En attendant je vais vous parler du retour de Billy Corgan. Oui car les Smashing Pumpkins, n’en déplaise à beaucoup, c’est Billy Corgan. Ce n’est pas la créativité de D’Arcy ou ce qu’a fait James Iha depuis la fin du groupe dans sa formation originale qui me contredira… Alors oui par contre le petit Billy a eu un coup de mou après la séparation du groupe, il s’est cherché, éparpillé puis rassemblé autour d’un projet baptisé Teargarden by Kaleidyscope. Il s’agissait d’une suite de morceaux mis à disposition gratuitement par Corgan, sur le web. Cela lui a permis de tester son songwriting auprès des fans. L’expérience s’étant voulu concluante, de son point de vue, en 2012 sort Océania, album d’un retour attendu dont nous avions fait une review ici. L’album sentait le renouveau dans la continuité, et en tous cas se débarrassait des mauvais démons de Billy. Le 8 décembre est sorti Monuments To An Elegy, teasé comme il se doit sur le profil Facebook et le site web du groupe. Les artistes aujourd’hui prennent en main leur propre promotion afin d’en garder le contrôle. Les réseaux sociaux servent aussi à cela. On notera la participation de Tommy Lee (ex Motley Crue) à la batterie, ce qui contribue à donner un petit son connoté Hard Rock, notamment sur Anti-Hero dernière piste de l’album, par exemple. Mais les véritables invités d’honneur sont les guitares qui reviennent à grands renforts de riffs sur cet opus. Rajoutez à cela une bonne grosse cuillère à soupe d’électro, ajoutées ça et là en court de cuisson et vous aurez un album tout à fait en ligne avec ce que faisaient les Smashing fût un temps. Des morceaux comme Tiberius, Monuments, reprennent là où Ava Adore avait fini en 1998. Je mets volontairement Machina et sa suite à part pour des raisons d’ordre artistique et conceptuel, ce qui ne veut pas dire que j’aime moins. One and All ou encore Being Beige vous feront penser à la grande époque, ou alors c’est que vous êtes adeptes du « c’était mieux avant », ce pour quoi on ne pourra vous en vouloir au fond tellement ce groupe était fédéré autour de fortes personnalités. Bref c’était un groupe. Aujourd’hui on sait bien que le groupe n’est que Billy Corgan en définitive et qu’il doit porter sur ses épaules l’aura du passé du groupe. Ce qui était certainement un fardeau pour lui durant un temps, semble ne plus l’être aujourd’hui, tout à fait confortable dans sa nouvelle mouture. Mais attendons le prochain album prévu en 2015 (oui, quand la créativité se met en marche…) pour statuer définitivement car on est vache un peu tout de même et on guette le faux pas lorsque l’on a de grands espoirs…
Parlons maintenant du groupe bordelais se faisant appeler Le A, A comme Atlantique. 3 filles, un mec, il n’en fallait pas plus pour autoproduire un Ep composé de 5 morceaux décidément trop court. Oui car à la fin de la première écoute on en redemande encore et encore. Inseln, c’est son nom. Il est sorti en juillet 2014 et il était facile de passer à côté. Heureusement, pour ces choses-là, Facebook existe et de fil en aiguille le lien vers un de leurs lives arrive sur ma page perso et là je prends une petite baffe bien comme il faut. Des mélodies qui montent en puissance, des voix féminines bien installées qui apportent ce qu’il faut d’harmonies. Derrière ce groupe se trouve un collectif, celui des « Bestioles ». Les disques du fennec (http://www.lesdisquesdufennec.com) sont à Bordeaux un peu ce que sont Les Disques Du Bien à Paris. N’hésitez d’ailleurs pas aller sur leur site, ils ont un excellent player qui passent leurs artistes: une dizaine de groupes un peu consanguins mais talentueux comme ils aiment eux-mêmes le dire. D’avoir flashé sur Le A va me permettre une longue exploration des autres groupes du collectif, il se peut donc que vous entendiez parler de My AnT ou encore de I am Stramgram, Moloch/Monolith, Frankenstein Sexy Freak (et d’autres encore…) dans nos pages prochainement, pourquoi pas ! Concernant Le A, sachez que si ,comme moi, l’Ep sorti en juillet de cette année vous plait, un autre Ep est sur les rails et devrait ne pas tarder à poindre le bout du nez.
Enfin je finirai en vous parlant d’une excellente initiative qui se renouvelle cette année. En effet, nous vous avions déjà parlé d’une association Go With My Rock, qui, au-delà de permettre à nombre de groupes de se produire, faisait aussi dans le conceptuel en éditant de façon limité une BD Rock. L’édition du premier « tome » avait été possible grâce aux donations. Et bien le « tome » 2 passe aussi par le crowdfunding et vous pouvez y participer à hauteur de vos moyens sur http://fr.ulule.com/gowithmyrockbd. On peut dire, à la vue du teaser ci-dessous que ça « Rocks du poney » en tous cas. La BD 1, que j’avais reçu à la maison m’a permis de passer un bon petit moment sympa en écoutant en parallèle la compilation des 16 groupes qui allait avec. L’idée était bonne et je suis assez content de voir que Go With My Rock remet le couvert cette année car on manque de projets concepts comme celui-ci qui permet parfois de consommer la musique de façon différente. La compilation de cette année est écoutable ici, si d’aventure vous auriez besoin d’une motivation quelconque pour lâcher quelques euros à la création: http://gowithmyrock.bandcamp.com/album/go-with-my-sounds-2.
Voilà, c’est court mais en même temps l’actu n’était pas au rendez-vous alors… Mais bon, mettez-vous déjà tout ça dans les oreilles et ce sera déjà bien… Quant à moi je vous dit à la semaine prochaine !
Greg Pinaud-Plazanet
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