Alors que ce week-end je regardais par curiosité un petit quart d’heure du spectacle 2013 d’Hatsune Miku, la star japonaise virtuelle de Vocaloïd, je me disais : « Mais que les Japonais sont restés enfantins mon dieu ! ». Oui car pour venir en nombre agiter des tubes fluos en rythme sur de la musique live, avec de vrais musiciens mais menée par une créature virtuelle tout droit sortie de leurs mangas et sembler s’amuser comme des petits fous… faut le faire non ? Cela ne m’étonne pas que les jeux Pokemon et autres Tamagotchi soient si populaires là-bas, y compris chez les adultes. Ils sont restés enfants dans l’âme… J’aime beaucoup la culture japonaise, ses traditions, un peu moins leurs règles car certaines n’ont pas évolué depuis l’époque Edo (ou Tokugawa c’est pareil, de 1603 à 1867 et se trouve juste avant l’ère Meiji). J’aime leur cuisine mais un peu moins leurs jeux vidéos. J’aime pourtant les jeux vidéos en général, mais les jeux japonais ne me semblent pas vraiment matures, je les trouve enfermés, à quelques exceptions près ( les séries Metal Gear, Silent Hill, Resident Evil et quelques autres… Exploitées à fond par manque de renouvellement créatif), dans deux modèles distincts bien trop stéréotypés : le jeu genre Final Fantasy (qu’est-ce que j’ai pu passer du temps sur le VII entre autre !!! Pfiiiuuu…) avec ses personnages sortis d’animes japonaises, et le jeu genre Pokemon/Monster Hunter et consorts (ou pas, tout dépend du temps…). J’enlève volontairement les Mario, que les fans de Nintendo ne me balancent pas tout de suite leur manette en pleine poire, ce sont des jeux à part même si le graphisme… bref. Pour en revenir à la musique j’ai simplement fait le parallèle avec Gorillaz… Stars virtuelles, vraie musique… L’Europe fait donc la même chose sauf que… Ici la qualité est au rendez-vous quand même il faut bien l’avouer… Et puis derrière 2 D il y avait la voix de Damon Albarn, pas un ordinateur comme pour Hatsune Miku… Reste que cela reste marrant à voir pour rire un peu, mais imaginez donc si ce genre de projet se met à éclore en France… Vu qu’en général on ne recycle que les projets étrangers… Heureusement la richesse et la diversité musicale du reste du monde persiste et résiste. Il y a d’ailleurs cette semaine quelques perles sur lesquelles se pencher…
Nous allons commencer gentiment par un artiste Folk écossais qui a sorti ce mois-ci The Cellardyke Recordings (…). C’est James Yorkston. Cet ancien bassiste de Punk a vu sa vie bouleversée lorsque l’incontournable, que dis-je, l’immense John Peel himself passa en radio une de ses démo comme « La chanson de l’année ». Venant d’un John Peel, nul doute que cela a remué du monde… du coup le monsieur a changé de direction artistique. Son dernier album, le 8ième tout de même, est une petite merveille. Notons la grosse participation (13 titres sur 16) de KT Tunstall et que l’album a été produit par un gars des Hot Chip. Tout cela chez Domino Records.
Durcissons nous un peu avec un duo qui va faire grand bruit si ce n’est déjà fait (mais je ne peux avoir des yeux partout…) : Blood Royal. L’album éponyme offre 10 titres forts, basse-batterie… c’est la mode mais ça marche et redéfini quelque peu le combo adéquat pour faire du Rock… Jeune groupe, puisque formés en 2012, ils ont déjà fait la première partie, d’une des dates anglaises cette année, des Arctic Monkeys et certains d’entre vous ont pu les voir à Rock en Seine il y a peu… c’est du pur Rock, de l’excellent Rock. Depuis ce matin il tourne en boucle chez moi.
Tout en Electricité, Lost In Alphaville de The Rentals a débarqué cet été, le 22 d’un mois pluvieux. The Rentals, c’est l’ancien bassiste de Weezer qui en est à l’origine et ce n’est pas tout jeune puisqu’ils se sont formé en 1995… Hé oui… Depuis leur reformation en 2006 autour de nouvelles voix, entre autres, le groupe n’avait sorti qu’un Ep. Après des années d’errements musicaux diverses que Matt Sharp n’a même pas voulu sortir sous The Rentals, il était temps de rentrer à la maison et de se rapprocher de ce qu’il faisait de mieux. Cet album signe donc un retour aux sources new wave agrémentée de Fuzz… ça sonne bon les 90’s et franchement je ne pouvais imaginer cela autrement.
J Mascis, voix irremplaçable de Dinosaur Junior puis soliste émérite, a sorti le 26 août dernier Tied to a Star. Un mix acoustico-électrique, l’album se déroule sur 11 pistes. On le connait surtout très amplifié mais en réalité Mascis a toujours aimé reprendre sa petite acoustique pour y jouer quelques uns des petits joyaux dont il a le secret (Me Again, chanson d’ouverture de l’album ou encore Come Down). L’album marie donc les deux faces du personnage, donnant à J Mascis certainement une direction plus complète à sa carrière solo. Je vous mets donc ici deux extraits, un pour chaque afin de vous donner un bon aperçu de la galette…
Le 8 septembre sortira le 5ième album des New-Yorkais d’Interpol : El Pintor mixé par Alan Moulder, grande figure de la production musicale Indie puisqu’ayant officié avec des légendes telles que Jesus & Mary Chain, Nine Inch Nails, The killers, Placebo, The Smashing Pumpkins etc. Il faut dire qu’Interpol n’est pas non plus inconnu de la scène Indie même s’ils n’ont pas le succès mérité: Première partie de U2 sur leur tournée 2010, mis en lumière au même moment que les Strokes et les Yeah Yeah Yeah lorsque les projecteurs se tournaient vers l’East Viollage new-yorkais, ce groupe, souvent comparé à Joy Division, au moins à leurs débuts a su se forger une identité solide basée sur une voix caractéristique et des orchestrations posant bien souvent une ambiance pesante et sombre. Un excellent album si vous voulez mon avis.
Terminons en douceur avec ce double album marquant le grand retour d’un groupe qui, mine de rien, a une vingtaine d’année d’existence (mais pas autant d’albums malheureusement…), c’est Wicked Nature des toujours étonnants et entrainants The Vines. Après les nombreux déboires judiciaires du chanteur, Craig Nicholls, et de nombreux changements de formations avec des départs pas toujours en bons termes, la créativité et l’inspiration du leader, diagnostiqué du syndrome d’asperger en 2005 (ceci explique peut-être cela…), n’ont pas fléchi et c’est une vraie petite pépite qu’ils nous livrent en ce début de mois. L’album sort demain et je ne peux que vous conseiller de vous ruer dessus.
Voilà, c’est terminé pour cette semaine, cela vous laisse pas mal de choses à vous mettre entre vos deux oreilles, ou quatre si vous préférez faire ça en couple. Je vous dis à la semaine prochaine pour l’Edito et pour vendredi et bien je n’ai pas encore décidé de la publication… peut-être une Playlist des festivals, je ne sais pas. Ce sera la Surprise !
Greg Pinaud-Plazanet