Edito de la semaine

L’Edito du Lundi

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« Une fois n’est pas coutume »… C’est comme cela que j’aurais pu démarrer cet édito. Mais à vrai dire, je n’ai jamais compris le sens réel de cette phrase lorsqu’elle est utilisée à contre sens par la majeure partie des gens qui nous entourent, pourtant dépourvus d’ironie. Et bien oui, en général les gens la sortent quand ils font quelque chose de répétitif… ben non, c’est totalement l’inverse, et là le sauvage en moi lance son cri de guerre, passe ses deux doigts trempés dans le sang sous ses yeux et fond sur sa proie tel un prédateur armé d’un hachoir. Heureusement mon moi civilisé se contente de sourire de façon détachée… tout en regardant tout de même ce beau stylo Bic que je pourrais sans trop d’effort planter dans l’œil de celui qui a commit la faute. « Bonjour, je m’appelle Greg, tout le monde me prend pour un schizophrène mais non, je ne suis que gémeaux »… Bref, le « Une fois n’est pas coutume » est une expression que j’ai entendu ce matin en arrivant au boulot, fort mal employée et du coup j’ai décidé d’ouvrir avec ça… Oui je sais que dès la seconde phrase de cet édito j’ai laissé plané un doute sur le fait que j’allais démarrer là-dessus, mais c’est tout l’art ou la connerie du raisonnement par l’absurde. Quelle meilleure démonstration aurais-je pu trouver pour imager mon propos ?

Bon, j’arrête là pour ne pas larguer le fond de la salle, j’en vois déjà qui piquent du nez, je les comprends le lundi matin c’est toujours un poil compliqué pour nous tous. Je vais donc passer aux choses sérieuses en commençant par un artiste, en réalité deux, comme à l’intérieur de moi, qui s’appelle Paul Heaton. Paul Heaton et moi, cela remonte à longtemps… 1986, année où je découvre les Housemartins et leur London 0 – Hull 4. C’est l’époque des Smiths, on est en pleine vague mancunienne. Puis les Housemartins se séparent et si Norman Cook, le bassiste, s’en va vers son devenir en tant que Fatboy Slim, Paul Heaton, lui, enrôle le batteur du groupe et un de leur roadie pour fonder The Beautiful South. Paul engage, après trois Lp, Jacqui Abbott qui deviendra son pendant féminin au sein de la formation. Leurs voix s’accordent si parfaitement, tout en dégageant deux personnalités entièrement différentes, que cela permet à Heaton de moduler son songwriting en lui donnant une profondeur supplémentaire. Heaton a bien sorti en parallèle quelques album en solo, mais pour moi la magie prend réellement lorsqu’il s’associe avec Abbott et le 16 mai est sorti What Have We Become. Comme le dit Paul, « ce disque est un peu comme aller au fond de son garage et retirer la bâche qui couvre une Rolls Royce qui n’aurait pas démarré durant des années… ». Alors oui, ce n’est pas un disque pour tous, c’est assez typé et il fera sans doute plaisir à des gens qui ont suivi cette période macunienne, c’est vrai, mais la nostalgie à mon âge vous savez…

Beaucoup plus actuel: le 11 Mai est sorti Think Nothing de We Cut Corners. Format de morceaux pour guitare et batterie assez courts, leur première galette Today I Realised I Could Go Home Backwards avait été saluée par la critique. C’est aujourd’hui un des meilleurs groupe irlandais, à mi chemin entre les Villagers et les White Stripes. Des textes intelligents et une musique qui nous prouve qu’avec pas grand chose, on peut en faire de grandes.

un peu moins Rock, un peu plus Folk, c’est Nick Mulvey qui a sorti First Mind. Mulvey nous emmène assez loin de ce qu’il faisait avec Portico Quartet en nous livrant un album folk qui ne tombe jamais dans les excès, ni d’un côté, ni de l’autre, évitant ainsi les emphases ou la tristesse crépusculaire. Après deux Ep remarqués, First Mind confirme que cet artiste a une personnalité, un folk bien à lui. certains morceaux me font certes penser au folk ensoleillé de Jack Johnson, d’autres pas du tout, cela est sans doute dû au parcours du bonhomme qui, bien qu’il soit anglais, a étudié la musique à Cuba et donc au soleil et non sous le ciel pluvieux de la verte Albion.

To be Kind est le dernier Opus de Swans, un groupe de Rock expérimental fondé dans les années 80 aux US. Après onze albums et un split le groupe se reformait en 2010. To Be Kind se place donc en treizième position dans leur discographie, un chiffre pas forcément facile à porter, cependant il s’est bien placé dans les charts dès sa sortie et les critiques paraissent unanimes. Cet album est assez singulier et ne tolère aucun compromis. Michael Gira, le leader du groupe ne succombe jamais à la mode ou à la facilité et assume parfaitement les recoins où le pousse son inspiration.

Enfin The Horrors nous a livré début du mois Luminous. Le groupe anglais, formé en 2005,  avait un peu laissé tombé son rock garage pour se faire shoegazistes et parfois new wavistes au fur et à mesure de leurs albums (j’invente les mots que je veux d’abord… ma vieille prof de français nourrissant les vers depuis longtemps, je n’ai plus aucune limite aujourd’hui…). The Horrors livre ici un album assez dansant et donc dynamique. A contrario de tous les autres groupes présentés dans cet édito, celui-ci est sans doute le plus mainstream, à mon sens. Ils ont voulu ratisser large, je crains que ce soit au détriment de leur identité première. Nous verrons à l’usage (l’usure ?). Après tout, un groupe, ça change au fil du temps… Enfin vous êtes seuls juges car pour autant ce n’est pas mauvais du tout et je dirais même que durant l’écoute j’ai surpris mes petits pieds à esquisser des pas de dance…

Voilà, that’s all folks ! J’espère que vous avez passé un excellent weekend, que vous êtes d’attaque pour cette semaine. Je sais que pour beaucoup la pluie viendra rendre une petite visite vers jeudi et ce, probablement pour le weekend mais au PdR on va s’attacher à vous faire plaisir avec une review du dernier Eels, il fallait bien, et avec un peu de chance car nous attendons toujours les photos (au développement… et oui, l’argentique on oublie parfois que c’est long…), nous attaquerons la première partie des deux reports du Printemps de Bourges car nous y avions des accréd. En attendant, bon appétit les amis !

Greg Pinaud-Plazanet

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