C’est samedi 7 décembre, dans la cale d’une péniche flottante aux bords des quais de la Seine, que s’est déchaînée une multitude de sonorités psychédéliques. Le renommé batteur Gavin Harrison (Porcupine tree, King Crimson) et le multi-instrumentiste 05RIC se sont livrés dans l’exploration profonde du monde du rock progressif. Ils sont même allés plus loin dans un style que je qualifierais plutôt d’expérimental. Les rythmes décalés ont rencontré les airs planants bourrés de réverbération, quelques-fois dérangés par un éclair de guitare électrique (Justin Dwyer) ou par un tonnerre de basse virtuose (Tiago Coimbra).
Les sons planants qui sortaient des baffles noires sur la scène faisaient vibrer l’air dans la cale du Batofar, et les pulsions cardiaques du public se joignaient aux pulsions rythmique de Gavin Harrison, ce qui faisait je l’avoue, un peu tourner la tête…
On en a pris plein les oreilles. Pendant près d’une heure et demi. C’est là que je me permets de relever le petit détail qui m’a un tantinet chagriné. Une grande partie des titres sont basés sur le même schéma sonore : une guitare au son de synthétiseur des années 80, un chant à forte réverbération, une batterie décalée, des mesures asymétriques, le tout sur un fond très planant.
Heureusement, l’originalité dans la structure des musiques font qu’on ne s’ennuie pas. On en redemande même à la fin. Gavin nous a gracieusement accordé deux titres en rappel. Voilà de quoi se faire pardonner une heure de retard à attendre dehors (D’accord au bar je l’avoue ! La bière y était fraîche et désaltérante après une journée de marche dans Paris).
Bref ce fut une très bonne prestation, assez démonstrative et expérimentale, que j’ai pris comme une leçon.
Merci au Batofar de nous avoir accepté dans ses locaux.
Virgile Biosa