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Interview : DoctoR DooM

photo tirée de leur Bandcamp

photo tirée de leur Bandcamp

Au Peuple du Rock (NDLP : PdR), nous ne sommes pas toujours, en premier lieu, fan de groupes que nous traitons par la suite au travers de nos articles. Il y a aussi ceux qui se présentent à nous, qui nous sollicitent pour nous demander si leur musique peut s’inscrire dans le contexte du PdR. Parmi ceux-là, je suis tombé sur DoctoR DooM qui après une brève présentation avait espéré que leur musique nous branche….. MAIS OUAIIIIIIIS  carrément !!!

Pour la petite intro, parce qu’il en faut bien une pour éviter de perdre la majeure partie d’entre vous, nos lecteurs tant aimés, choyés, adorés que dis-je adulés, car sans vous que serions-nous ? Je vous le demande ? Bref, pour la petite intro, DoctoR DooM c’est un genre de Stoner (souvenez-vous je vous en ai parlé dans l’article sur CLUTCH) « hautement inspiré par le Rock Obscur des fin 60’s et début 70’s » d’après leurs dires et je suis entièrement d’accord avec cette définition. Ça chante à mes oreilles comme l’avènement du métal de cette époque, l’original, le vrai, celui des légendes où l’on brandissait le glaive avant la bataille.

PdR : DoctoR DooM bonjour, ravi que vous ayez sollicité le PdR, comment nous avez-vous connu ?

DD : On vous a simplement trouvé sur Facebook, et on est allé sur votre site qu’on a trouvé bien cool ! On s’est dit qu’entre Dj Zebra et Documentaire, DoctoR DooM ferait bien.

PdR : Racontez-nous un peu l’histoire du groupe, sa composition.

DD : Le groupe est né courant 2011, en Ariège, de la rencontre et connivence musicale des guitaristes, Jean-Laurent et James. Rejoint rapidement par une section rythmique, Sebastian à la basse et Olivier à la batterie, DoctoR DooM a monté un premier set, essentiellement de reprises blues/rock. On nous a donné l’opportunité de faire notre premier concert dans d’excellentes conditions, en mai 2012. Ce concert en a amené d’autres, dans la région, nous permettant de roder le groupe, et d’intégrer petit à petit quelques compositions au set. Fin 2012, nous avons commencé la réalisation d’une première démo 3 titres, la « DoomO », intégrant les premiers morceaux originaux de DoctoR DooM. A sa sortie, nous avons fait le choix de la mettre en téléchargement libre et gratuit, et notre travail a reçu des retours plutôt positifs, d’un peu partout dans le monde, à notre agréable et grande surprise ! Nous avons eu l’immense chance de susciter l’intérêt du manager du label américain STB Records (un petit label du New Jersey, spécialisé dans les petits tirages au format vinyle), Steve, qui nous a proposé de sortir notre DoomO sur 33 tours.  A peu près au même moment, nous avons dû nous séparer de notre batteur, et changer de locaux de répétition.  Le groupe sera alors rejoint par Michel, déjà batteur du groupe métal Worselder, dans lequel  il officie avec James depuis pas mal d’années. Michel apporte au groupe la dernière touche « high energy » qui manquait jusqu’alors au line-up. DoctoR DooM a alors installé ses quartiers chez Sebastian, le bassiste, qui est également l’homme aux manettes des enregistrements, ce qui nous permet maintenant de bénéficier des meilleurs conditions pour enregistrer et composer.

PdR : Dans les chansons qu’on peut entendre sur votre bandcamp, on trouve beaucoup d’influences métal, rock 70’s mais aussi pas mal de blues dans certains riffs. Quelles sont vos inspirations ?

DD : Le point commun des membres du groupe est effectivement d’avoir un intérêt commun pour le Metal, sous diverses formes, et de façon plus générale pour le « hard rock ».  Ce qui nous a réuni tient certainement d’une certaine lassitude envers un milieu Metal ultra saturé et plein de redondances, d’un besoin de retour aux sources . Evidemment, quand on s’intéresse aux origines de la musique heavy, on  trouve rapidement du rock, et par-delà, du blues. Et même du classique. Nos inspirations prennent donc place dans tous ces univers à la fois, on pourrait citer John Lee Hooker et Big Bill Broonzy, Rory Gallagher et Jimi Hendrix, Black Sabbath et Deep Purple, Coven et Bubble Puppy …  mais on doit beaucoup également à une vague assez récente de groupes de rock, eux-mêmes fortement inspirés par tout ce qu’on vient de citer : Graveyard, Withcraft, Horisont, Gentleman Pistols, Blues Pills, Spiders… Grâce à internet, on découvre chaque semaine de nouveaux artistes, passés ou présents, qui sont autant d’influences pour DoctoR DooM.

PdR : A jouer ce genre de musique «old school», on pourrait penser que vous avez un certain âge. Or, lorsque l’on voit vos photos, on se rend compte que ce n’est pas le cas. Alors ce goût pour les « vieilleries » ça vous est venu quand ?

DD : On peut déjà en déduire que certains d’entre nous  font plus jeune en photo ! Quoi qu’il en soit, on a quand même tous mis un pied dans la musique alors que le Rock était encore bien vivant, et donc toujours gardé une oreille attentive aux bases posées par les Légendes du genre. Les années 60 et 70 se révèlent être un véritable coffre aux trésors, bourré  de pépites et de joyaux en tous genres, qu’on ne cesse de découvrir et de digérer, pour les intégrer à nos influences plus modernes. D’une certaine façon, ces « vieilleries » sont à la mode depuis 50 ans !

PdR : Vos compos sont en anglais, pour coller à l’univers Stoner de cet époque j’imagine. Sinon, de façon générale, comment s’articule votre travail?

DD : C’est purement une question de goût, mais il se trouve qu’on partage l’avis que le chant en anglais passe mieux sur de la musique rock. Plus musical, peut-être, ou plus suggestif … Ca n’est pas du tout un choix stratégique,  ni une prétention, mais simplement la manière dont on aime entendre le chant sur notre musique.  C’est évidemment un avantage pour la diffusion du groupe à l’international, mais quand on a élaboré nos premiers morceaux on ne pensait vraiment pas du tout à ça. Le processus de composition n’obéit pas non plus à des règles particulières, surtout qu’on n’a pas un passif énorme en ce domaine. En tant que guitariste/chanteur, Jean-Laurent amène une grande partie des bases de morceaux, mais chaque membre du groupe contribue aux compositions, et reste maître de son instrument. Chacun de nous est plus ou moins multi-instrumentiste, ce qui permet d’avoir une bonne cohésion en groupe. Nous avons des tonnes d’idées à exploiter, de quoi donner pas mal de suites à la DoomO !

PdR : Avec la qualité de son que vous avez et les divers articles vous concernant, vous devez pas mal tourner en France, à l’étranger aussi ?

DD : Nous avons eu pas mal de chance, pour ça, également. A la sortie de la DoomO, nous avons arrosé la toile, en prenant soin de gérer notre communication en anglais. Notre musique est arrivée entre les oreilles des bonnes personnes, ou le hasard a voulu qu’il prenne le temps de s’intéresser à nous,  et on fait un peu de publicité positive. Chaque chose en amenant une autre… Nous sommes retrouvés chroniqués à droite à gauche, un peu partout dans le monde. Le soutien de STB Records nous a assurément donné une certaine crédibilité. Paradoxalement, le groupe s’est diffusé majoritairement à l’étranger, via internet, alors que nos concerts ont tous eu lieu dans notre région, dans le sud de la France. Jusqu’à ce qu’on reçoive un message du frontman du groupe Black Capricorn, nous invitant timidement à participer à un festival en Sardaigne en octobre dernier. Nous avons passé là-bas un moment génial, tant humainement que musicalement. On espère bien sûr que ce genre d’opportunité se reproduira, et on reste complètement ouvert, mais ce qui motive nos choix de concerts reste avant tout la qualité et un public réceptif, ou qu’il soit, en France ou ailleurs.

PdR : Première démo sortie : The DoomO, plus un contrat signé avec STB Records pour en graver 100 copies en  33 tours (vendues en 3 jours). C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs soupes (bah oui, le 33t.), ce côté oldies vous semblait couler de source vis-à-vis de votre musique ou c’était quelque chose que vous aviez envie de réaliser depuis longtemps ?

DD : Très sincèrement, on ne s’attendait pas du tout à ça quand nous avons sorti la DoomO. Il s’agissait vraiment pour nous d’une simple démo, permettant de présenter le groupe. C’est pour ça notamment que nous l’avons proposée directement en téléchargement gratuit. Etrangement, peu de temps après sa sortie, un suédois nous a contactés pour nous demander si une impression sur vinyle était prévue, car le format numérique le gonflait ! Nous sommes nous-mêmes amateurs de vinyles, pour l’objet, la richesse du support en terme de design, et le grain du son. On s’achète de temps en temps des 33T qu’on possède déjà en version numérique, y compris parmi les sorties récentes. Donc quand la proposition de STB Records est tombée, ça nous a juste paru … parfait. Format vinyle + faible tirage + éditions spéciales… on a également laissé Steve gérer les visuels et le design, on ne pouvait imaginer plus adapté pour notre DoomO.

PdR : Le succès rencontré par votre démo, comment l’expliquez-vous ?

DD : Il faut être franc, ce petit succès nous a agréablement surpris, mais nous en sommes également assez fiers. Ce n’était pas du tout ce à quoi on pensait quand nous avons bossé sur notre démo, mais c’est aussi notre propre création, qu’on a fait tous seuls dans notre coin, avec plaisir, et on ne peut nier qu’il est extrêmement gratifiant de la voir plébiscitée. On doit énormément à Steve, de STB, qui a pris le risque de parier sur nous, sachant que la production de vinyles coûte assez cher (il est rare d’en voir tirer à moins de 1000 exemplaires, pour amortir les matrices). Son investissement (en pognon et en travail) a certainement joué un grand rôle dans l’histoire, on ne saurait assez le remercier.

PdR :Vous n’êtes pas de si loin par rapport à moi qui suis de Bordeaux. Un jour, puis-je espérer vous voir en concert chez moi ?

DD : Ce serait avec grand plaisir, Man ! James, guitariste, est originaire de Bordeaux et y a longtemps vécu. C’est une ville assez rock ! Comme on te l’a dit, on est très ouvert à toute proposition de concert, sans trop de considération géographique, tant que les conditions sont réunies pour passer un bon moment.  C’est quand tu veux 😉

PdR : Justement DD, j’peux vous appeler DD?  (Dites non sinon ça va vous suivre partout !!!) Quels sont vos futurs projets ? (concert /compos/albums)

DD : Pas de problème, nous t’appellerons PdR 😉 En ce moment on se focalise sur l’enregistrement d’un album, ou quelque format que ça aie au final … disons qu’on enregistre un bon set de compositions. On prend notre temps, pour faire quelque chose de bien léché et conforme à nos attentes, donc on ne saurait pour le moment t’indiquer de date. On continue bien sûr en parallèle à capitaliser nos idées, à assembler des bribes de nouvelles compos. Tout ce qu’on peut dire, c’est que l’esprit « DoctoR DooM » est toujours là, mais que chaque morceau a son propre univers. On répond toujours aux opportunités de concerts, le prochain est pour le 7 décembre, sur nos terres ariégeoises, et nous avons quelques plans encore en discussion pour jouer un peu plus loin. Ce qu’on vit depuis quelques temps avec DoctoR DooM ne durera peut-être pas toute la vie, alors on tâche de ne pas laisser passer d’occasions d’en profiter.

PdR : Une petite dernière, les crédits photos que j’ai emprunté à votre bandcamp, de qui est-ce?

DD : Les photos sont à porter au crédit de Monsieur Jean-laurent ! Le logo du groupe est une création de notre ami Xavier Alliot, que la chevelure de Jane Fonda en Barbarella lui caresse la poitrine pour l’éternité + 3 jours. Merci à toi, PdR, de nous avoir accordé ton intérêt, qu’un sosie d’Elvis Presley jeune te susurre Blue Suede Shoes à l’oreille pendant ta pause repas pour au moins quinze jours, renouvelable une fois ! Stay ROCK !

Doctor Doom 002

Voilà pour la petite découverte du PdR, en espérant que, vous aussi, vous aimerez, car de nos jours il fait bon d’avoir du rock maison qui sent bon les racines. Merci à DoctoR DooM d’avoir bien voulu répondre à cette ItW en leur souhaitant encore plus de succès et qui sait, peut-être un jour un article sur un prochain live sur Bordeaux.
Et comme ils disent chez les DoomY : DooM ON !!!

Liste des liens :

le bandcamp :
http://doctordoom.bandcamp.com/album/doomo

la maison de prod :
http://stbrecords.bigcartel.com/

Le facebook de DoctoR DooM :
https://www.facebook.com/doctordoom09

Allez Rock’On le peuple !

Jason P.

 

Une réflexion sur “Interview : DoctoR DooM

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