East Harlem. Dimanche 24 février. 15h45. Un homme tranquille joue au loto sportif dans un bar du coin. Il gagne. Décide de boire un coup. Puis part, le sentiment du devoir accompli. Le dimanche, on ne travaille pas encore, mais ramener un peu d’argent, c’est toujours bon à prendre. L’homme marche dans la rue. et s’approche lentement de la porte d’entrée du domicile familial. Il entre ses clés dans la serrure. Les tourne. Et là… PAAF… des tirs, un homme à terre, une maison en feu.
Les officiers de police arrivent sur le terrain. Très vite, cause du décès. Un carnage. L’homme, noir, sa femme et ses enfants sont morts. L’explosion et les tirs sont manifestement criminels, mais, malgré le bouclage du périmètre, on n’a pu mettre la main sur le tireur. Quelques empreintes récoltées par les « petites mains de la police » (pour ceux qui veulent en savoir plus, chaque semaine, un documentaire vous sera diffusé sur la TNT, car la police, c’est LE sujet pour l’audience). Les inspecteurs parlent. L’un lance : « Un meurtre mafieux à l’ancienne. » L’autre, le vieux de la vieille, dit : « Ou alors, il n’aurait pas du parier sur les Yankees »… fondu noir. Lancement générique. Les mots s’affichent : « New York… Police Judiciaire… »
[Tadam Ta da da da da clic clic clic… à écouter mieux dans la playlist ci-dessous, je vous rassure]
Aller-retours incessants entre le commissariat de police et la scène de crime, les labos d’analyse du sang… Vite, que le coupable soit trouvé avant la pub! La police découvre le passé trouble de la victime, consommateur de drogue et condamné plusieurs fois pour divers vols. Première arrestation : un homme riche, « Dirty Boulevard » comme le dirait Lou Reed. L’alibi semble solide. Il est relâché à l’issue de la garde à vue. Retour à la case départ dans le quartier d’Harlem, on étudie la piste locale: des noirs, au langage fleuri comme celui d’Ice Cube. Facile comme cible. Les chiens ont beau aboyer… Cette piste ne donne rien. Et puis finalement, on découvre que l’homme a des liens avec un pizzaiolo véreux dans le Bowery. Tout arrive à point pour qui sait attendre. Interrogations diverses en étudiant le dossier, on décide d’intervenir. Le nouveau suspect est arrêté. Les sirènes résonnent… »C’est bon, on le tient » ! « Good job, Mr Policeman ». « Order », c’est bon…maintenant, passons à « Law »…
2 mai. Cour Suprême. Le maillet claque. Un suspect vient d’être inculpé et mis en détention provisoire pour viol et enlèvement d’une petite fille, Polly. « Affaire suivante » lance le magistrat. « Ministère Public contre John Lawrence Webb, chef d’inculpation : assassinat et incendie ». La loi est assurément bafouée. « Détention provisoire, caution fixée à 100 000 dollars ». L’homme crie alors « Cucarachón de tribunal » ! Quelque chose me dit que ce n’est pas sympathique.
La justice est difficile à rendre, surtout à la télévision dans un tribunal fictif. On peut tout inventer, en définitive… New York est la ville qui peut le plus se prêter à ce genre d’analyses judiciaires, entre l’amour, la solitude… l’argent… que brasse aussi les avocats (N’est-ce pas Warren Zevon ?). Bon, mais en tout cas, vous, spectateurs, pouvez souffler… Le criminel est condamné. Les avocats de la partie civile ont été efficaces et ont su convaincre le jury. Peine à perpétuité pour lui. Vous pouvez remercier Jack McCoy, le plus coriace des substituts du procureur new-yorkais (et chanteur, de surcroit!). La sentence est immédiate : pour avoir franchi la ligne jaune de la société, le suspect italo-espagnol sera soumis à la plus haute peine. Direction, prison. Adieu. « I’ll be missing you ». Dieu est avec toi…
New York est une ville dangereuse… comme toute ville, comme la vie. Bien sur, ce cas est fictif. Bien sur, tout n’est pas si noir. Mais, la réalité, est que, oui, New York traine son histoire. Pour le prouver, écoutez Stevie Wonder, ci-dessous, en cliquant sur le bouton play de la playlist de cette semaine. Dangereux oui, mais sûrement pas invivable. Non, ce serait trop facile de rester chez soi, paranoiaque… Heureusement, la télé est là. Merci CSI : Manhattan…
Mickael Chailloux & la rédaction du Peuple du Rock