Juste une petite bafouille pour vous dire que Shannon Wright remonte sur scène en France pour cette fin d’année et si c’est prêt de chez vous, y’a pas à hésiter.
Shannon Wright est une chanteuse américaine ultra-prolifique de la scène indé. Après avoir commencé en 1994 ,avec Crowsdell (Deux albums dont un en collaboration avec Stephen Malkmus de Pavement) où elle assure le chant et la guitare, elle quitte le groupe en 1998 pour se lancer dans une carrière solo.
Depuis, 10 albums en 14 ans : Flight Safety (1999), Maps of Tacit (2000), Perishable Goods (2001), Dyed in the Wool (2001), Over the Sun (2004), Yann Tiersen & Shannon Wright (2004), Let in The Light (Mars 2007), Honeybee Girls (21 septembre 2009 pour la France), Secret Blood (2010) et In Film Sound (2013.)
Si ses deux premiers opus sonnaient folk (dans la mouvance de ce qu’elle faisait avec Crowsdell), les suivants deviennent de plus en plus sombres, plus rock, plus noisy. Over the Sun apparaît pour beaucoup comme la référence.
Shannon Wright sait s’entourer. Trois de ses albums sont produits par Steve Albini (qui a aussi oeuvré avec les Pixies, PJ Harvey, Nirvana, etc.) ; une collaboration sur disque et sur scène en France et aux Etats-Unis avec Yann Tiersen. Sur son dernier LP, In film sound, elle confie le mastering à Bob Weston (membre du groupe Shellac, créé en 1992 par Steve Albini, encore lui.) Pour ses enregistrements studio, elle reste old-school. Rien de numérique, du live. Ceci se ressent dans l’intensité dégagée par ses chansons à l’autenticité bien marquée.
Elle possède un style bien à elle, peu d’instruments accompagne sa voix à la fois fragile et puissante (guitare, piano, basse et batterie.) Ses morceaux ne respirent pas la joie et la gaité, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais avec elle, sur scène ou sur disque, tout est sur le fil du rasoir. C’est la glace et le feu. Elle est capable de vous emmener très loin sur des ballades piano/voix, guitare/voix (« Avalanche », « You’ll be The Death Of Me », et de vous en mettre plein la tête et on en redemande (« With Closed Eyes », « Fractured », « Noise parade ».)
Accompagnée par une formation minimaliste une basse et une batterie pour cette tournée (Todd Cook et Kyle Crabtree de Shipping News), soit seule, Shannon Wright vous envoûte, vous bouscule, vous émeut et est capable de tenir une salle entière rien qu’avec sa voix : sur « Portray ». Ce morceaux prend déjà à vif, mais lorsque Shannon Wright s’isole dans un coin de la scène et reprend le refrain A capella sans micro, on ne peut pas rester insensible à toute la rage, la sensibilité et le talent de l’Américaine.
Vous l’aurez compris voir Shannon Wright sur scène est une expérience unique, après laquelle, si vous entrez dans son monde, vous ne sortirez pas indemne et dont pourrez plus vous en passer.
J’emmène d’ailleurs notre rédac chef tenter l’expérience pour la première fois sur Toulouse le 14 novembre (les autres dates : http://www.viciouscircle.fr/site/?q=artistes/40), peut-être nous en fera-t-il part dans un live-report ?
Chams