L’été, cette belle saison de l’année propice aux sorties, aux vacances à la mer, aux nouvelles rencontres mais surtout aux festivals ! Une fois encore et ce depuis maintes années maintenant, la petite ville du Gard Bagnols/Cèze accueillait du mercredi 24 au samedi 27 Juillet des dizaines de milliers de festivaliers à l’occasion de la 22ème édition du plus jamaïcain des festivals: le Garance Reggae Festival.
Pas moins d’une quarantaine d’artistes de tous horizons se sont donnés le micro ou les platines à tour de rôle pendant quatre soirs. Les bars et petits commerces avaient d’ailleurs joué le jeu en décorant leurs locaux aux couleurs panafricaines: Du vert, du jaune, du rouge… Bienvenue à Kingston/Cèze !
Lorsque l’on commence à pénétrer aux alentours, c’est comme une nouvelle atmosphère qui se crée. Des caravanes se tassent çà et là pour former une sorte de hameau ambiance rastafari. Des personnes s’improvisent marchands itinérants le temps d’une soirée. Ça circule, fume pas mal et bientôt on se mélange à la foule, dans le grouillement d’une flopée de pèlerins venus s’abreuver de bonnes paroles. Pour information, le festival de reggae Garance existe depuis 1989 et attire un peu plus de personnes chaque année. Beaucoup d’artistes jamaïcains très réputés se sont produits sur scène tels que Ken Boothe, Jah Cure, Toots and the Maytals mais Garance sait aussi reconnaître le talent chez tout un chacun et il n’est pas rare de voir des chanteurs venus d’Angleterre, d’Afrique ou de France !
Arrivé donc au parc Rimbaud, rebaptisé pour l’occasion « Kingston Village », on est déjà en proie à l’excitation et à l’impatience avant même de sentir la vibe du sound system. En franchissant le vestibule du village, on ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire, non pas parce qu’on en a fumé douze mais plutôt parce que tout est fait pour se sentir à l’aise. Stands de nourritures et bibelots du monde entier bordent les deux allées du Parc. Aller, un petit fataya au bœuf (petits chaussons farcis) et on est parti !
Sur le site, deux scènes pour deux ambiances relativement différentes. À droite donc, le Dub Station Corner où DJ’s et artistes crachent presque vulgairement à leurs disciples leurs sound systems, réunis tout autour du grand maître: le caisson de basse. Parmi les gourous de la secte, on retrouve Blackboard Jungle, Brother Culture originaire de Londres, mais également Chinese Man version sound system. Bon, avec tout le respect qu’on leur doit, l’ambiance n’est cependant pas des plus chaleureuses bien que les sons soient impeccables. Direction donc le Main Stage, de l’autre côté.
La programmation est alléchante. Pas mal de noms circulent comme le grand Don Carlos des Black Uhuru ou encore l’un des fils Marley, Ky-Mani Marley, qui semble se faire son propre chemin depuis 1995, en marge de son héritage et du groupe composé des frères Marley. La belle Mo’Kalamity, native des îles du Cap Vert, vient apporter un peu de douceur dans ce monde de brutes où les vibrations des lignes de basses mêlées aux phrasés un poil agressifs des chanteurs se propagent dans nos pauvres petites oreilles innocentes.
À ce sujet, les festivaliers étaient vraiment gâtés cette année. Le groupe anglais Steel Pulse étaient bien en forme, fiers de leur racines au moment de chanter leur titre « Black and Proud ». L’apôtre Everton Blender se contentait lui de prêcher la bonne parole, sceptre à la main, drapeau sur le côté, grâce à sa voix belle bien chaude de tenor crooner. Enfin tout ça, c’était bien sympa mais ce n’était rien à côté de la soirée de Samedi made in Jamaica qui regorgeait des plus emblématiques chanteurs en provenance des terres saintes du Reggae Dancehall. Avis aux connaisseurs: Michael Rose en featuring avec les musiciens Sly & Robbie, Omar Perry, le charismatique Lee « Scratch » Perry ou bien encore l’illustre Sizzla étaient là… La classe à Dallas ou plutôt à Kingston. Une soirée placée sous le signe de la grandeur. Le petit coup de cœur ce soir-là était sans nul doute lorsque Omar Perry a fait monter sur scène ses filles pour venir chanter avec lui, c’était trop choux ! Le père lui, habitué aux extravagances en tout genre, avait opté cette fois-ci pour une barbe rouge et un gilet de teenager tout en paillette. Mais ne vous méprenez pas, Lee « Scracth » Perry n’a rien à prouver à qui que ce soit et il reste très respecté parmi ses pairs. Sizzla. Ah Sizzla ! Quand on ne connait pas trop, on ne s’attend à pas grand-chose et puis le voilà qui monte sur scène mettre le « faya » sous les « lighta’ » de la foule visiblement comblée (on dit qu’en Jamaïque, ils sortent carrément les lance-flammes, chaud !). Il finit bien entendu sur son fameux titre « Stronger » avant de revenir remercier généreusement son fidèle public.
Inutile de vous dire à quel point ce genre d’évènement laisse des traces. Les organisateurs ont compté près de 68 000 personnes présentes au festival soit 20 000 de plus par rapport à l’an dernier. On parle la prochaine fois d’organiser plus d’activités dans la ville de Bagnols et si la tendance se vérifie à nouveau, ils seront à terme obligés de changer de site. De plus en plus reconnu avec la présence cette année de France Ô pour la couverture du festival, le Garance Reggae Festival est LE rendez-vous reggae à ne pas manquer. Néophytes du roots, de la coolitude et du rastafarisme sont vivement invités à venir se prêter aux joies de la musique de Bob. Lui n’est plus mais sa relève est bien assurée.
By Marcus Bielak
tres tres bon festival cette année .ps vous etes un site Français pourquoi vous parlez pas dub inc qui ont fait une excellente prestation .
Bonjour,
Peut-être parce que notre rédacteur n’a pas assisté à set du groupe ? 😉
Eh bien oui, je suis plus resté du côté du Main Stage pour assister aux prestations scéniques d’artistes tels que Sizzla et d’autres. J’ai fait une légère référence tout de même au Sound System du Dub Inc. La prochaine fois, on se consacrera davantage à l’autre partie du festival, promis !
😉