Concerts

Beth Hart, La Coopérative de Mai, 23 Mars 2013

Quand on prend la décision d’aller à un concert, on se demande toujours si ce concert va remplir nos attentes, va nous combler. En l’occurrence, lorsque je me suis rendu à la Coopérative de Mai samedi 23 mars, je ne me suis pas posé cette question. Parce que, lorsqu’on va à un concert de Beth Hart, on est sur d’en sortir complètement secoué.

L’artiste américaine est en plein milieu de sa première tournée européenne, avec derrière elle plus de 20 ans de carrière. Pourtant, ce n’est qu’en 2011 qu’elle surgit en France, à la faveur d’un album en duo avec le guitariste de blues Joe Bonnamassa. Don’t Explain a été le succès qui a lancé sa carrière en Europe, et son nouveau label lui a ainsi permis de faire une tournée en Europe.

Beth Hart ne se décrit pas par des mots. Beth Hart se décrit par une voix. La voix est envoûtante, puissante, charmante, touchante. Elle a l’âpreté de celle de Janis Joplin, et la classe de celle d’Amy Winehouse. Il est vrai que Beth a traversé des tourments (drogue) dont elle s’est heureusement sorti. Et la voici en France, bientôt à Paris, à l’Olympia. Excusez du peu.

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Slash et Beth Hart en live

La première partie est plutôt folk : Mike Tramp, au physique de surfeur, cite Bob Dylan sur scène, et chante des chansons. On a l’impression de les connaître, de les avoir déjà fredonnées, alors que ce sont des chansons originales de M.Tramp. On est en réalité pas déçu de cette première partie, on le sera encore moins quand l’homme prendra le temps de descendre signer des autographes et se faire prendre en photo.

Beth Hart arrive sur scène. Le léopard est à la fête. Premières chansons: elle assène le bon blues. « Sinner’s Prayer », extrait du fameux Don’t Explain, mais aussi « Well Well »…la voix nous fait tous pleurer. Beth Hart est très impressionnante, même si la californienne ne démarre pas au quart de tour. Elle prend le temps de se sentir complètement à l’aise sur scène. Une fois qu’elle l’est, elle prend littéralement possession de la scène : elle tombe par terre, elle se saigne presque rien qu’avec sa voix. Sa plainte est entendue : le public réagit presque religieusement.

Presque seulement, à part un homme qui s’est pris dans un match de foot, à chanter « Woo woo woo woo woo », ce qui surprend vraiment Beth devant son piano. Le reste du public écoute, réagit plus discrètement. Personne n’est vraiment apathique : tout le monde est scotché aux lèvres de Beth Hart.

Dans quelle configuration Beth Hart est-elle meilleure ? Son groupe est totalement exceptionnel, les guitaristes assurent le show, un avec ses mimiques digne d’un Joe Walsh survitaminé, et l’autre avec sa classe légendaire. Mais, quand Beth joue du piano, qu’elle a appris en écoutant Beethoven, ses chansons prennent tout un autre sens : que serait « Bang Bang Boom Boom » (la chanson-titre de son dernier album) sans son épique morceau de piano ?

Au détour du concert, Beth nous joue une nouvelle chanson, à l’aide de sa guitare acoustique. Elle prévient : « Je ne sais pas si je vais me rappeler des paroles, oh my god ». Résultat : une très bonne chanson et une standing ovation dans la (grande) salle de la Coopérative de Mai.

Seul bémol : on en a pas eu assez, les portes se sont fermées trop tôt. Il va falloir que tu reviennes, Beth. On veut encore qu’elle nous parle, qu’elle nous fasse rire, comme quand elle déclare que « Vous savez, aujourd’hui, je me sentais de mauvais humeur, j’ai mes règles, mais là je me sens parfaitement bien ». On veut encore qu’elle nous emballe rien qu’avec son piano et son « Baddest Blues » (en clôture de spectacle). On veut encore de cette magistrale reprise de Sam Cooke, « A Change Is Gonna Come », qu’elle atomise complètement, à la manière de ce qu’elle a fait devant Barack Obama aux Kennedy Centers Honors, lorsqu’elle a repris le « I’d Rather Go Blind » d’Etta James avec Jeff Beck.

Oui Beth, nous t’aimons, et nous voulons que tu reviennes. Et au plus vite.

Pour la suite de la tournée, plus d’info sur www.bethhart.com

By Mickael Chailloux

Une réflexion sur “Beth Hart, La Coopérative de Mai, 23 Mars 2013

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