25 janvier 2013, 18h30. Les quelques personnes présentes devant la Cigale meurent de froid en attendant l’ouverture des portes. La salle accueille ce soir un groupe anglais encore peu connu dans notre pays : Enter Shikari. Heureusement, l’attente glaciale se fera vite oublier, car la soirée qui s’annonce sera animée, et c’est peu de le dire.
Une heure plus tard, la salle commence seulement à se remplir lorsque débute le set de The Algorithm. Le français, récemment ajouté à l’affiche, jouera sans batteur scénique ce soir. Mais son éléctro ne perd pas d’efficacité pour autant. La majorité du public découvre l’artiste pour la première fois, mais semble apprécier un son dubstep-breakcore auquel on adhère sans problème, surtout lorsqu’on a apprécié le dernier album d’Enter Shikari.
Au tour de Cancer Bats, deuxième groupe de la soirée, d’entrer en scène. A en juger par le nombre de t-shirts à leur effigie que l’on peut apercevoir dans la salle, une bonne partie du public est là pour eux. Et cela sera rapidement confirmé par l’ambiance explosive dès le début du concert. En 45 minutes, le groupe aura su secouer la salle, enchaînant de grands classiques comme « Hail Destroyer », sans oublier des morceaux plus récents dont « Bricks and Mortar », leur dernier single. Les métalleux nous proposeront même une reprise de « Sabotage » des Beastie Boys, déclarant (et en français, s’il vous plaît) que même ceux qui ne connaissent pas le groupe ont le droit de s’amuser. Un groupe sympathique et un set efficace, tout pour préparer le public à la suite du spectacle.
Après ces deux premières parties ayant déjà créé une ambiance électrique, ceux que nous attendons tous sont sur le point d’arriver. Mais pour nous faire patienter pendant le changement de plateau, nous avons droit à un décompte entrecoupé de musiques d’ambiance plus ou moins improbables pour un concert de post-hardcore. On notera par exemple « The Rythm Of The Night », qui fera chanter le public dans une ambiance bon-enfant. Mais la tension continue de monter, le public semble de plus en plus impatient, surtout à l’annonce du « Your show starts in one minute ! ».
Les lumières finissent par s’éteindre et les quatre membres d’Enter Shikari entrent en scène sur l’intro du dernier album : « System… ». Le ton est donné, le groupe va donner le meilleur de lui même, comme à chaque concert. Le set est enchaîné avec les morceaux suivant l’ordre du disque : « …Meltdown » et « Sssnakepit », remixée pour le live. Leur deuxième opus est également mis à l’honneur avec « Antwerpen », que le public chantera en cœur, « Destabilise », ou encore la ballade « Gap In The Fence », un peu plus tard dans la soirée. On n’oublie pas les classiques, bien sûr, avec la très attendue « Sorry, You’re Not A Winner ». Car si certains ont découvert Enter Shikari avec A Flash Flood Of Colour (2012), la plupart des fans présents semble avoir suivi le groupe depuis des années.
Le groupe nous en met plein la vue. Les musiciens, et surtout le frontman Rou, ne tiennent pas en place, faisant de la scène (et de la foule) un véritable défouloir, un terrain de jeu qu’ils exploiteront chaque seconde de ce show d’une heure trente. Le matériel et les instruments tournent, volent, tombent. Les musiciens ne cessent de danser, de slammer, ou d’escalader le décor, pour le plus grand plaisir du public. Arrivant trop vite, le rappel fera monter l’ambiance une dernière fois. On notera notamment le guitar surfing de Rory sur le dernier morceau « Zzzonked », en guise de final.
En bref, que l’on aime ou pas, on ne peut que saluer la véritable performance scénique accomplie par le groupe à chaque passage sur scène. Certainement l’un des meilleurs groupes live à l’heure actuelle.
By Kelly LeGuen