Dans la cuisine universelle de la musique, les ingrédients foisonnent autant qu’il y a de cuistots. Les plats qui en sortent sont de tous les styles. Certains sont épicés, d’autres fades. Surprenants ou dégueulasses. Trop gras ou encore pas assez sucrés.
Nos cuisiniers du jour, au style d’agents de cirque burlesque et sous leur nom de théorie Einsteinienne relativement abstraite, ont su nous concocter un met de haute gastronomie. Plus typé cuisine moléculaire que traditionnelle, l’exquis mélange nous donne quelque chose d’assez surprenant à mi-chemin entre la musique expérimentale et la physique quantique.
D’un côté, nous avons le rock progressif. Musique élitiste arrivée au milieu des années 70, Caractérisée par ses ambiances planantes, ses rythmes compliqués pouvant changer toutes les 8 mesures et ses crescendo carrément jouissifs donnant l’impression d’une montée linéaire vers l’orgasme.
De l’autre, on a le jazz. Musique issue du blues aux harmonies complexes et aux grooves divers. Musique savante, que l’on ne présente plus et qui représente un bon 60% des influences musicales actuelles.
Quand on regarde, on se retrouve avec deux styles savants qui n’ont, à priori, pas grand chose à voir.
Nous avons donc un guitariste virtuose aux influences expérimentales dont certains plans guitaristiques ne sont pas sans laisser rappeler le doux et hargneux touché du grand maître Zappa. Thèmes mélodiques par-ci, improvisations techniquement divines par-là… Pour poser tout ça et pouvoir s’amuser sur une base harmonique, Mathieu Torres – le guitariste – partage la scène avec Stéphanie Arnaud, La pianiste. Des accords enrichis pour jazzyfier le concept, joués sous forme d’ambiances pour faire ressortir le côté prog, avec une grille harmonique très changeante pour donner l’impression d’avoir un morceau en constante évolution, une sorte de grande improvisation dont eux seuls ont les codes.
Poussés au fond du temps par Tadzio Gottberg, le batteur résolument rock venant apporter l’énergie quand elle est requise, plaquer et signer la rythmique ou encore asseoir les morceaux.
Souvent rejoints en live par des « guests », La Théorie Des Cordes nous offre une musique de l’instant où l’improvisation se mêle à l’écriture et lie finalement deux styles qui ne se côtoyaient alors pas beaucoup et ce, pour nous conter des histoires sonores conceptuelles sur l’infiniment grand, l’infiniment petit, la naissance de l’univers, un second degré et une vision bien à eux. Un voyage aux portes d’un style qu’on pourrait finalement presque qualifier de musique quantique, mais un voyage qui vaut vraiment le coup, où l’impression de déjà entendu n’existe pas et où vous ne repartirez vraiment pas déçus.
Déjà forts d’un album, « Premières Vibrations » chez MUSEA Records, ils nous concoctent maintenant pour fin mars une nouvelle aventure musicale: « Singes électriques ».
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By Anthony Amar