Une balade à cheval dans les campagnes anglo-saxonnes de la folk.
Le trio issu de Liverpool mélange des timbres dorés à des percussions dans une tradition gypsy folk, un peu à la manière d’une Natasha Khan (mais cela a déjà été trop dit). Si l’on y sent cette veine, Stealing Sheep ne joue pas sur un mysticisme aux penchants obscurs à la Bat For Lashes, mais plutôt sur des harmonies claires, cristallines et pures, des voix enchanteresses au timbre aérien, un alter ego triplement féminin aux chœurs façon Essex Green dans « The Late Great Cassiopia ».
Il y a bien cette résonance d’un folklore anglais, façon relique reliée de contes et légendes. Mais il y a aussi cette influence woodstockienne qu’on ressent dans des guitares subtilement électrifiées et distordues (« The Garden« ), inspirant aujourd’hui encore le rock psychédélique de Liverpool tant affectionné par Emily Lansley.
La présence de quelques touches électroniques balancent aussi ce folklore anglais, synthés fondus à l’harmonie, doux, raccrochent le trio à des sonorités plus pop qui devient plus évidente au fil des morceaux. On la retrouve par exemple dans « Genevieve« , son écriture et sa mélodie légère, son clappin’ catchy.
Deux ajustements contrastant et se conjuguant avec le chant des sirènes homériennes: Une tempérance non déplaisante, permettant à Stealing Sheep d’obtenir cette fibre pop particulière. Une folk électronisée, contemporaine, spontanée et rafraîchissante, dont les fluides musicaux nous ramènent irréversiblement dans une Angleterre mythologique plus moderne qu’on ne le croit, peut être au moment de la rencontre de Becky Hawley, Lucy Mercer et Emily Lansley, dans un bar de Liverpool, ville industrielle dont les habitants savent jouer de leur accent charmant.
By Sophie Louy