C’est bien connu, au Peuple du Rock, on aime Bob Dylan. Cette année, on a fêté ses 50 ans de carrière par exemple. Bob Dylan nous le rend bien en publiant un nouvel album appelé Tempest, à la pochette d’inspiration résolument chrétienne. Vous en avez déjà entendu parlé ? Alors, voici ce qu’on en pense au Peuple du Rock !

Le nouvel album de Bob Dylan, Tempest. (PRNewsFoto/Columbia Records)
C’est connu, la carrière musicale de Bob Dylan fonctionne par périodes. Et malgré cette pochette, nous ne sommes pas dans une période chrétienne, mais une période qui, semble-t-il, dure depuis déjà plus d’une dizaine d’années, notamment au travers d’une de ses œuvres majeures Love & Theft en 2001. Les albums sont plus d’inspiration « mexicaine », au son délibérément hispanisant. Le dernier en date s’appelait Together Through Life. Pas descendu par la critique, il avait pourtant été considéré comme moins bon.
La cuvée 2012 de Bob Dylan a obtenu un « 5 étoiles » sur Rolling Stone. Exploit ou non, cela témoigne d’une vérité. Cet album est l’un des meilleurs de notre ami Bob depuis des années. Je pourrais même dire qu’il s’agit d’un nouveau « Desire », l’album millésime sorti en 1976. On y trouve la même recette : des titres longs (8 titres sur 10 à plus de 5 minutes), des choses à dire, des doubles sens. Des références à Leonardo DiCaprio, à la mafia newyorkaise, et au milieu, le titre Tempest, racontant la mésaventure du Titanic en 1912 de façon très libre. Ce morceau mérite que l’on s’y arrête pour l’écouter, c’est un des points hauts de cet album. Sur un air évoquant succinctement les chansons de marins, Dylan nous emmène en haute mer. Let the captain ride !

Un article sur Dylan est toujours une bonne occasion de revoir des photos de Dylan dans ses débuts (1966 – Jan Persson)
Duquesne Whistle, son premier single, emprunte quant à lui sa rythmique à la musique de Bob Willis, le western swing de l’entre-deux-guerres. Early Roman Kings, quant à lui, s’inspire très fortement de Bo Diddley et de son blues. Soon after Midnight commence comme si le son avait été enregistré à partir d’un magnétophone. Et lorsqu’on écoute Pay In Blood et Narrow Way, impossible de ne pas penser au Dylan folk-rock. Vous le voyez, on retrouve donc un Dylan « Old School », qui s’appuie sur de nombreuses ficelles de la vieille musique, l’ancienne… qu’on appelle souvent roots rock. Ce Dylan, il faut l’avouer, nous avait manqué…
En définitive, cet album produit en coopération avec David Hidalgo, le leader du groupe de Chicano Rock Los Lobos, est un album majestueux, adoubé par tous, y compris Shooter Jennings, le fils de la country outlaw star Waylon Jennings. Bob Dylan réussit, à 71 ans et malgré une voix qui a vieilli, a faire une œuvre artistique. Sa voix, évidemment, c’est ce qui frappe le plus à l’écoute de l’album. Bien évidemment, sa voix suscite des débats. Elle a vieilli comme la voix de tout le monde. Et le Zim’ en joue en outre, c’est évident, et cela frappait lors des concerts qu’il a donné en France. Les spectateurs des Vieilles Charrues et des Nuits de Fourvière se sont d’ailleurs déchaînés sur sa voix. Mais, prétendre voir Dylan en 2012 dans la même configuration que le Dylan de 1965, n’est-ce pas méconnaître Dylan ?
En tout cas, dans les commentaires presque tous unanimes sur ce nouvel album « Tempest », on en notait un qui détonne. « Sa propre légende, Bob Dylan s’en cogne comme de son premier si bémol à l’harmonica, et ne fait pas œuvre de pédagogie musicale dans cet album. » notait Benjamin Chaperon dans 20 minutes. Certes, il ne fait pas oeuvre de pédagogie. Mais, lorsqu’on s’appelle Bob Dylan après 50 ans de carrière, est-on vraiment tenu de le faire ?
By Mickael Chailloux
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