MUSE : Le reflet de la société musicale.
Fondé en 1994, au cœur de la vague brit pop avec notamment la compétition entre Blur et Oasis, Muse a réussi à s’imposer comme l’un des meilleurs groupes rock des vingt dernières années. Mais le groupe anglais a-t-il perdu une partie de son identité ? A l’occasion de la sortie de leur nouvel album The 2nd Law, il est temps de de revenir sur leur carrière et de se demander si l’apogée musicale a été remplacée par une apogée commerciale beaucoup moins rock.
Des débuts prometteurs:
Alors tout jeune groupe jouant quelques concerts dans les clubs de leur ville d’Exeter, le groupe Muse sortait sa première démo, Newton Abbot Démo, suivi d’un premier EP éponyme. En 1998, ils sortent leur second EP Muscle Museum. Et déjà on retrouve des titres énormes comme « Ashamed », « Muscle Museum »… Ces deux EP très rock, sont la patte de Denis Smith, ancien producteur de Radiohead (à qui est souvent comparé le groupe) qui a créé une maison de disque centrée autour du groupe: Taste Media. Ces deux EP sont le présage d’une entrée en force du groupe sur la scène rock.
« Showbiz », « Origin of Symetry » : le groupe prend un envol très rock:
En 1999, sort le premier album, Showbiz aux sonorités très rock, le groupe est remarqué, notamment en France. Malheureusement, aujourd’hui cet album a moins de reconnaissance que les autres albums du groupe. Le succès a grande échelle arrivera avec l’excellent Origin of Symetry: « Bliss« , « Plug in Baby« , « Feeling Good » (reprise de Nina Simone), « Citizen Erased« , bref… que du lourd! Un des meilleurs albums rock des années 2000, un rock psychédélique qui colle bien à Muse et à ses « expériences » qui deviennent des tubes en puissance. Un rock qui leur deviendra leur marque de fabrique.
L’apogée Musicale:
Parti vers les sommets avec Origin of Symetry, Muse confirme, lors de ses tournées, à grand coup de sonorités et d’effets peu comparables que le succès est mérité. Un groupe qui sait faire de la scène, et qui en 2003 sort Absolution, qui me semble être leur meilleur album en date. La preuve: les cinq hits issus (ce qui n’est pas fréquent) de cet album ainsi que l’excellente réception de la part des critiques et divers médias. Le style Muse s’impose au travers de morceaux uniques comme « Time Is Running Out », « Hysteria » ou encore « Sing for Absolution ». Très apocalyptique mais dans l’air du temps (à l’époque la peur était très présente avec le récent 11 septembre, la guerre en Irak… ce climat inspira d’ailleurs « Apocalypse Please ».) Le style alternatif, psychédélique, voire symphonique sur certains morceaux correspond bien au thème de l’album et fait de Muse, un groupe phare de la scène Rock.
La révolution « Black Holes And Revelations »:
L’avenir du groupe était tout tracé: des thèmes phares, un son extrêmement bien travaillé et même sophistiqué. Mais l’album Black Holes and revelations prend un virage nettement moins rock, beaucoup plus pop électronique qui pour les fans de la première heure apparait comme une déception. Hormis « Supermassive Black Hole » qui est un morceau formidable, d’une folie rare, le reste de l’album tourne le dos au rock fondamental crée par Muse. Même si « Starlight » est un titre très pop, on a fortement l’impression que Muse se perd, à vouloir ouvrir son public au maximum. L’album se vend très bien mais l’empreinte Muse disparait…
« The Resistance », une mauvaise claque:
Printemps 2009, Muse revient avec un nouvel album: The Resistance. Rien que le titre fait saliver ! La résistance, le combat, les révoltes (« Uprising »), cela doit bien sonner rock tout ça ! On se retrouve face un Muse se prenant pour des slamers (« Undisclosed Desires ») ou des compositeurs symphoniques du 18eme siècle (« Exogenesis Symphony« ). Trois titres phares, le reste semblant cette fois destiné seulement à remplir l’album. Certes cet album a permis à des milliers de jeunes, assoiffés de Rihanna, Guetta d’adhérer au groupe et de découvrir qu’il existait encore des sons « rock »… Si seulement ils connaissaient les Sex Pistols ou le Clash, et bien d’autres encore! Mais le rock de Muse n’existe plus, fini les riffs, les basses joués à fond avec la voix gueulante de Matthew Bellamy, oui fini. Le succès est seulement commercial, et l’album, sa conception et le plan média sont commerciaux. Peut-on espérer que The 2nd Law, sorti le 1er Octobre est plus rock que les deux derniers albums?
« The 2nd Law », le meilleur best of de Muse…
Dans un premier temps prévu pour le milieu du mois de Septembre 2012, la sortie de l’album a été reportée au 1er Octobre. C’était un album très attendu, et à la première écoute la surprise fut plutôt bonne. Certes la construction de l’album n’est pas très cohérente, les pistes n’ayant aucune suite entre elles au niveau même du style. Mais certains titres, sauvent le disque, comme « Panic Station » qui me semble être le meilleur titre de l’album avec ses sonorités très années 80 se rapprochant gentiment de INXS ou encore Big Freeze, qui bizarrement ressemble à du U2. Ce disque, c’est les montagnes russes, tout s’enchaine, on commence avec « Supremacy » qui envoie quand même pas mal, pour redescendre à des choses bien pales avec « Madness« , voire même jusqu’à l’ennui avec « Animals » et « Explorers » (qui au passage ressemble étrangement a « Invincible » sur l’album Black Holes and Revelations).Tout cela donne un certain tournis. Par contre les symphonies de fin d’album sont inutiles (même si « The 2nd Law: Unsustainable » et « The 2nd Law: Isolated System » sont nettement mieux que les « Exogenesis symphony« ). Il faudra quand même qu’ils reviennent au fondamentaux ou alors, si leur but est de faire une symphonie par album, qu’ils fassent un Opéra Rock style Tommy des Who. Mis à part ca, sur cet album il y en a pour tous les gouts, tous les styles de rock et surtout tous les styles de Muse. Cet album aura le mérite de faire connaitre toutes les sonorités du groupe aux néo-fans. Si vous avez raté la cérémonie d’ouverture des JO de Londres, et que vous voulez un mélange des genres et des sonorités ou encore que vous voulez retracer leur carrière en un seul et unique album, n’hésitez pas alors ! Sinon, restez aux classiques, car c’était quand même mieux avant, il n’ y a pas grand-chose d’innovant sur leur nouvelle galette.
Alors au final on peut se demander si Muse a vendu son âme rock au marché de la concurrence, des passages en radios populaires et des combats de maisons de disques. La réponse est proche de oui, si on enlève quelques pistes. Parti d’une époque brit–pop ou le rock occupait une partie de la scène musicale internationale, Muse a du se commercialiser, se formater, pour pouvoir se frayer un chemin dans la foule, comme beaucoup d’artistes soumis à certaines majors sans scrupules envers les artistes. N’étant plus libre on se demande pourquoi de nouveaux albums ? Si c’est pour faire du recyclage, ce n’est pas utile, la discographie de Muse est suffisamment impressionnante et formidable pour entrer dans le cercle fermé des groupes ayant marqué leur époque. En espérant du nouveau, des innovations, Muse permet de faire découvrir le rock, sur certains morceaux, à bien du monde, et à le mettre sur le devant de la scène.
By Cesc Dibbiagio
Est ce que wikipedia dispense de creuser un peu le sujet?
En 1994, les membres de muse devait avoir 15 ans quand les groupes de britpop avaient presque 2 albums à leur actif!!
Ben alors, on est sectaire au peuple du rock?
Il n’y a que la verite qui blesse!!
Plutot que de chroniquer les artistes rtl2, pensez aux artiste kexp (si vous savez ce que c est evidemment:)
Bonjour,
apprenez tout d’abord à écrire de façon respectueuse aux gens que vous ne connaissez pas, ensuite nous discuterons sans aucun souci.
Merci à vous.