Ah, la pop punk. Genre méprisé des puristes du rock, honni des metalheads, elle a eu son heure de gloire de la fin des années 1990 au début des années 2000, en donnant un nouveau souffle au punk, qui était bien passé à la trappe depuis 15 ans. GreenDay, Blink182, Good Charlotte, Bad Religion, The Offspring… Tous ces noms nous font penser aux teens movies du début du millénaire, aux skateboards et à la culture whitetrash. Après avoir assisté au retour de GreenDay et de Blink 182, on parle aujourd’hui d’un des plus grands noms du genre, qui nous reviennent après cinq ans, les Canadiens de Sum 41 !

Départ et retour

On prend les mêmes et on recommence? Pas vraiment. Alors que le groupe semblait retrouver une stabilité avec la participation du « nouveau » guitariste Tom Thacker aux compositions de Screaming Bloody Murder, le batteur Stevo 32 – pilier historique du groupe – quitte la formation afin de passer plus de temps avec sa famille. Le groupe commence à chercher un remplacant et annonce que la production de l’album sera plus longue que prévue. C’est alors que l’on apprend l’hospitalisation du leader Deryck Whibley, consécutive à de longs et importants problèmes d’alcool. S’ensuit une période de vide, marquée par l’arrivée du batteur remplaçant Stevo : Frank Zummo, et surtout par le retour de Dave Baksh, ancien guitariste principal du groupe et adoré des fans de la première heure. Le groupe passe donc pour la première fois à cinq membres permanents, et nous délivre fin 2016 son dernier opus : 13 Voices.

Metal punk ou pop rock?

En guise d’apéritif, le premier single dévoilé par le groupe est la troisième piste de l’album, intitulée Fake my Own Death. Ce titre s’inscrit parfaitement dans la dynamique lancée avec Screaming Bloody Murder : le son est plus lourd, moins pop qu’auparavant. Avec un clip assez fendard bourré de memes (Nyan Cat, Kim Kardashian, et Kermit la Grenouille… Oui?), les Sums reviennent dans la partie aussi efficacement qu’honnêtement au vu du reste de l’album. Elle semble loin l’époque d’Underclass Hero, de ses solos inexistants et de ses chansons d’une minute trente.

Du même calibre, la chanson 13 Voices est très efficace : ça sonne aussi nerveux et découpé que le trio de chanson Holy Images of Lies/Sick Of Everyone/Happiness Machine. En influence étonnante, on peut parler de la chanson God save us all (Death to POP), qui ressemble à s’y méprendre sur certains passages aux titres de The Hunting Party de Linkin Park. The Fall and the Rise est un joli titre, un peu surprenant mais très prenant notamment dans ses pré-refrains, et le titre final Twisted by Design vient adoucir la fin de ce disque, en plus de cinq minutes (ce qui est très probablement une première pour le groupe…!).

Quelques titres sont assez oubliables (War, There will be blood, ou le tristement fade Breaking the Chain), mais je vous ai gardé le meilleur pour la fin, contrairement au groupe qui nous envoie son meilleur effort dès la seconde piste : Goddamn I’m dead again. Un titre au premier abord très punk, classique selon les standards du groupe (dans le bon sens du terme), avec une bonne énergie et un refrain très entêtant. Puis la deuxième partie de la chanson est un énorme, gigantesque solo de guitare, révélant une belle alchimie entre les désormais deux guitaristes Dave et Tom, le premier en profitant pour nous balancer quelques mouvements de sa belle palette technique dans un style très heavy metal. Ce titre est l’un des meilleurs que le groupe ait jamais écrit, ce serait bien dommage de passer à coté car ce n’est pas un des singles de l’album !

13 Voices est un album court mais solide, qui vous plaira si vous êtes amateur de Sum41. Rien que pour la chanson Goddamn I’m dead again, l’album vaut le détour, en attendant une tournée française qui commencera dans à peine quelques semaines !

Baptiste Chausson