D’habitude, nous avons un été indien… D’habitude. Début octobre, à Toulouse on se caille. Enfin j’exagère un poil, soyons honnêtes, disons que l’on est loin d’une arrière saison chaude et ensoleillée… Qu’à cela ne tienne, on se regroupe donc autour des feux de bois sur lesquels sont grillées quelques châtaignes, on arrose tout ça de vin nouveau et le soir c’est moulinée de potiron à la saucisse fumée du terroir. Faut bien se consoler ! Et puis l’automne fait fatalement penser à l’arrivée prochaine de l’hiver alors les esprits s’assombrissent en se disant qu’il reste neuf mois avant le prochain été. Pour autant, l’hiver permet de beaux weekends, voir de belles vacances pour ceux qui le peuvent. Mais beaucoup ne le peuvent pas. Le dénuement hivernal touche beaucoup de personnes en France, des gens sans domicile, que l’on ne regarde pas de peur de se voir, ou de voir un futur possible aussi pour soi. Oui, cela peut arriver à tout le monde de subir un revers, une perte de travail, une perte dans sa famille, un anéantissement personnel. Et alors que l’Etat débloque des millions pour les réfugiés, nos gens auront froid. Bien entendu qu’il faut s’organiser pour recueillir toutes ces personnes fuyant la guerre et leurs donner des conditions décentes, je ne vais pas aller à l’encontre de mon Edito de la semaine passée, mais pourquoi l’Etat, soit disant à sec, ne donne-t-il pas d’aides supplémentaires aux gens de la rue, de nos rues ? Il est toujours plus gratifiant de faire un geste pour la misère du monde que pour la sienne. Car le monde regarde.
Sans transition aucune, et parce qu’aujourd’hui j’ai beaucoup de choses à faire par ailleurs et que si je ne les fais pas, je risque fort de passer mes prochains hivers sur les trottoirs, parlons des sorties du moment. Alors oui, ce n’est pas rock, c’est plutôt alternatif, soit, mais le phénomène est incontournable. On se souvient tous de l’énergie de Time To Dance de The Shoes, et de son clip de fou. Et bien Guillaume Brière et Benjamin Lebeau remettent le couvert avec Chemicals. C’est certain, ces mecs en prennent, à n’en pas douter. Franchement ça bouge, t’as envie de bouger tes petits pieds quand tu as ça dans les oreilles, malgré toi même parfois. Souvent pour ma part. Mais le fait est que c’est bien foutu. On navigue souvent dans un espace altpop aux couleurs allant de la transe anglaise à la new wave en passant par la britpop. Les influences ici sont plus nombreuses que les puces sur le dos d’un chien, et si en plus la production est irréprochable ou presque, alors… Le duo frenchie sera à l’Olympia le 18 novembre… A bon entendeur…
Noir, c’est le nouvel opus d’un Heymoonshaker habité, c’est le moins que l’on puisse dire. On vous avait déjà parlé de ce groupe dans nos pages. Il n’y a qu’à rechercher leur nom dans les catégories à droite… mais pour les flemmards du lundi matin et je sais qu’ils sont nombreux, rappelons juste qu’il s’agit là aussi d’un duo blues, anglais et formé en 2008 (les Rolling Stones ont commencé aussi comme ça et on a vu ce que cela a donné… Bref !) qui avait fait forte impression avec son Blues crade (merci la voix si particulière d’Andrew Balcon) et sa boite à rythme humaine en la personne de Dave Crowe sur Shakerism. En un mot, ils sont restés impressionnants. Chant toujours écorché, un blues somme toute dépouillé mais tout en nuances grâce aux ajouts apparus sur ce dernier disque. En effet, si l’album précédent était plutôt amateur au niveau production, ici on sent que le groupe a convaincu et s’est vu proposé un staff digne de son niveau. Le duo s’est étoffé et a enrichie son orchestration tout en sachant rester au plus prés de la simplicité, gardant bien en avant les textes, souvent très poétiques, du groupe.
Tijuana Panthers, un nom qui ne vous dit peut-être pas grand chose et pourtant… Poster, un petit missile garé entre la pop surf et le punk, sur une route proche de Thee Oh Sees parfois, sans pour autant les copier du tout. Energie, spontanéité… un groupe garage qui semble jouer dès qu’ils sont ready. Pas de décorum, on branche et on joue. Quatrième album (dont trois depuis 2013…), le trio a l’air prolifique et c’est tant mieux. J’aime ce côté facile d’accès et qui n’est pourtant pas commun. Leur simplicité arrive à vulgariser leur musique. C’est assez expérimental mais pas trop. Ils cultivent ce précieux équilibre qui pourrait faire sombrer ces trois mecs de Long Beach s’adonnant à la Lo-Fi fusion dans leur garage rempli de guitares, de surfs et de skates (oui,c’est cettepassion communes qui les a réunis…). Ouvrez grandes vos oreilles !
Voilà, nous sommes arrivés au bout de cet Edito, cette semaine vous apportera une interview d’un groupe dont vous vous avions déjà parlé il y a quelques temps, c’est le charmant duo de Ropoporose qui, à l’occasion d’un concert cet été à Bordeaux, a bien voulu poser ses fesses sur la chaise d’interrogatoire… Et puis sachez que nous recherchons des personnes très motivées pour écrire dans nos pages, des gens qui ont quelque chose à dire sur la musique qu’ils écoutent… N’hésitez pas, si vous vous sentez que votre passion pourrait être contagieuse, à nous contacter via la messagerie de notre page Facebook.
Greg Pinaud-Plazanet