Il me semble que nous n’avons jamais fait un seul papier sur Palma Violet. Une erreur aujourd’hui réparée, quoiqu’en bon Webzine respectueux de l’environnement, ceci n’est pas un papier. Sinon il nous aurait fallu abattre des arbres. Or, nous aimons les arbres, la nature et en guise de brin de muguet cette année, le 1er mai, nous avons reçu le deuxième album de Palma Violet : Danger In The Club. J’écris ces lignes alors que je viens de me mater Riot Club, un film suivant les tribulations d’un club élitiste d’Oxford jusqu’au dérapage final. Danger was in the club indeed. Chez Palma Violet, c’est un peu pareil… Point de danger autre que de voir retomber les espoirs que nous avions vus naitre il y a deux ans de cela.
Le groupe, formé en 2011 autour d’ Alexander Chilli Jesson et de Samuel Fryer bichonne ses compositions rock matinées parfois d’un certain psychédélisme mesuré, parfois d’un son un peu garage band. Comme un grand nombre de bonnes productions indé, on retrouve derrière ce groupe le label Rough Trade Records, véritable sniffeur de talents et à la production, John Leckie oeuvre. Leckie n’est pas n’importe qui puisque ce bonhomme a travaillé avec les plus grands, de John Lennon aux Pink Floyd en passant par le reste des Beatles durant leur carrière solo. Pas étonnant lorsque l’on sait que c’est un ancien d’Abbey Road… Mais cela ne suffit pas.
Si dans leur album précédent j’entendais un peu des Clash, quelque part, camouflé sans l’être car indéniable, je ne l’entends plus dans Danger In The Club. Tout s’est adoucie, est devenu plus soft, comme s’ils avaient besoin de soigner leur gueule de bois. Je m’imagine tout à fait écouter cet album accoudé au comptoir d’un bon vieux pub et me risquer à reprendre quelque unes des chansons de l’album avec quelques potes de coin de bar… Là où 180 (sorti en 2013) semblait capable d’une certaine énergie, prometteuse pour les lives, Danger In The Club sonne désabusé passé la piste 2 (Hollywood). Les textes vont d’ailleurs dans ce sens, les femmes ne sont intéressées que par l’argent que possède les hommes: la piste 1 est un enregistrement de Sweet Violets, une chanson comique traditionnelle sur le sujet… Un peu cliché. Et le reste s’enchaîne. L’engouement juvénile des débuts n’est plus. Pour autant l’album n’est pas mauvais, non, mais il donne l’impression d’un groupe qui ne s’est pas beaucoup appliqué à la tâche et qui ne fera pas long feu. Il fallait sans doute s’y attendre après les déclarations du groupe à la fin de leur tournée pour 180. Le groupe était au bord de la rupture et n’avait aucune idée pour un deuxième album jusque fin d’été dernier. Et là, en quelques mois, des textes émergent, des orchestrations se greffent dessus et POUF ! Palma Violet nous sort un album un peu à la va-vite qui traduit un manque d’inspiration certain, de ceux qui pourraient tuer un groupe qui s’avérait prometteur.
Greg Pinaud-Plazanet