Blur qui revient comme une fleur en 2015, combien étions-nous à en rêver ? Pendant que les Strokes faisaient taire les rumeurs sur leur apparition à Glastonbury et que Beady Eye décidait enfin de se séparer, l’emblématique groupe de brit-pop annonçait son retour avec The Magic Whip, sorti le 27 avril dernier après douze ans et quelques mois d’attente.
Pour ne pas y aller par quatre chemins, The Magic Whip est un album « blury ». C’est-à-dire 100% Blur. Ok, c’était évident, mais qu’est-ce que ça signifie exactement ? Il est aisé d’inventer des adjectifs qui ne veulent rien dire dans des chroniques pour expliquer à quel point un album est fidèle à son (ses) auteur(s). De plus, cela ne revient pas nécessairement à dire que l’album en question est bon. Mais pour le coup, « blury » est loin d’être employé à tort. D’ailleurs, il ne peut pas être plus justement utilisé que pour ce dernier disque, sur lequel tant d’espoirs étaient fondés, tant du côté du public que de celui des artistes. Parce qu’en ce moment, la tendance veut que les groupes prennent de drôles de chemins musicaux. Exemples avec Julian Casablancas et The Voidz, ou encore Gush et leur virage électronique Mira. Alors, on était soucieux de voir ce que les princes de la pop anglaise nous mijotaient dans ce studio de Honk Kong. Aujourd’hui, on est rassuré. The Magic Whip relève du véritable coup de maître.
Qu’entendent ces journalistes et autres critiques illégitimes par blury ? Pour mieux comprendre, il faut se replonger dans la (sublime) discographie de Blur. Du premier bébé de pop Madchester édulcorée nommé Leisure, au rock et radical Blur, en passant par les classiques brit pop entre 1993 et 1997, le groupe anglais n’aura cessé d’évoluer et de changer de son sans pour autant changer de style. Et c’est ça la magie de Blur. Il est de bon ton aussi de se souvenir de 13, l’album aux milles influences, qui marquera par ailleurs le départ du génial Graham Coxon. Sans complexe, Blur s’adapte, expérimente et loin de décevoir, c’est à chaque fois le coup de génie assuré. Blury, donc, c’est cette touche qu’on entend partout, elle est imperceptible mais pleinement reconnaissable, sans qu’on sache vraiment pourquoi. Dans The Magic Whip, ce sont les riffs de Lonesome Street ou dans I Broadcast, ce sont les splendides complaintes de Damon Albarn sur My Terracotta Heart et dans New Wrold Towers, ce sont les « ah-ah » de Go Out, les « la-la-la, I wanna be with you» de Ong Ong. Blur est revenu avec un son neuf, influencé par l’expérience, par l’exotisme de l’Asie, mais adapté à leur style, à leur Histoire et à leur identité. Blur est revenu, et c’est si bon !
Pour conclure, je piquerai les mots de Jérôme Soligny, journaliste à Rock&Folk qui a déclaré dans son avant-dernier bouquin : « Je peux citer trois bonnes chansons d’Oasis, mais je serais bien en peine d’en citer trois mauvaises de Blur ». Et bien, ce n’est pas avec The Magic Whip qu’il y parviendra.
Juliette Geenens
A reblogué ceci sur willy peget a ajouté:
Et voici ma dernière collaboration avec le Peuple du Rock, wbezine français pour lequel j’écris depuis plus d’un an déjà.
Aujourd’hui, c’est une déclaration d’amour que je fait au meilleur groupe de brit-pop, Blur et leur tout nouvel album, The Magic Whip.
devine ce que j’écoute à l’instant? merci de me faire connaitre de nouvelles choses!
Mission accomplie pour moi alors ! 🙂