Après une semaine de formation parisienne, me voici de retour. Premier constat: Le PdR peut fonctionner sans moi, c’est un fait qui n’est pas nouveau, mais ça rassure toujours de savoir que lorsque le loup est parti, les souris ne pissent pas dans les plantes… Second constat: j’ai eu trop peu de temps pour écouter toutes les sorties intéressantes mais je me suis tout de même démerdé pour avoir quelque chose à vous mettre entre les oreilles aujourd’hui… Il faut dire qu’à Paris, les nuits ont beau être moitié moins longues que les jours, on arrive à y caser pleins de trucs… La semaine dernière d’ailleurs, en plein concert de Fink (fabuleux, courrez-y!), dont nous reparlerons lors d’un report surement (mais l’actu va tellement vite…), je réussissais à recruter deux personnes pour un des rôles les plus centraux du PdR: Les relations avec les labels, média, organisateurs de festivals. Oui car depuis le départ d’un de nos membres vers de nouveaux horizons belges, nous n’avions plus personne et vous savez ce que cela peut être lorsque tout s’entasse… Rappelez vous donc votre chambre lorsque vous aviez 16 ans, cela vous donnera une petite idée. Bref, je suis certain, vu leur motivation que ces deux personnes seront à la hauteur de leur tâche et que cela nous permettra de recoller rapidement au business musical hexagonal.
Et puisque l’on parle de la relation avec les labels, cela m’amène naturellement à parler du premier artiste de cette semaine car j’ai reçu une invitation personnelle pour aller écouter Tina Dico vendredi dernier dans un hôtel à Paris. Cela tombait bien, j’étais dans la capitale et j’aurais peut-être même eu droit à une interview… Je pensais que ce serait un soir et malheureusement ce fut en journée et étant en formation je n’ai pu m’y rendre. Je dois donc remercier son équipe promo qui a eu la gentillesse de bien vouloir m’envoyer son album. Au-delà de cela, je vous assure que j’ai beaucoup aimé ce que j’ai entendu. C’est acoustique, Folk, beau. Tina Dico est danoise et sort Whispers sur son propre label (Finest Gramophone), un album dans la lignée pure d’un Folk traditionnel: Des textes forts, une voix qui se détache d’emblée, une orchestration tout en finesse qui permet de faire ressortir la poésie des chansons. Vous penserez fatalement à Léonard Cohen. Pour ma part, je découvrais alors que Whispers est son huitième album… Mais où étais-je durant ce temps ? Bref, un album agréable de bout en bout, fin, délicat, inspiré. Je regrette vraiment de ne pas l’avoir entendu en show privé vendredi dernier… Peut-être lors de sa tournée en décembre ?
Je vais rester dans le Folk pour parler de l’excellent nouvel album de Ben Howard. cet artiste a pour moi une place particulière, un peu comme Damien Rice. Cet ancien étudiant en journalisme avait tout laissé tombé pour se consacrer à la musique et après quatre Ep et deux albums, je crois qu’il a eu raison. On ne peut écouter ce gars et rester insensible à ce qu’il compose. I Forget Where We Were est un album très émotionnel, calme mais sous tendu d’électricité. Il vous baladera de la joie à la mélancolie parfois en quelques secondes, tout en vous faisant goûter à cette atmosphère si flamboyante qu’Howard sait installer sur ses albums, celui-ci étant un peu plus aventureux que le précédent. Il changera, à votre oreille, au fur et à mesure des écoutes…
Quittons le Folk pour du plus Rock avec Get Well Soon et son nouvel album. Rien a voir avec le dernier film nae avec Vincent Gallo (je n’aurais jamais pensé qu’il puisse tourner un truc comme ça…) et Courtney Cox. Non, là, je parle du groupe. Vous connaissez peut-être leur version habitée et hantée de Careless Whispers (oui, celle de George Michael…https://www.youtube.com/watch?v=eT3cgV-5T6E&spfreload=10) ? Non ? Et bien vous loupez un truc… Ces allemands sont tout simplement… étonnants. The Lufthansa Heist (…) est tout simplement un petit bijou et la voix de Konstantin Gropper est tout simplement l’une des voix actuelles les plus intéressantes. Si vous aimez celle de Matt Berninger (The National), vous comprendrez ce que je veux dire… 16 pistes à écouter sans en jeter une seule. L’album sort d’ailleurs en même temps qu’un Ep intitulé Greatest Hits, composé uniquement de covers de morceaux connus (Careless Whispers, Always The Sun, Rocket Man…) et je pense qu’il faut aussi se le procurer car cet OVNI est juste brillant.
Parlons maintenant de choses un peu plus Rock encore avec DDash. L’album date d’octobre mais honnêtement je ne l’ai vu que ces derniers jours. ce groupe est le projet solo de Jean-Baptiste Hanack que vous connaissez peut-être habituellement sous le nom de dDamage, son duo electro ou encore Cobra. Ease Up Jerk est un album très Indie Rock dans son concept et sent même parfois les relents Garage des années 90. Electrifié, électrifiant, mais d’une légèreté sidérante, ressemblant parfois à un joyeux bordel… Mais il n’en est rien. L’artiste sait simplement déconstruire pour mieux bâtir. Pour le coup, cela vaut vraiment la peine de passer outre l’une des seuls videos trouvables sur Youtube, pour aller l’écouter sur Deezer ou une autre plateforme car l’album est tellement plus que cela…
Je terminerai cette semaine avec Evil Moods, le dernier album en date de Movie Star Junkies. C’est du côté de l’Italie que je vous emmène donc avec un groupe de… Blues-Punk ? Un genre à eux tout seuls… Après un précédent album plus folk, Evil Moods envoie le signal, fort, que le groupe est revenu faire un tour à la maison. L’album s’ouvre à la manière d’un spectacle, le groupe vous invite à rentrer voir ce cirque des turpitudes, qu’ils ont monté avec talent, comme un grand spectacle de rue. J’oserai écrire le terme burlesque ici, car c’est tout de même un peu à cela que leur musique me fait penser, pour autant, il n’est nullement question ici de légèreté et vous constaterez que, bien souvent, derrière une affiche entrainante se cachent des drames. Une ambiance tout en clair-obscur donc pour ce dernier petit des Movie Star Junkies.
Voilà, ce sera tout pour aujourd’hui, on se retrouve mercredi, en attendant je dois faire l’intégration de nos nouveaux venus (je devrais dire nouvelles venues d’ailleurs, shame on me !)… Du boulot pour la bonne cause quoi ! On espère donc vous rapporter plus de live reports en 2015, entre autres choses.
Greg Pinaud-Plazanet