Review

Royal Blood, un duo saisissant

Dans l’histoire du rock, rare sont les groupes qui ont osé un groupe-duo, Whites Stripes et The Black Keys étaient jusque là des exceptions mais il faudra désormais compter sur un nouvel arrivant.

Les Royal Blood nous servent là un album éponyme avec tenez-vous bien, un duo basse/batterie qui pourra en surprendre plus d’un. Ce n’est pas pour rien que le batteur des Arctic Monkeys a été aperçu portant un t-shirt du groupe avant même la sortie du premier single du groupe.

© D.R.

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Faire de sa guitare une basse ? C’est déjà en soit une performance,  Jack White nous l’a déjà prouvé à plusieurs reprises. Mais faire de sa basse une guitare ? Cela relève de l’exploit. C’est pourtant ce que Mike Kerr exécute parfaitement dans ce premier album de Royal Blood. Etant guitariste j’ai même du vérifier l’information par moi-même tellement la performance est saisissante. Le duo anglais est plein de ressource, il a même fait l’effet d’une bombe Outre-Manche et est enclin à devenir le nouveau phénomène rock, et on comprend pourquoi.

Dès la première écoute c’est la claque, un riff sur Out of the black qui rappelle quelque peu les sonorités propres à Rage against the machine sans jamais tomber dans la facilité, de même pour Ten tonne skeleton. Je comprends maintenant pourquoi il y a un tel engouement autour de ce groupe, c’est gras et recherché à la fois, et l’écoute du reste de l’album n’a fait qu’appuyer cette idée. La deuxième chanson fait penser à du Muse, mais comme la première, elle garde toujours cette identité propre à Royal Blood … Et ça continue. Figure it out, You can be so cruel, Blood hands… Du bon gros rock qui tâche comme on l’aime avec Ben Thatcher qui nous sert une batterie au poil, percutante et quelque peu maltraitée. Oui ce batteur tape comme un sourd et cela se sent, je dirais même plus, ça pue la testostérone.

C’est simple, c’est puissant et ça ne laisse pas indifférent. Cet album a tellement d’influences qu’il en devient universel. Jack White, Soulgarden, Black Keys, Queen of the stones age, Deftones. Il n’y a pas de doutes, l’amitié du duo ne fait nul doute et ça s’entend. Au point même que Jimmy Page de Led Zepplin est venu en personne les saluer dans leur loge après un concert au Mercury Lounge à New York.

C’est assez difficile à admettre mais un groupe sans guitare peut être terriblement efficace. J’ai encore du mal à comprendre comment le duo peut sonner de la sorte, mais rendons-nous à l’évidence, ces jeunes britanniques cassent les codes dans les règles de l’art. Ils ont même été nominés parmi les albums de l’année par le prestigieux Mercury Prize, pas mal pour un premier album.

Que dire de cette écoute ? C’est une vrai petite merveille du rock, même pour moi plus adepte du rock américain. Rare seront les déçus, vraiment. Du rock qui tâche aussi mélodique que tranchant, et certainement la découverte musicale de cette fin d’année. Un premier album complètement réussi, on ne peut qu’attendre la suite.

Fabio De Rose