Edito de la semaine

L’Edito du Lundi

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Mercredi prochain verra publié le 700ème article du Peuple du Rock… Quand j’y pense, c’est énorme. C’est un travail de fou pour lequel d’autres seraient payés… Mais pas nous, non. On résiste encore et toujours à la dictature de l’argent. Non pas que l’argent soit mauvais, non, pas forcément, même si l’on reconnait la violence induite par les rapports d’argent, il reste nécessaire pour vivre dans une économie comme la nôtre. Mais il est vrai que nous allons, avec notre formule, à contre courant de l’économie qui s’est développée autour d’Internet. Tous nos rédacteurs, moi y compris, sont bénévoles. Etudiants en journalisme, actuels ou futurs, étudiants tout court, salariés d’entreprise, entrepreneurs, qui paient d’une monnaie rare aujourd’hui le fait de vouloir propager la bonne parole : le temps.

Si l’on part du principe que le temps est de l’argent alors nous pouvons en conclure que ce sont les rédacteurs qui paient pour que vous puissiez lire sur la musique. C’est un peu comme si l’on vous achetait un magazine Rock tous les deux mois et que l’on vous l’envoyait gratuitement.
Pour autant la culture web n’est pas gratifiante. Du tout. Les gens voient les articles, passent bien souvent dessus sans les ouvrir car pour lire il faut du temps. Et aujourd’hui le temps se fait bien plus rare que l’argent. Tout va à 100 à l’heure. Nous ressemblons à des fourmis, se grouillant d’effectuer les tâches assignées. On ne prend plus le temps de se poser, de lire, de réfléchir, d’expliquer.

Il y a quelques jours j’ai emmené mon neveu, 6 ans, à la Cité de l’Espace, à Toulouse. Et bien j’ai été sidéré par le nombre de parents qui faisaient visiter le complexe à leur(s) enfant(s) sans jamais s’arrêter pour leur expliquer certaines choses que le(s) gamin(s) ne pouvai(en)t pas comprendre… Alors ok tout n’est pas explicable à un petit, on ne va pas poser les grandes équations du Big Bang mais pourquoi ne pas prendre le temps de s’asseoir et d’expliquer ? Parce que cela ferme à 18h et qu’il faut absolument tout faire ? Parce que les parents ont tellement l’habitude que leur boss leur demande un truc pour hier qu’il faut galoper le plus vite possible pour essayer de sortir de la cité avant d’y être entré ? Prendre le temps pour les générations futures est important. Et c’est un peu ce que nous faisons ici au PdR. Nous donnons de notre temps pour vous informer, vous faire connaitre, vous éduquer peut-être aussi car une oreille, ça s’éduque, oui. Je remercie toutes les personnes qui prennent sur leur temps pour nous lire, sans eux nous n’en serions pas à la 700ème. Ce temps nous permet de vivre notre passion pour la musique.

Alors, avec quoi on vous éduque cette semaine d’ailleurs hein ? Car finalement, c’est la seule information qui compte vraiment. Et puisque nous parlions d’éducation, je commencerai par le retour d’un vieux de la vieille du Punk Rock américain des années 80 avec son groupe Génération X: Billy Idol. Alors oui, beaucoup d’entre vous ne le connaissent surement pas, c’était tout de même le siècle dernier, mais avec des chansons comme White Wedding, Rebel Yell, Flesh For Fantasy, Eyes Without A Face, Sweet Sixteen, Dancing With Myself (…), sa carrière solo a éclairé les jeunes en mal de « rebel attitude ». Aujourd’hui, et Kings & Queens of the Underground ne le contredira pas, il fait dans le courant Punk Rock américain un peu vieillissant, que l’on entend partout. Mais bon Billy, ça reste une légende quand-même alors il me semblait normal d’en parler un peu.

D’autres font leur grand retour, ceux qui faisaient à un moment partie de la scène mancunienne, j’ai nommé les Inspiral Carpets ! Un groupe pour lequel Noel Gallagher fut d’ailleurs roadie dans les années 90, pour la petite histoire du Rock. C’était l’époque des Stone Roses, des Happy Mondays, de l’Hacienda. A l’époque, This Is How It Feels était sur toutes les bonnes platines 33 trs. Des gens avisés tout du moins. Le mouvement « Madchester » était au top et ces gars-là en étaient de dignes ambassadeurs. Après des reformations pour faire des concerts et festivals, ils sortent un nouvel album: The Inspiral Carpets. Une nouvelle présentation pour un nouveau départ ou une étiquette pour un héritage ? Et bien il semblerait que ce soit le premier cas. Un son changé du tout au tout, même si cela fleure bon les années 90, ce n’est pas leur psychédélisme qui est mis à l’honneur ici, pour autant si la nostalgie de ces années-là vous tenaille, c’est un bon moyen d’y replonger. Et pour ceux qui n’ont jamais entendu parler d’eux, de Ride ou des Charlatans par exemple, allez donc y coller une oreille…

Mark Lanegan nous revient ce mois-ci, après son très acclamé Lp Imitations regroupant des covers de chansons l’ayant influencé fortement, avec Phantom Radio. Nous étions en droit d’espérer beaucoup de ce travail solo que Lanegan préparait depuis quelques mois déjà. Je dois dire qu’à l’écoute, même si je suis toujours autant captivé par sa voix, grave et rapeuse, je suis assez partagé sur l’album. De très bons titres (I am The Wolf, Death Trip To Tulsa, Judgement Time ) coexistent avec du moins bon (Harvest Home, Floor Of The Ocean, Tom Red Heart) , même si ce moins bon, entendons nous bien, reste de très bonne facture, soyons honnête.

Dans les vieux je voudrais aussi Les Wampas ! Et oui, un nouvel album des Wampas traine dans nos bacs ! Font La Gueule, c’est son titre. Cela faisait un moment qu’ils n’avaient rien sorti de nouveau, ce qui n’empêchait pas de les voir lors de festivals par-ci par-là. Didier et sa joyeuse bande barrée de Yéyé-Punk, après cinq ans de silence (si l’on met à part l’album solo du leader) dépose sa galette. Je me devais de leur faire une place dans notre Edito car, au-delà du fait que cela va faire plaisir à un bon petit nombre de mes amis restés punks dans l’âme, tout comme moi, ils n’aiment pas Kyo et rien que pour cela… Ils ont droit à quelques lignes et à une video. Si si. Cela ne veut pas dire que tous les groupes qui nous envoient leurs compos doivent absolument mentionner qu’ils n’aiment pas Kyo pour passer dans nos pages hein, non, ce n’est pas ce que j’ai dit… Pour ce qui est du disque, ben c’est Les Wampas quoi… un truc un peu barré, à la limite du juste, d’inspiration punk-rigolo.

Je pourrais continuer à vous parler des vieux puisque qu’Ozzy Osbourne, celui qui peut gratter sa guitare sans bouger le bras, sort ses Memoirs (…) . Mais bon si on continue à causer des vieux on va s’endormir. Alors on va parler de The 1969 Club qui, contrairement à ce que leur nom peut laisser penser est un groupe tout jeune. Ils datent de 2009 et se sont fait assez bien remarqués et pour un groupe français… Bref soyons fiers des talents que l’on a chez nous aussi ! Ivory Ep est une petite perle. Un truc que l’on aimera passer et repasser, qui vous fera sûrement penser à du Blood Red Shoes, à du Little Hurricane, avec des influence Whitesques, Zeppeliniennes… Rien que ça. Du très bon, je dirais même de l’excellent puisqu’il s’agit de mon coup de coeur du jour. Il est presque dommage que ce ne soit qu’un Ep mais on saura s’en contenter en rêvant au reste à venir…

Je ne connaissais pas Little Big League avant de poser mes oreilles sur Tropical Jinx. J’avoue beaucoup aimer. Je ne sais pas ce qu’il en sera pour vous mais cette voix féminine que l’on sent capable de décrocher à tout moment, sur des guitares électriques façon disposition murale me plait énormément. Philadelphie, en plus d’être une assez jolie ville compte de très bons groupes dans ses clubs, Little Big League est un de ceux-là. Ca sent bon le Rock des 90’s, c’est un fait mais en même temps cette période fut tellement fondatrice pour tant de formations qu’on ne leur en tiendra pas rigueur un instant car ils arrivent à insuffler un truc en moins de 2 minutes, sur de bons swells de grattes.

Le 10 octobre sortait chez nos disquaires favoris le dernier bébé de Ian Button. Vous le connaissez sans doute au travers du groupe Death In Vegas. Et bien sachez qu’il vient d’accoucher de There’s No Underground, son solo project comme on dit Outre-Manche avec juste ce qu’il faut de pédance, sous le nom de Papernut Cambridge. Un album très influencé mais sachant sonner différemment. Du bel art en un mot comme en trois. Cela lui confère une certaine fraîcheur, ce qui fait que des morceaux comme Umbrella Man ou encore When She Said What She Said, restent en tête immédiatement après l’écoute pour ne plus vous quitter.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, mais ne vous affolez pas les filles, cette semaine, nous parlerons de deux albums de vieux (encore ?! Oh nooooonnnnnn….) membres de Sonic Youth, ex épées du Noise Rock, à savoir Lee Ranaldo et Thurston Moore. Mais vu qu’ils ont choisi le même jour pour sortir leur Lp, il va me falloir quelques jours pour bien les écouter. Côté jeunes, on parlera de Foxygen dans le prochain Edito, car ce groupe prometteur vient de sortir And Star Power mais que je n’ai pas eu le temps d’écouter du tout pour le coup. Et oui, le temps j’en parlais au début de l’Edito, c’est une monnaie rare !

Greg Pinaud-Plazanet

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