Les deux derniers week-end ont été riches, très riches. Pas simplement pour moi car sur les deux festivals (Rock en Seine et La Route du Rock), je n’ai pu en faire qu’un. Mais Sylvain, qui était avec moi (ou moi avec lui, c’est selon…) en Bretagne s’est fait les deux (accompagné d’une partie du groupe que nous étions la semaine d’avant). Alors que Sylvain décidait de façon impromptue, hier en début d’après midi, qu’il serait sympa de faire vivre Rock en Seine en direct à nos followers Facebook, je libérais mon dimanche pour être toujours prêt à relayer ses SMS et ses photos sur notre page. Oui, le PdR est un travail d’équipe. De mon côté, je n’ai même pas encore commencé le report sur la Route du Rock mais il devrait être prêt pour vendredi je pense, tout boueux qu’il soit.
En attendant, je vous propose de vous pencher sur quelques sorties qui me semblent intéressantes. Comme d’habitude, si quelqu’un vous dit que c’est de la daube en barre que vous écoutez à cause de moi, je nierai totalement les faits. Non, parce qu’il y a toujours des gens pour redire quelque chose sur la musique que l’on écoute. Des gens qui détiennent la vérité vraie. Des gens qui vous diront, en plein concert des Queens Of The Stone Age que ça ressemble à du France Gall (véridique, dixit DJ Monk, un pote qui fait des photos pour le PdR et qui était à Rock en Seine hier soir notamment…). Généralement je n’aime pas spécialement disséquer la musique au travers de longues conversations avec les copains car c’est avant tout une question de feeling et que n’ayant pas tous le même, nous n’y trouverons pas la même chose, il est donc difficile de se comprendre. Suggérer à quelqu’un d’écouter quelque chose et lui décrire avec des mots simples, c’est une chose. S’attendre à ce qu’il aime en est une autre. Mais revenons en à nos sorties du moment…
Je vais commencer par un roc du Rock, un pilier des Big Bands: Brian Setzer. Cet ex-ex-ex des Stray Cats (oui car sa carrière solo dépasse celle qu’il a eu au sein des Cats maintenant…) nous sort Rockabilly Riot. Un album qui montre, s’il le fallait, que le bon vieux Rock n’est toujours pas mort, qu’on peut encore danser sur son corps chaud et je connais bien quelques petites nanas tatouées qui vivent encore à la mode des 50’s qui sauront insérer ça dans leurs playlists de soirées thématiques. Ce disque fout la pêche, et vu la qualité, on se demande pourquoi Brian a attendu 3 longues années sans nous faire bouger nos pattes… Alors Brian, où étais-tu ?
En 1971, fait notable pour certains bien plus que pour d’autres, je naissais, Jim Morrison mourrait peut après la sortie d’L.A Woman, Les Stones sortaient Sticky Fingers, Who’s Next des Who se plaçait au top des charts UK… ainsi va la vie. Un peu moins connu que les quelques faits énumérés précédemment (il y en a bien d’autres de qualité cette année-là), c’est aussi cette année-là que The Allman Brothers sortaient leur double live at Fillmore East. Et bien, 43 ans plus tard, presque jour pour jour, une nouvelle version est arrivée sur le marché: The 1971 Fillmore East Recordings regroupe les 37 morceaux du sextet qui allait, à la suite d’un accident de moto se retrouver quintet quelques mois plus tard en perdant leur guitariste, Duane Allman. C’était l’époque Easy Rider, que voulez-vous… Toujours est-il que lors de sa sortie le disque comportait 7 titres choisis. Ses deux rééditions, en1992 et en 2003, comportaient respectivement 12 et 13 titres. Là, en 2014, nous avons enfin la totalité des enregistrements live du groupe et ça vaut clairement le coup de se jeter sur cette page historique du Rock car sans ce disque, The Allman Brothers n’aurait pas eu la même carrière.
Parlons maintenant de trucs plus actuels, car si l’on chérit l’histoire du Rock au PdR, nous aimons aussi ce qui se fait en ce moment et qui, dans 50 ans, sera considéré, peut-être, comme ayant contribué à l’histoire. Commençons par Vagabond, un album de Stu Larsen. Stu Larsen ne possède rien ou presque, une paire de chaussures lui suffit à arpenter les rues et les scènes, plus serait s’abandonner à la possession alors que la musique n’est que sensibilité (Ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui…). Larsen est australien, né dans une petite bourgade religieuse, banquier à 23 ans puis… Pfuiiiiit… L’appel de l’aventure, de l’exploration, de la rencontre avec les autres autour de la musique. Ses Folk songs sentent les grands espaces, la générosité, la mélancolie parfois aussi, le partage. Il arrive à capter la beauté des moments vécus et à les retranscrire au travers de ses textes et de ses photos instagram qu’il fait lors de ses voyages. A noter que Stu a été remarqué par Mike Rosenberg (Passenger), ce qui, pour moi est d’emblée un gage d’une certaine qualité.
Benjamin Booker, lui n’est pas australien et n’a pas ressenti l’appel des grands espaces. Il nous vient de Virginie, USA, et s’adonne à un Blues-Soul brute de fonderie rappelant parfois T-Rex pour ce qu’ils ont pris au Blues à leur époque. Enregistré à Nashville par le producteur d’Alabama Shake entre autre (Nous en avions parlé par le passé), l’album portant son nom comme une marque identitaire fait sensation outre atlantique. Le monsieur est déjà en train de tourner avec Jack White… Ce n’est pas rien. C’est furieux, frénétique même, fiévreux parfois, toujours au bord de l’explosion. C’est son premier album, donc une vraie découverte pour le coup et ça promet !
Voilà c’est tout pour ce lundi, rendez-vous fin de cette semaine pour le report de La Route du Rock, ses groupes, sa bière hors de prix, sa boue, ses bottes, ses cadavres… Une véritable aventure extérieure.
Greg Pinaud-Plazanet