Ils vous disent peut-être quelque chose… ou pas du tout, ces jeunes groupes ont pourtant leur mot à dire dans le milieu. Cette semaine, notre playlist est consacrée aux découvertes qu’il fait bon voir sur scène, parce qu’ils sont jeunes et/ou parce qu’ils font l’actualité, et surtout parce qu’ils sont rock.
On commence fort avec les déjà très expérimentés Temperance Movement. Des britanniques qui font de la musique américaine, ça a déjà été vu avec l’irlandais Rory Gallagher, Eric Clapton né à Londres, ou encore récemment les jeunes Strypes originaires de l’Irlande du Sud. Et apparemment, ça fonctionne ! Temperance Movement réunit cinq musiciens, dont l’expérience n’est pas à plaindre. Le bassiste, Nick Fyffe a longtemps joué pour Jamiroquai, le guitariste Luke Potashnick est un ex-Rooster et Damon Wilson a collaboré avec Ray Davies dans le passé. Leur blues rock s’écoute volontiers au volant d’un pick up, un chapeau de cow-boy négligemment jeté sur la banquette arrière. Foncièrement ‘southern rock’, Temperance Movement, c’est efficace en studio, (leur dernier album, sorti en 2013, en est la preuve), mais surtout sur scène, ce qui tombe bien, puisqu’ils sont en tournée en ce moment.
Take It Back – Temperance Movement
Pour la suite, il s’agit de deux groupes qui font partie du festival Les Inrocks, et qui seront notamment de passage à Paris, à Nantes et aussi à Tourcoing au Grand Mix (où je serais évidemment).
Le premier est une formation de cinq petits américains, originaires de Chicago, qui jouent ensemble depuis 2009. Nommé The Orwells, leur musique est éveillée et on ne peut plus inspirée du dingue Ty Segall. Entre une pop enjouée et un son sale et garage, leur dernier album Disgraceland est sorti en mai dernier.
Who Needs You – The Orwells
Le second groupe encore trop méconnu à mon goût s’appelle The Parquet Courts. Actifs depuis 2010, les quatre new-yorkais sont repérés par les Inrocks et par Rock’N’Folk en 2012, avec leur album Light Up Gold. Ils sont aujourd’hui de retour avec Sunbathing Animals, paru cette année. S’ils se revendiquent punk, ils puisent leur influence dans un rock indé teigneux qui fait envie quand on voit un Alex Turner, symbole ultime de l’indé, trop sensuel qui ne fait qu’onduler langoureusement sur scène.
Sunbathing Animals – The Parquet Courts
Faisons un détour par la jolie Belgique, que je considère comme une cousine et qui nous fournit un son lot de groupes de qualité. Ici, je parle de BRNS (prononcez Brains, comme en anglais), un quatuor de jeunes garçons qui existe depuis 2010. S’ils ne font pas à proprement parler de la musique rock, ils ont au moins le mérite de créer une pop électro avec des instruments, et dont le rythme reste étonnamment agréable. Hypnotique et excentrique, BRNS possède une âme dotée de sentiments (contrairement à la plupart de leurs confrères qui œuvrent dans l’électro) et se laisse tranquillement influencer par le brillant Funeral d’Arcade Fire. Actuellement en tournée dans toute l’Europe, BRNS a sorti son EP Wounded en 2013.
Our Lights – BRNS
Revenons sur nos terres bien françaises pour vous faire découvrir un produit de chez nous : Le Spark. A ne pas confondre avec Sparks, le groupe des années 70.
Formé en 2011, Le Spark, purement parisien, s’est emparé du rock des Rolling Stones, avec des harmonies caractéristiques mais n’a pas oublié d’y ajouter une ambiance planante et contemporaine. Sobrement intitulé ‘’Le Spark’‘, leur premier album nous fait tout de même de belles promesses pour la suite.
Cry Cry Cry – Le Spark
Je reste en France pour me pencher sur un de mes coups de coeurs de l’année: Jamaica. Anciennement appelé Poney Poney dans les années 2000, ce duo parisien a déjà travaillé avec le producteur de Justice, Xavier de Rosnay. Ils ont sorti leur deuxième album, Ventura, cette année et monopolisent les ondes du Mouv’ et de OUÏ FM. Sûr d’une pop sautillante et d’un son décalé, Jamaica vous fera danser tout le reste de l’été.
Two On Two – Jamaica
Dans la catégorie OVNI de la liste, j’ai nommé le canadien Mac DeMarco. On ne sait pas grand chose de ce jeune musicien hormis le fait qu’ils soit complètement cinglé. Il ne porte aucune étiquette, et semble jouer et composer ce que son cerveau lui commande, naturellement et spontanément. Sa plus grand force : son humour (on ne se prend pas au sérieux qu’on nomme son album Salad Days, littéralement «les jours de la salade»). Sa musique lo-fi et psychédélique sort tout droit d’un cœur loufoque, léger et frais.
Salad Days – Mac Demarco
Je me moquerais du monde si je disais que Philip Sayce est une découverte. Tout de même, quand on fait les premières parties de ZZ Top et de Deep Purple, à ce stade là, ça ne relève pas de la nouveauté. Néanmoins, il me semblait important d’en parler ici. Si vous espérez entendre quelque chose d’unique et de nouveau, passez votre chemin. Philip Sayce, originaire de Toronto, est en fait la voix blanche de Lenny Kravitz avec un jeu de guitare très similaire à Jimi Hendrix (sans atteindre son niveau, mais qui le peut franchement ?). Plus jeune que Prince ou Lenny, et plus vivant qu’Hendrix, le voir en live ne doit pas être du temps de perdu. Son prochain album Influence sera en vente à partir du 25 août.
Ruby Electric – Philip Sayce
Pour terminer, un petit avant goût d’une exportation hollandaise dont je vous parlerais très bientôt…
Grow – Birth Of Joy
Juliette Geenens