Le 15 de ce mois sortira le prochain album du groupe Woods. Je ne vais pas vous refaire les présentations, si cela vous intéresse vous pourrez les trouver dans le menu du blog. Le successeur de Bend Beyond, With Light and With Love, comptera 10 pistes et à l’écoute, ce qui frappe est le soin apporté aux détails. Les albums de Woods, surtout les premiers, avaient toujours eu l’air d’avoir été composés sur un coin de table et enregistrés dans la foulée. Sur les deux derniers déjà on sentait le virage s’amorcer. With Light and With Love confirme la trajectoire du groupe. Ils ont pris leur temps, répété, arrangé et réarrangé. On sent un peu plus les élans psychédéliques au travers des parties guitares comme sur le morceau With Light and With Love: un peu plus de 9 minutes de guitares typées et d’un piano que n’aurait pas renié Manzarek s’il avait été encore des nôtres. Une plus grande palette sons, des percussions plus travaillées aussi, ne frappant plus simplement le rythme mais faisant davantage corps avec les morceaux en se mettant à leur service. Les chansons se sont étoffées, la composition s’est affinée, il n’y a qu’à écouter Moving To The Left pour s’en rendre compte. Si les mélodies ne se sont pas complexifiées, la ligne de chant est par contre plus recherchée.

Vous pouvez steamer l’album dans son intégralité en suivant le lien ci-dessous:

http://pitchfork.com/advance/393-with-light-and-with-love/

Il est toujours mieux de pouvoir écouter et de se faire sa propre opinion… Avec cet album vous constaterez que l’on quitte les bonnes petites chansons folk que l’on aurait pu chanter autour d’un feu de camp, sur une plage, entre potes.  Même si la base ne change pas, la forme elle s’est modifiée. Cet album reste tout de même un excellent fond sonore pour des virées en voiture sur des routes interminables, soit en bord de mer, soit à l’intérieur des terres. L’une des armes fatales de Woods est cette capacité à entremêler les guitares folks et leurs petites soeurs électriques (Leaves Like Glass). Alors que d’autres groupes, prenant de l’âge, deviennent de plus en plus éthérés, parfois même expérimentaux, Woods prend la direction inverse en revenant vers un rock psyché des plus efficaces tout en étant presque didactique.

Crédits: Mark Sniper

En réponse à la chanson qui donne son titre à l’album, on remarquera que Twin Steps pose la même chose en simplement 2 minutes et des bananes avec une pointe de Beatles façon Magical Mystery Tour en plus, confirmant ainsi que le groupe est tout à fait capable de faire aussi punchy dans un format court, plus accessible au grand public. Woods n’a jamais jusqu’ici rencontré le succès qu’ils méritent surement, la faute à plusieurs paramètres comme par exemple le fait de s’autoproduire, chacun sait que la promo ne peut se faire avec la même force que lorsque l’on est signé par un gros label ou une grosse maison de disques. Si leur passage sur les festivals l’an dernier leur aura permis d’élargir un peu le cercle de leurs fans, il est fort à parier que With Light and With Love pourrait, avec une bonne couverture, les faire accéder à la marche supérieure.

Woods a dores et déjà prévu deux dates en France cette année et je ne saurais trop vous conseiller de vous départir de quelques euros (petites salles) pour aller assister à un de leurs concerts. Il seront à Strasbourg le 7 septembre (Troc Café), à Toulouse le 15 (Dynamo). Et comme je pense à nos amis de la Belgique (Atelier 210), je dois préciser qu’ils seront à Bruxelles le 6 septembre. En tout cas c’est l’album parfait pour débuter ce week-end sous le soleil.

Greg Pinaud-Plazanet