2014 est l’année à fêter pour beaucoup et je ne parle pas ici des minots qui vont se taper (entre autre) 18 ans en s’enfilant un rail de coke dans le nose et en se mettant sous perfu de bières et autres alcools. Non, car comme tout le monde le sait maintenant, ils n’attendent plus 18 ans. Dans les éditos précédents je vous ai parlé de quelques disques incontournables dans la légende du Rock qui fêtaient leurs 20 ans. Et bien aujourd’hui je double la mise, c’est dit et je ne reviendrai pas dessus ! Je vais vous parler du single Rock’n Roll Suicide de David Bowie. Et oui 40 ans qu’il est sorti (aux US) ! Le 12 avril 1974 pour être parfaitement exact. Pour l’heure pile, il faudra demander à Tony Defries, son manager véreux de l’époque.
Il fut un temps où Bowie avait du mal à percer aux US, c’est un fait. Le glam-Rock se cantonnait alors à la douce et verte (mais néanmoins perfide) Albion et, malgré quelques tentatives, semblait vouloir y rester. Ni l’album The Man Who Sold The World, ni même Hunky Dory, un bijou pourtant, ou encore Aladdin Sane (A Lad d Insane si vous préférez les bons jeux de mots davidiens) n’arriveront à charmer les Américains alors à fond dans le flower power. Il faudra attendre la sortie de Station to Station pour que l’Amérique s’intéresse à ce gars tout maigre qui n’est pas encore le Thin White Duke de la période berlinoise.
L’extraterrestre originaire de Brixton sort donc le 19 avril de cette année, un picture disc. En clair un vinyle avec une image imprimée dessus, très prisé par les collectionneurs. Je sais que vous savez… mais on ne sait jamais. Ici ce sera une photo tirée des sessions pour la cover de l’album Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars ainsi, qu’en face B, une photo du concert donné à l’Hammersmith Odeon le 3 Juillet 1973. Le single comportera, tenez-vous bien, le single Rock’n Roll Suicide ok, mais sera en plus agrémenté d’un speech que Bowie avait fait lors du dernier concert de la tournée des Spiders From Mars. Ce Farewell Speech, comme il est appelé, annonçait la mort de Ziggy Stardust et par là-même la fin des Spiders, qui n’étaient d’ailleurs pas au courant soit dit en passant…
Notez la temporalité toute particulière de la chose… 1973, Ziggy se suicide sur scène mais sort en single outre atlantique en 1974… Le mythe était mort avant d’atteindre les côtes américaines, de quoi tuer les ventes… Mais Tony Defries n’a jamais été un as du marketing. heureusement pour Bowie, Young Americans et Station to Station l’installeront définitivement sur le sol US. Mais ceci est une autre histoire à vivre en 2016 pour les 40 de Station to Station, disque dont Bowie dira ne jamais se souvenir de son enregistrement. Bien plus que sa très faible durée (à peine un peu plus de 37 minutes), ce manque de mémoire est sans doute à mettre sur le compte de la cocaïne que Bowie aimait s’enfiler dans les narines…
Greg Pinaud-Plazanet