Après des années d’absence, Mademoiselle K, alias la chanteuse, guitariste et compositrice française Katerine Gierak, fait son grand retour avec un nouvel album chez un nouveau label. Pour sa tournée promotionnelle, Mademoiselle K a choisi une toute petite salle de Roubaix, La Cave aux Poètes dans laquelle elle s’était déjà produite en 2006.
Mademoiselle K et moi, on n’est pas copines. Quand je l’ai entendue pour la première fois, je l’ai mise dans la case « fausse rockeuse hystérique pour bobos» (oui je peux être sévère parfois.) Il faut dire que j’ai du mal à apprécier le rock français et encore moins les voix féminines. Les tubes Ça me Vexe et Jalouse sonnaient creux et faussement rock. Mais j’ai assisté à son concert, jeudi soir à la Cave Aux Poètes, et j’ai quelque peu changé d’avis. La Cave Aux Poètes est une toute petite salle en sous sol, plantée dans le centre de Roubaix, qui peut accueillir un maximum de 200 personnes. La scène n’est pas surélevée, le public est à un mètre de l’artiste au premier rang et le plafond ne dépasse pas les deux mètres de haut.
Habituée à la salle et à ses rituels, je me pointe une demi-heure après l’ouverture des portes, parce qu’à La Cave il n’y a jamais foule d’habitude. Seulement ce soir-là, Mademoiselle K avait attiré nombres d’impatients et de curieux : toutes les places étaient vendues. Grosse erreur de ma part, donc, d’arriver à peine 30 minutes avant le concert. Je discute au bar avec des organisateurs : les gens attendent devant la salle depuis 18h. J’ignorais que le groupe de ce soir attiserait autant d’envie. Vers 21h, du côté du bar, on voit la chanteuse Katerine Gierak, toute en punk vêtue, et ses musiciens sortir des loges se frayant un chemin à travers le public pour atteindre la «scène». Car oui les coulisses ne sont pas derrière la scène mais dans salle. C’est donc dans ce lieu atypique, et sous les applaudissements et les cris du public que Mademoiselle K commence son show.
Performance, punch et boutade.
Le premier titre est le tube qu’on entend sur les radios (Le Mouv’ et OUI FM) : Glory. Pour la suite, elle alterne entre ballades rock mélancoliques et morceaux électriques exaltés, le tout sur un son sale et saturé à souhait. Le succès de la chanteuse est grandement dû aux talents de ses musiciens. Si la musique ne m’a pas saisit plus que ça, je me dois de reconnaître les bonnes performances techniques et l’énergie débordante que Mademoiselle K possède sur scène. La complicité qu’elle entretient avec son public transparaît dans ses chansons et dégage un charme naturel et authentique qui a radicalement effacé l’étiquette que je lui avais collée en 2010. De plus, la chanteuse est pourvue d’un humour absurde et franc qui m’a fait sourire et même rire plus d’une fois. Extrait : au moment de présenter ses musiciens : « A la guitare et à la basse Peter, Colin à la batterie, et ta mère en string chez toi !» Après une heure et quart de concert, il fait chaud et humide mais les gens n’ont pas l’air de s’en plaindre. Mademoiselle K quitte la scène sous les hurlements de fans toujours affamés de leur favorite «Epouse-moi Katherine !» «T’es magnifique Katherine !». Toute la salle fait tellement de bruit qu’ils finissent par revenir pour un rappel avec deux titres bien connus. Finalement, Mademoiselle K quitte la scène de la Cave aux Poètes avec l’aide de la sécurité tant la foule est excitée, bien qu’inoffensive.
Ainsi Mademoiselle K a bel et bien un public fidèle qui l’attendait pendant ses années d’absences médiatique, durant lesquelles elle a voyagé. Elle a tenu tête à son label qui exigeait d’elle un album en français. Qu’à cela ne tienne, elle l’a fait en anglais. Ses compositions tantôt dénuées de sens, tantôt inspirées de sa vie sont plus crédibles qu’avant. Alors comme ça, Mademoiselle K serait une vraie rockeuse sous ses airs de keuponne masculine ? Si la musique ne m’a pas convaincue, je reconnais désormais l’artiste qu’elle est. Une bonne soirée, en somme.
Note: Certaines photos ont été prises lors d’un concert à l’iboat (Bordeaux) et implémentée dans l’article car malheureusement nous n’étions pas très bien placés à Roubaix. Ceci explique le mystère du changement de t-shirt.
Juliette Geenens
K-A-T-E-R-I-N-E G-I-E-R-A-K ! Et le batteur c’est Colin, Pilou, c’est l’ancien bassiste ! >.<
Ok, j’ai corrigé, merci. Juliette ne devait pas en être à sa première bière à ce moment-là… 😉
Au temps pour moi ! Je vais en effet arrêter de squatter le bar pendant les concerts…