Jeune artiste Bordelaise rencontrée lors d’une activité commune, Gatha fascine et intéresse par son approche personnelle des choses. C’est tout naturellement que je lui proposais d’organiser une interview afin de vous faire connaître son univers, amis lecteurs du Peuple du Rock.
PdR : Tout d’abord, Gatha : on imagine une analogie avec ton prénom : Agathe. Est ce que cela a un autre sens à tes yeux ? (NDLR les gatha sont des poésies en vers bouddhistes).
Gatha : Bonjour, Gatha C’est mon surnom à la base donc il s’est imposé à moi. Après avoir fait quelques concerts, on est venu me parler de cette signification par rapport à Gatha et cette affiliation aux poêmes bouddhistes… Cela m’a plu aussi…
PdR : Est – ce un personnage pour toi ou est-ce toi tout simplement dans l’intimité livrant tes pensées aux gens qui t’écoutent ?
Gatha : Je livre complètement mon intériorité et c’est le plus important pour moi. Les chansons ne parlent pas uniquement de moi cela dit …Elles parlent aussi de ce que je vois , ressens , de gens qui me touchent et qui m’entourent…Gatha me permet de me mettre à nu.
PdR : A la base un trio puis un quartet vers mi 2012. Aujourd’hui combien êtes-vous ?
Gatha : Sur scène nous sommes deux. Julien aux percus électroniques et machines m’accompagne. Gatha c’est mon violoncelle , ma voix, mes compos, mes textes et un habillage en évolution constante.
PdR : Tu es une jeune artiste Bordelaise avec un univers bien à toi. Sans pour autant mettre ta musique dans une case, comment la définirais-tu ?
Gatha : Je fais des chansons tout simplement….en français la plupart du temps, mélancoliques souvent avec beaucoup de violoncelle, de synthés et de boites à rythmes. La meilleure chose est d’aller écouter je pense.
PdR : On parle de toi comme étant plutôt pop rock, trip hop, jazzy, voir même cello rock, te reconnais-tu dans tout cela ?
Gatha : J’écoute vraiment tout style de musique… The Knife, Santigold, Chostacovitch, Debussy, Austra, The Kills, Dead Weather, Bashung, Dominique A, James Blake, Bjork, Lykke Li,Tricky…. Je fais ma musique sans me poser la question de l’étiquette.
PdR : Ton violoncelle t’accompagne depuis combien d’années maintenant ?
Gatha : J’ai commencé quand j’avais 7 ans. J’ai vu un concert de musique classique et cet instrument m’a impressionnée. J’ai demandé alors à mes parents et m’y suis mise. Depuis je ne l’ai jamais lâché. Je me suis plongée dedans à mille pour cent… Notre relation évolue constamment. Je ne peux pas décrire la sensation que tu ressens quand tu as cet instrument sur toi. C’est comme si tu ne pouvais pas en jouer sans qu’il t’emmène dans une grande profondeur. Il vient chercher ce que j’ai au fond de moi… et m’oblige à le sortir.
PdR : C’est un peu ton compagnon de route, il a un nom ?
Gatha : Oui justement, il s’appelle Gustave ! Maintenant que le mariage pour tous est passé, c’est mon mari en quelque sorte 🙂
PdR : A la base le violoncelle, une passion ou c’est venu plus tard ?
Gatha : C’est devenu une passion, j’ai appris et grandi avec.
PdR : Le violoncelle dans ce registre-là est assez rare. On a pu apercevoir Sève Duo , Apocalyptica, ou même Vincent Segal dans un autre registre. Le tien étant assez personnel, comment as-tu trouvé la place de ton instrument dans tes compos ? Tes influences, t’ont-elles aidée?
Gatha : J’ai beaucoup essayé, cherché…fait avec peu, puis beaucoup ,… et il a trouvé sa place naturellement dans mes compositions et j’aime jouer avec ça. C’est un instrument avec lequel on peut faire plein de choses : la basse, la mélodie, les solos, les accords pour juste s’accompagner aussi…et, selon les chansons, j’aime lui donner une place différente et toujours nouvelle. Pousser la direction et l’orchestration et les arrangements à fond… Jusqu’à me sentir complètement libérée et à l’aise pour poser ma voix dessus.
PdR : En rebondissant sur tes influences, quelles sont-elles ?
Gatha : Je pense que mes influences ne sont pas vraiment conscientes. Je me nourris de plein de choses différentes : de poésie, de livres, de films, de musique, de concerts … Je digère tout ça et ensuite ça sort…en chanson.
PdR : Tu as fait quelques jolies premières parties : Julien Doré, Pony Pony Run Run, Lilly Wood and the Prick, Micky Green et on t’a vu récemment au micro de Frédéric Lopez sur France Inter aux côtés de Franz Ferdinand, avec une jolie critique de Frédéric Mitterrand. Que ressort-il de tous ces petits moments magiques ?
Gatha : Ce sont des moments de partage intense, c’est essentiel la scène pour moi … Donner et recevoir… et c’est jamais deux fois pareil. On à tous des sentiments communs, des expériences communes à partager , ça c’est génial ….c’est comme une communion ( pas au sens religieux du terme bien sur…) Je ne m’imagine pas vivre sans les concerts, ce serait très difficile. Je pense que c’est l’aboutissement de tout ce que je bâtis en amont : les enregistrements, les clips etc… C’est là, sur scène, que ce fait le vrai lien, que tu sens les gens et que tu peux réellement communiquer avec eux. Donc j’espère que cela va continuer et qu’il va y en avoir de plus en plus…
PdR : En set acoustique tu es seule ou juste accompagnée d’une guitare. Sur scène, raconte-nous un peu tout ce qui t’entoure…
Gatha : Sur scène, je joue du violoncelle debout et je chante en même temps , parfois je le lâche pour danser, parler aux gens et m’amuser ,venir jouer sur les machines de Julien… Il m’accompagne et s’occupe de gérer les autres instruments en tant réel grâce à des machines et des contrôleurs, et joue toutes les rythmiques.
PdR : Récemment tu étais en résidence (NDLR : immersion dans une salle de spectacle plusieurs jours consécutifs pour travailler les concerts), tu travaillais les sons et lumières, as-tu toujours travaillé tes scènes avec autant de soin ?
Gatha : Oui j’ai toujours travaillé en résidence en plus des répétitions. Soit dans la salle du Krakatoa (Mérignac Arlac), soit à Rock et Chanson. J’ai la chance d’être dans le dispositif de la Pépinière du Krakatoa qui me permet ça .Tu te poses et tu mets tout en place comme si il y avait du public. Tu bosses le son, les lumières, les mises en places, les enchaînements. Dans ces moments là, ça boue un peu dans ma tête pour profiter un maximum du temps et essayer en direct toutes les idées que j’ai eu avant pour les concerts.
PdR : On a pu lire dans la presse tout un tas de choses sur toi (Sud-Ouest, L’Express..). Notamment que tu étais tiraillée entre classique et rock. Personnellement en t’écoutant je ne suis pas de cet avis, tant et si bien que je trouve que le mariage des deux te va comme un gant. Comment vois-tu ça de ta fenêtre ?
Gatha : Vous avez lu ça ? Haha! Je ne suis pas tiraillée mais mon univers se compose de plein de styles de musique, c’est comme un patchwork inconscient. Je ne réfléchis jamais à ce que ca va donner : je fais, j’écris, je cherche des mélodies qui m’emmènent et ne me lâchent plus et ensuite je structure.
PdR : [Joke] Ta notoriété grandit, à Monségur, il y a même une rue Issartier (NDLR : son patronyme), Gatha prend facilement la grosse tête ou la garde-t-elle froide au contraire ?
Gatha : Ha bon ? Haha !! Je n’en suis qu’à un minuscule et infime commencement de tout cela. Ce serait difficile et pas respectueux d’avoir la grosse tête… Rien n’est jamais acquis de toute façon dans la vie, je pense. La seule chose à laquelle je pense, c’est rester fidèle à moi-même et être ouverte à la réflexion et au monde qui m’entoure.
PdR : Pour partir à la pêche aux infos te concernant, sur le net ce n’est pas facile. On trouve un clip sorti le 17 septembre intitulé Comme ça : ton dernier EP. On entrecroise le clip de J qui semble très personnelle et un projet sur Oocto pour Give Me dont je n’ai trouvé aucune trace de l’aboutissement. Si l’on a envie de suivre et d’écouter Gatha, comment fait-on ?
Gatha : Mon premier EP « Comme ca » est sorti le 18 juin dernier en téléchargement gratuit via mon site internet (gatha.fr) C’est un EP deux titres et j’ai sorti les deux clips fait sur ces deux titres en suivant via ma page facebook, mon site internet, You tube pour les clips etc…Le 12 Novembre prochain sort un nouveau titre accompagné du clip donc à trouver sur You tube et je suis en train de finir de travailler sur la suite… Il me tarde d’entendre le ressenti des gens !
PdR : Justement pour te voir, tes prochaines dates ?
Gatha : Le 16 Novembre à l’Espace Culturel André Malraux à Six Fours , en première partie de Yodelice. Le 22 Novembre au Chicho à Bordeaux Le 7 Décembre au Krakatoa à Bordeaux, en première partie de Yodelice encore (merci à lui d’ailleurs) Le 12 Décembre au Paris, Paris à Paris
PdR : Une petite dernière, ton sigle <|||> il vient d’où ?
Gatha : Ce sigle c’est une représentation minimaliste et un peu surréaliste de mon violoncelle…c’est pour ça qu’il me suit partout !
PdR : Merci Gatha pour toutes ces précisions et bonne continuation à toi. Voilà pour la présentation de cette jeune artiste Bordelaise à la sonorité si personnelle et si vous avez envie d’en savoir plus allez la voir en live et soyez attentif au prochain mini article que je réaliserai sur Gatha lors de son concert au Chicho le 22 novembre à Bordeaux.
La liste des Gatha Links :
https://www.facebook.com/gathaofficiel http://www.gatha.fr
http://www.sfrjeunestalents.fr/musique/membres/gatha
Jason P.
Pingback: L’édito du Lundi : et si on faisait un bilan ? | Le Peuple Du Rock Webzine
Pingback: Live Report Gatha i|i | Le Peuple Du Rock Webzine