Jeudi 23 au petit matin, nous nous préparons à partir pour Barcelone. Là-bas, chaque année, se tient le Primavera Sound Festival, au bord de la mer et sous le soleil. En bref, deux trucs dont nous avons fortement besoin ces derniers temps tellement l’hiver se tire en longueur jusqu’à empiéter sauvagement sur la douceur habituelle de mai.
On vérifie si on a tout ce qu’il faut pour trois jours sur place. Brosse à dents : Check ! Billets : Check ! Ok on est fin prêt et on monte dans le camping car pour prendre l’autoroute qui va de Toulouse (endroit d’où nous partons) jusqu’à Barcelone. Soit 394 km de ruban à parcourir en 4h15 minutes environ en prévoyant un arrêt à la « ville » frontière : La Jonquera pour le plein de clopes. Un peu glauque, ça ressemble à un mini Tijuana mais en Espagne…
Quatre heures et des bananes plus tard, nous arrivons au camping, face à la mer, à 30 km au nord de Barcelone. Il y a des bus de nuit pour rentrer, le train de jour pour nous y amener… Bref, c’est super bien desservi. Il est tant de tout plaquer sur place pour rentrer dans le vif du sujet, à savoir rentrer sur le lieu du festival.
Une queue de fou dès l’arrivée au forum (lieu où se tient le Primavera Sound, sur la côte, au nord de Barcelone. Pour ceux qui connaissent, c’est bien après le quartier de la Barceloneta)… Il faut suer pour avoir les Pass, mais des jeunes filles nous servent des rafraîchissements avec le sourire, nous patientons donc. On nous distribue le bracelet du jour et une carte à code barre qui nous servira de pass pour entrer et sortir/re-rentrer sur le festival. Nous passons les scan à la porte principale et découvrons le site : deux grandes allées tenues par des professionnels du merchandising (Rough Trade entre autre), de petits labels, des vendeurs de t-shirts, des vendeurs d’occasion. Rien de bien intéressant en réalité, mais vu que nous ne sommes pas venus pour cela, nous avons tracé directement vers les premières scènes pour évaluer un peu les installations. Premier constat : le site est énorme. Sept scènes, d’énormes espaces de restauration, quelques bars d’été assez cosy, dont certains au bord de l’eau. Bref, tout est là pour vous faire passer un excellent moment sur place.
Nous commençons par traverser le site d’Est en Ouest pour nous coller à l’avant de la scène Heineken afin d’assister à notre premier concert de la soirée : les jeunots australiens de Tame impala emmenés par Kevin Parker. Autant j’avais été un peu réservé sur leur dernier Lp (Lonerism), autant en live… ils m’ont vraiment porté. Du coup je vais réécouter leur album avec un peu plus d’application. Du bon psychédélique groove rock. Nous avons eu droit entre autres à « Solitude Is Bliss« , « Apocalypse Dreams« , « Elephant« , « Feels Like We Only Go Backwards« , « Alter Ego« , « It’s Not Meant To Be« , « Half Full Glass Of Wine » ainsi que quelques Jam dont ils ont le secret.
Le set a duré une heure, c’est souvent le format sur les festivals et cela nous a laissé un quart d’heure pour traverser le site en sens inverse et nous pointer encore tout frais devant la scène Primavera où Dinosaure Jr. allait prendre place.
Les murs d’enceintes sont impressionnants et le son est là. Lou Barlow se sert de sa basse Rickenbacker comme d’une guitare rythmique, et Jay Mascis assure les solos comme à la grande époque sur sa Fender Jazzmaster. Outre leurs morceaux habituels (« Feel the Pain », « Out There, Rude »), nous avons eu droit à « Just Like Heaven » (cover des Cure), ainsi qu’à un truc assez surprenant sur « Chunks », pour lequel un gars qu’on ne connaissait pas (mais qui s’est avéré être Damian du groupe Fucked Up) est monté sur scène pour le chant pour une version très… Xcore (remplacez X par ce que vous souhaiterez). Le concert faisait un peu revival mais c’était bien sympathique de revoir ce groupe qui avait bercé nos années d’ados fondus d’indy rock.
Sur les coups de 22h55, après s’être enfilé un assez bon hot-dog (en même temps rater un hot-dog…) arrosé d’un RedBull, nous nous sommes glissés dans l’auditoire des américains de DeerHunter, à quelques 50 m de là, sur la scène Ray-Ban. J’avais écouté quelques extraits de leurs albums sur Itunes avant de venir et j’avais assez accroché à leur musique rock-garage matinée de post-punk tournant autour de la personnalité quelque peu tourmentée de leur leader Bradford Cox, qui s’était vêtu pour l’occasion d’une robe crème à petits motifs foncés. Leur musique aujourd’hui se tourne moins vers le post-punk que vers un rock plus nuancé mais le show était vraiment sympa. Il faut dire que DeerHunter n’en est pas à sa première participation au festival barcelonais.
00h15, nous repassons du côté de la scène Primavera pour Grizzly Bear et son rock plutôt expérimental. Et là on se prend un petite claque. J’avais bien accroché à l’album Shields et j’attendais beaucoup de les voir en live. Nous n’avons pas été déçus du tout. Ambiance marine avec bocaux éclairés suspendus qui montaient et descendaient, faisant penser fortement à un balais de méduses, son impeccable, et effets maitrisés (mention spéciale à l’utilisation spécifique de la clarinette par le bassiste Chris Taylor… je n’avais jamais vu ça jusqu’ici). La voix de Daniel Rossen colle parfaitement à leur musique, c’est un plaisir de les écouter. Nous avons eu entre autres droit à « Yet Again », « Sleeping Ute », « Speak in Rounds », « Adelma » ou encore « Two Weeks » et « Ready Able ». Franchement, c’était un des gros points forts de notre première soirée.
Sur les coups d’1h30, nous nous translatons à l’autre bout du site pour aller jeter un œil sur Phoenix. Il y a du monde devant la scène Heineken… surtout des jeunes filles devant, pour écouter le groupe français dérouler son dernier album et certainement pouvoir admirer aussi un peu Thomas Mars, le lead singer. Il faut dire que depuis leur premier album (United, sorti en 2000), le succès de Phoenix n’a pas arrêté de croître dans le monde entier jusqu’à son paroxysme à la sortie de Wolfgang Amadeus Phoenix (2009). Depuis le groupe jouit d’une aura internationale confortable qui lui assure de remplir les salles et festivals. Personnellement ce n’est pas ma came, trop pop main stream à mon goût, mais nous ne pouvions pas ne pas aller les voir un peu. Nous sommes partis au bout d’une petite demi-heure, juste assez pour voir que leur show tournait très bien et que le public venu les voir était comblé, mais il est temps pour nous de rejoindre les bus de nuit et de se taper trente bornes pour aller se reposer un peu avant les deux grosses journées suivantes.
Le lendemain (vendredi), nous ne nous levons pas trop tard car nous avons envie aussi de faire un peu de tourisme. Je connais bien Barcelone mais Sylvain, qui m’accompagne (à moins que ce ne soit l’inverse, on ne le saura jamais) n’y a jamais mis les pieds et pour rattraper cette ultime honte, j’enfile mon costume de guide. Je sais où aller et lui, il parle espagnol (ce que je ne sais pas faire), nous sommes donc un peu les deux faces d’une même pièce, en quelque sorte…
Go to Barcelone donc, et après une petite marche d’un kilomètre le long de la mer pour rejoindre la gare ferroviaire, une correspondance avec le TramVia : arrêt au forum des cultures (site du festival) pour récupérer le pass de la journée, sans aucune queue contrairement à la veille. Puis métro vers la Plaza Catalunya à partir de laquelle nous descendons les Ramblas, direction le marché haut en couleurs de la Boqueria où nous en profitons pour musarder parmis les étalages de produits ultra frais et typiques de la région en sirotant un jus de fruit fait sur place. Un délice pour les sens. Mais cela donne faim… et après un petit tour sur le front de mer et une remontée par la Real, nous sortons des champs touristiques pour trouver un petit bar à tapas sympa et pas cher : le Acoma Café, calle Boqueria 21 (allez-y de la part du PdR, vous aurez des réductions… non, je déconne). On vous le conseille, le pan con tomate (spécialité barcelonaise), les chipirones (petites seiches panées et frites), les pimientos del padron (petit piments-poivrons pas forts verts à la plancha) sont tout bonnement excellents à déguster sur la terrasse intérieure loin de la foule des passants. Il ne reste plus qu’à faire une petite marche pour faire descendre tout cela et reprendre le métro en direction du Forum pour aller se remplir les oreilles.
Le second soir est chargé. Nous commençons par aller voir Kurt Vile sur la scène Heineken. Des morceaux taillés pour le live comme « Shame Chamber », « Walking on a pretty Day » ou encore « KV Crimes » entre autres. Assez noisy même sur trois morceaux. Un bon set, dans la lignée des deux derniers Lp sortis (Smoke Ring for my Halo, 2011 ; Walking on a Pretty Daze, 2013). Un Kurt Vile, un poil timide mais qui réussi à nous emmener là où il veut. Les deux albums aux influences mi folk, mi shoegaze sont vraiment à écouter.
Juste le temps d’avaler un RedBull pour tenir nos sens en éveil durant une bonne partie de la nuit et nous nous dirigeons vers la scène tout à côté pour assister au concert de Django Django. Je ne connaissais pas particulièrement mais ce groupe est assez sympathique malgré le nombre impressionnant de jeunes filles venues voir le chanteur guitariste Vincent Neff. Certains pourront classer leur musique dans le rock psychédélique, j’avoue ne pas savoir pour ma part, où les classer. En tous cas, ils mettent le feu sur scène. C’est dynamique, diversifié et leur enthousiasme vous entraine facilement.
21h30, il est temps pour nous de se refaire une tranche de revival avec « The Breeders performing The Last Splash » (leur seul Lp qui a vraiment fortement marché), à l’autre bout du forum puisqu’ils sont sur la scène Primavera. Nous aurons donc droit à tout l’album, comme le titre du show l’annonçait avec entre autres morceaux mémorables : « Cannonball » bien entendu, mais aussi « Invisible Man », « I Just Wanna Get Along »… Set sans surprise, une Kim Deal qui a pris un coup de vieux (comment pourrait-il en être autrement), leur musique aussi je dois dire, mais c’était amusant de les voir. Nous sommes partis un peu avant la fin pour un long retour sur la scène Heineken et Jesus & Mary Chain.
On arrive là encore à avoir de bonnes places, bonne vue, bon son en perspective. Les amplis Fender et Orange trônent sur la scène. Les frères Reid seront-ils tous les deux là ce soir ou bien William aura-t-il fait l’impasse? (Les relations entre les frères Reid sont quelque peu complexes). Surprise… Nous n’avons pas encore avalé quoique ce soit, nous le ferons juste avant Blur puisque la pause sera assez longue. L’espace devant la scène Heineken se rempli vite, on se serre. Ça tient chaud. Le vent est un peu tombé.
Le groupe entre en scène sous les acclamations, les deux frères sont là, quelque peu bedonnants aujourd’hui certes, et s’installent chacun à sa place. Show hyper dynamique même si on sent bien encore la flemmardise de William Reid au travers de quelques accroches par-ci par-là, un larsen pas vraiment maitrisé aussi de temps en temps, mais tout cela fait parti du groupe et n’a pas entaché un set mené tambours battants, plus noisy que leurs derniers albums. Ainsi nous avons pu nous délecter d’un « Just Like Honey » (avec Belinda Jane Butcher des My Bloody Valentine, juste là pour l’occasion), mais aussi « Head On », « Happy When it Rains », « Sidewalking », « Some Candy Talking »…
Un petit tour au pit stop pour s’engouffrer un fallafel et on retourne attendre Blur. Avoir de la place devant sera difficile sauf si on saute par dessus la foule qui se rassemblait déjà 1h30 avant le début du set…
En attendant la bouffe on a Neurosis dans les oreilles, sur une scène non loin de là. Faut aimer. Retour devant la scène, au bout d’une 1/2 heure, petite surprise, sur le balcon Heineken c’est Wedding Present qui tente de nous faire patienter. Sympathique même si on est loin de leur tube « Silver Shorts » (1992), ça fait patienter tranquillement au lieu de rester planter à rien faire d’autre que de regarder les roadies de Blur finir les réglages.
1h30 : le Show Blur débute. Il sera sur le même modèle que le set enquillé au festival de Coachella, ce qu’on pourrait regretter, cependant… Non. Une pêche d’enfer, ça saute (Damon Albarn est en forme, ça se voit!) et ça se roule partout (Graham Coxon ou la maitrise du roulé-guitare). Durant une heure et demie, la foule va sauter aussi partout, parfois on se fait porter par les gens qui nous entourent et nos pieds ne touchent plus terre tellement ça bouge. Après un début fracassant sur « Girls & Boys » qui a littéralement dynamité l’auditoire, Blur assure le maintien de l’ambiance survoltée avec des morceaux comme « Parklife », « Country House », mais aussi avec « Song 2 », « Trimm Trabb », « Out of Time », « Beetlebum », « Caramel », « Tender », « Under The Westway », « End of the Century », un grandiose « This is the Low », ou encore avec « The Universal ». Un show explosif qui nous aura laissé sur les rotules. Il est donc temps pour nous de regagner tranquillement la sortie en faisant un stop au point wifi pour consulter nos messages et boire un dernier coup car chanter, ça donne soif.
Samedi : encore un peu de tourisme barcelonais pour montrer à Sylvain la Sagrada Familia puis nous allons tranquillement affronter notre dernière soirée festivalière. On commence par se réveiller en douceur avec la pop un peu planante et très vocale de Mount Eerie. Très sympa pour le début de soirée, au moins cela ne remue pas le gaspacho pris juste avant en profitant du doux soleil. Difficile en revanche de les apprécier pleinement en live, je recommande plutôt ce groupe, avachi dans une multitude de coussins, les yeux fermés, en se laissant entraîner par la rêverie insufflée par leur belle musique et surtout leur magnifiques voix. Un peu de gêne cependant car le vent soufflant pas mal nous avons été un peu parasité par la musique du groupe qui passait non loin de là mais bon, Mount Eerie ne s’est pas démonté et nous les remercions pour leur bon esprit. Si vous voulez un aperçu de ce qu’ils font je vous encourage à aller écouter « Between Two Mysteries » ou encore « Pale Lights », qui sont assez représentatifs de leur travail. Personnellement j’ai vraiment beaucoup aimé cette petite île de calme.
19h30 : direction les hamburgers eco-verts et les hot-dogs car il faut fournir du carburant à la machine. Le tout arrosé d’un Redbull Blue édition au cassis ou un truc du genre, de toute façon on s’en fout. On se place devant la scène Pitchfork pendant que Melody’s Echo Chamber s’installe tranquillement. Le Go est pour dans 15 minutes, le temps d’un clope. En attendant nous regardons passer les nombreuses filles qui peuplent le Forum ce soir. Il y a les jolies… Et il y a les autres. Cela montre que la musique rassemble toute la diversité du monde et c’est bien comme cela. Que vaudrait un monde peuplé de Barbie en short ultra court qui écouteraient uniquement de la Dance à longueur de journée ?
Melody Prochet, française, ancienne chanteuse de My Bee’s Garden s’est acoquinée avec Kevin Parker (Tame Impala), dans son studio de Perth pour dynamiser un peu ses musiques et cela fonctionne sans pour autant subir le raz de marée de l’omniprésence de Parker. Au contraire, à part un son un peu plus « crade » on va dire, l’identité des compositions de Melody’s Echo Chamber a été en tout point respectée. Cadre étonnant, scène face à la mer, temps sans nuages. Excellente énergie scénique du groupe quoiqu’il en soit pour une ambiance soft.
Fin du set, on se dirige vers la scène Ray-Ban pour s’assoir dans l’amphithéâtre et écouter Dead can Dance. On a les pieds en feu, les stations debout, ce ne serait donc plus pour nous ? Le problème que j’ai avec Dead Can Dance c’est qu’à chaque fois que j’entends Lisa Gerrard chanter maintenant, j’ai l’impression de me refaire le film Gladiator… De plus autant j’aimais beaucoup les premiers albums (jusqu’à Aion), autant, ensuite je suis passé à d’autres choses. Ceci-dit, le son est propre et met en valeur les deux voix (l’autre étant assurée par Brendan Perry) ainsi que les différents instruments utilisés, et chez eux il y en a quantité!
Nous n’attendons donc pas la fin pour rejoindre la scène ATP où passera Thee oh sees et jeter un œil sur Roll The Dice mais leur électro ne me plait pas vraiment alors que sur une scène à deux pas de là, Deerhunter remplace au pied levé Band of Horses qui a annulé au dernier moment. Même si nous les avons vu le premier soir, on se prend à rester devant un moment. Et il y a du monde. La même scène accueillera Nick Cave un peu plus tard, nous finirons donc la soirée à jongler entre les sets Heineken et ATP qui sont l’un à côté de l’autre. Un drapeau breton flotte sur la marmite, au milieu de la foule. Il est vrai que nous avons croisé beaucoup de français durant ce festival, Barcelone n’étant pas loin et les vols étant peu chers pour peu que l’on s’adresse aux compagnies low-cost, ce n’est pas étonnant. Le ciel s’alourdit de nuages menaçant, les températures chutent mais la pluie a l’air d’être disposée à nous laisser un répit. Pourvu que ça dure ! D’ailleurs le lead singer de Deerhunter a préféré troquer sa belle robe de Jeudi (et pas de Jedi…) contre chemise et froc, ça fait moins courants d’air. Par contre il n’a pas pensé à grossir entre les deux soirées…
C’est enfin le coup d’envoi pour les californiens Punk-Garage de Thee oh sees… The punk is not dead ! Énorme show, même si l’on peut reprocher à John Dwyer de cracher là où il peut (sur les photographes, sur la scène, dans sa flight case), la longévité du bonhomme dans le monde de la musique en dit long sur lui, musicalement parlant (il a commencé en solo en 1997). Depuis 2008, le groupe a sorti un album par an ce qui est plutôt un rythme inhabituel dans le monde du rock d’aujourd’hui, préférant tabler généralement sur une sortie tous les deux ans. Ces gars-là n’ont pas l’air de se prendre la tête et assurent un show explosif dans tous les sens du terme, dans la plus pure tradition punk. Ils se sont même arrêtés brutalement une fois, menaçant de ne plus jouer si le service d’ordre n’arrêtait pas de se saisir de façon brutale et dangereuse des divers (les gars qui se font porter et trimballer par la foule d’un bout à l’autre de l’auditoire, dans les meilleurs cas). Au final le chef de la sécu est arrivé, a fait quelques mises au point avec ses people et tout est rentré dans l’ordre. Un excellent set, aussi énergique que la veille pour Blur sur un registre assez opposé.
Une heure plus tard, direction la scène adjacente pour Nick Cave and The Bad Seeds. Comme prévu, beaucoup de monde et, pris dans le flot nous nous retrouvons pour la première fois (pour Dead Can Dance, c’est nous qui avions décidé de nous reposer pieds et dos sur les marches de l’amphithéâtre…) assez loin de la scène. C’est dommage mais on ne peut pas toujours être bien placés…
Show impeccable, trois morceaux du dernier album: “We No Who U R”, “Jubilee Street” et “Push the sky away”. Un grand moment côté bain de foule sur « Red Right Hand » et « Stagger Lee », un pied sur la barrière de sécurité et l’autre sur l’épaule d’un quidam de la foule. Une incursion en profondeur dans ses albums précédents avec « The Weeping Song », « Mercy Seat », « Tupelo », « From Her to Eternity », « Jack The Ripper » et quelques autres encore. Le « devil Handsome Man » nous quittera sur « Push the sky away », malheureusement sans rappel.
Il est temps pour nous de prendre le bus de nuit car My Bloody Valentine passant vraiment trop tard dans la nuit (02h25), nous serions coincés sur place jusqu’au petit matin, ce qui ne nous ennuierait pas spécialement mais la route restant à faire le lendemain et chacun ayant ses propres obligations horaires, nous n’avons pas vraiment le choix. Nous disons donc adiò au Primavera Sound 2013, repus et conquis par ce festival barcelonais de première catégorie niveau cadre, nombre de groupes programmés, qualité du son et organisation. Il est temps pour nous de retrouver nos vies, forts de l’enrichissement de notre expérience musicale et déjà en train de nous projeter en 2014 pour la prochaine édition.
By Greg Pinaud-Plazanet