Grands Classiques/Review

« Push the Sky Away », and turn down the volume !

Le dernier Nick Cave vient de sortir, le temps de bien l’écouter à cette époque où tout roule à cent à l’heure, où l’on en vient à écrire des bouts d’articles entre deux avions ou au fond d’une chambre d’hôtel un peu cheap, moitié assis sur le bord d’une fenêtre avec pour seuls spectateurs ces milliers de soleils nucléaires que sont les éclairages de nos mégalopoles.

Qu’en penser? Et bien je dois dire que cet album colle tout à fait à l’ambiance dans laquelle j’ai l’impression de vivre parfois, déambulant la nuit sur des trottoirs peu peuplés mais où chaque rencontre peut être importante. L’album est très calme, reposant même. Nick Cave a beaucoup profité de ses dernières créations artistiques pour le cinéma (The proposition, The Road, Lawless…) en compagnie de son ami Warren Ellis, violoniste des Bad Seeds (rien à voir donc avec le Warren Ellis des Marvel Comics). Sa musique s’est étoffée, a gagné en profondeur et en ambiance. Le LP est à l’image du clip video du premier single « Jubilee Street ». Un univers un peu sale mais visuellement riche, une dérive de l’âme.

Les neuf titres qui composent Push the Sky Away, quinzième album du groupe, est un peu à l’inverse de sa pochette. Et pourtant elle en reste une bonne représentation : Cave laisse entrer la lumière du dehors sur la nudité de sa compagne. Il aime donner de petits coups de projecteurs sur les détails. Après le départ des Seeds, en 2009, de Mick Harvey, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre pour ce nouvel album. Son départ de Mute ne m’inquiétait par contre pas vraiment, peu importe votre maison de disque, lorsqu’on est Monsieur Cave on peut aller n’importe où et travailler aussi bien.

Push the sky away - Nick Cave and The Bad Seeds

« Push the Sky Away » – Nick Cave and The Bad Seeds

C’est un fait, Nick Cave a eu du temps pour toucher un peu à tout et se réinventer en quelque sorte, sans pour autant changer de direction. The magnificent seven (ils sont sept dans le groupe) sort donc ici une pièce ciselée à la perfection. En un mot : un bijou. De ceux que l’on veut absolument garder près de ses oreilles lorsqu’on part en voyage. Un voyage assez long, qu’il soit à pied le long des rues où autrement, car cet album s’écoute d’une traite de bout en bout comme un tout. La parfaite B.O. de votre film intérieur.

Fini le côté prêcheur qu’il avait entamé avec l’album The Boatman’s Call, non transformé le virage plus lourd et électrique de Dig, Lazarus, Dig!!!. Exit le pape du blues rock un peu rageur. Bonjour les mélodies aérées, loin de l’étouffement que produisaient parfois les guitares. Cependant sa carrière n’est pas un patchwork mais s’inscrit au contraire dans une certaine cohérence globale. La rédemption est simplement arrivée, lui, qui la demandait tant au travers de ses chansons (et uniquement! Car Cave est très différent des personnages dépeints dans ses textes, pour lui, ce sont bien deux mondes différents). On peut aussi remarquer sur ce disque que Nick Cave a pris confiance dans sa voix. Il chante autrement. De façon plus posée, plus naturelle, plus douce.

La dixième piste de l’album est le making off de l’album. Très intéressant à écouter pour les anglophiles et phones.

Pour moi un des meilleurs disques de ce début d’année et déjà en liste pour le palmarès 2013 !

By Grég Pinaud-Plazanet

2 réflexions sur “« Push the Sky Away », and turn down the volume !

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