Grands Classiques/Review

Mark Knopfler revient avec un septième album solo intitulé « Privateering »

Petite piqure de rappel, Mark Knopfler est un auteur-compositeur-interprète né en 1949 à Glasgow, Ecosse. Il est surnommé « L’homme tranquille du rock’n’roll » dans les années 80 grâce au groupe Dire Straits qu’il fonda durant l’été 1977 avec son frère David. Le groupe se séparera finalement en 1993. Durant trois ans, on notera une faible activité du guitariste. En 96, il fait son grand retour et sortira à cette occasion son premier album solo Golden Heart , c’est alors que son style deviendra beaucoup plus posé, laissant le son rock de côté pour se laisser aller à la folk, au blues et même la country en ajoutant des touches celtiques mais tout en gardant sa patte inimitable.

Le 3 Septembre 2012, Knopfler sort Privateering. C’est la première fois que l’artiste nous offre un double album. Comme pour son prédécesseur Get Lucky sorti en 2009, il s’entoure de Chuck Ainlay et Guy Fletcher pour enregistrer ce nouvel opus, et de nombreux artistes participeront à cette aventure comme le bluesman Kim Wilson, le musicien de country Tim O’Brien, la chanteuse Ruth Moody, le multi-instrumentiste Paul Franklin et l’accordéoniste Phil Cunningham.

MARK KNOPFLER KONCERT

Ce nouvel opus est merveilleux (à mon sens). Première chanson « Redbud Tree ». Mélodie tranquille, un beau petit solo à partir de la minute vingt-sept jusqu’à la cinquante neuvième. Pas de doute, on est loin du rock de son ancien groupe, mais c’est bien du « MK ». Place à « Haul Away » avec son influence celtique nous rappelant son beau pays qu’est l’Ecosse, sa voix quelque peu « rouillée » par moment apporte un petit charme à cette belle chanson. « Don’t forget your hat », troisième titre de cet album et cette fois place au blues. C’est roots, on y entend du piano, de la guitare et de l’harmonica, mélange de ces trois intrus impeccable (et on se verrait bien dans le Colorado à siroté un verre de Whisky de douze ans d’âge).

Suit la chanson éponyme « Privateering », guitare acoustique en main Mark Knopfler nous sort une chanson bluesy. Là aussi les influences celtiques se font entendre, la voix de Knopfler toujours aussi chaude, pour le moment on voyage. « Miss you Blues », petite chanson bien posée : guitare acoustique encore une fois, harmonica : c’est reposant et c’est bon. Un petit country rock avec « Corned Beef City », voila un morceau bien vivant qui redonne la pêche, entrainant à souhait, j’adhère ! Retour au calme avec « Go Love » où les guitares électriques et acoustique se mélangent. Chanson aux sonorités sexy avec de la trompette, ajoutez à ça un piano, une guitare blues, un harmonica et vous obtiendrez « Hot Or What » : approuvée! « Yon Two Crows » et « Seattle » viennent clôturer ce premier CD. Ambiance tranquille également dans cette avant dernière chanson. On y entend de la clarinette et de la mandoline en plus des autres instruments. « Seattle » reste dans la même tranquillité et le chant est toujours aussi bon.

Le CD 2 débute par « Kingdom of Gold », encore une chanson celtique terriblement maitrisée, les sonorités sont d’une finesse, nos oreilles en pleurent de bonheur. « Got to have Something », plus rythmée, un blues là aussi excellemment réussi. « Radio City Serenade » a un début sombre durant les seize premières secondes. Arrive le piano qui adoucie, puis la batterie, la trompette, la mandoline et enfin la guitare. Une magnifique ballade qui nous emmène aux pays des songes, quelques touches celtiques comme sur une majeure partie de cet album. Toute cette mixité instrumentale, la voix et le texte nous remplie la tête de bons souvenirs. Les deux chansons qui suivent : « I used to could » et « Gator Blood » sont un mélange de rock et de blues. Elles nous entrainent dans un rock endiablé. Knopfler nous livre ici deux titres purement jouissifs.

Privateering700x700real

« Bluebird » également blues est quant à elle beaucoup plus calme. On appréciera le duo de la guitare et de l’harmonica qui nous embarque dans l’ambiance d’un bar miteux au fin fond de la Nouvelle Orléans. « Dream of the Drowned Submariner » «casse» cette festivité. La voix toujours aussi envoutante de l’artiste adoucie encore plus la chanson, et montre réellement la diversité de l’opus. Avec le trio guitare/piano/batterie, Mark Knopfler nous a pondu une mélodie bien posée : « Blood and Water » toujours aux sonorités bluesy. Le meilleur blues de l’album (selon moi) est bel et bien « Today is Okay ». Tout est joué à la perfection : guitare, piano, harmonica et on a qu’une envie c’est de suivre ce grand bonhomme et ses musiciens en tapant du pied et en claquant des doigts. Ce double album se termine sur un blues acoustique avec harmonica. Là encore on s’imagine déambulant à la Nouvelle Orléans : un vrai régal.

Avec ce nouveau disque, le grand guitariste nous emmène en road trip (comme pourrait nous le laisser penser la pochette avec ce van bleu posté au milieu d’un bois). Les riffs titanesques, qu’il faisait avec son ancien groupe, font place à des mélodies calmes, envoutantes nous laissant rêveurs, mais certains petits solos de guitare nous rappellent à qui nous avons à faire. C’est l’album parfait pour cette saison : à écouter au coin du feu avec un bon verre de vin et de très bons amis (cf mon papa), ou pour les plus aventuriers partir avec pour seuls bagages un sac à dos et un mp3 avec en fond sonore cet excellent album qu’est Privateering.

By Justine Dorin

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