Review

« Lonerism » de Tame Impala, une nouvelle explosion de talents ?

Vous êtes fatigués de voir la pluie tomber? Un peu de soleil au bord d’une plage paradisiaque vous ferait du bien ? Eh bien Tame Impala est là pour perturber vos sens et vous donner la sensation de surfer sur les vagues d’un monde envoûtant aux couleurs chatoyantes !

Ce groupe Australien, déjà présenté dans l’un des articles du Peuple du Rock, avait déjà fait l’unanimité chez les adeptes du rock indé, psychédélique ou encore expérimental. Leur premier album, arrivé après l’excellent single « Half Full Glass Of Wine », est apparu comme une leçon de rock psychédélique – et pourtant ce n’était que le début! Kevin Parker (leader du groupe, guitariste et chanteur) avait frappé un grand coup : les comparaisons avec les Beatles, John Lennon ou encore les Black Angels avaient commencé à fuser. Une tournée mondiale fut alors lancée avec le trio de tête (Kevin Parker, Dominic Simper et Jay Watson) accompagné de Nick  »Paisley Adams » Allbrook à la basse. Le groupe s’est même retrouvé officiellement invité par les Arctic Monkeys au Festival des Nuits de Fourvière à Lyon. Suite à cela, le groupe s’est lancé dans l’élaboration d’une deuxième machine de guerre expérimentale. C’est ce nouvel album qui nous intéresse aujourd’hui !

Après la réussite de leur premier album, de nombreux fans craignaient que le niveau de ce nouveau disque ne puisse rivaliser avec une telle bombe rock – ou pire, que le groupe se retrouve embarqué dans une boucle infernale de commercialisation et devienne petit à petit une machine à sous. Mais cela était peu probable, puisque les excellents studios Modular veillaient au grain. Tame Impala n’est pas encore prêt à décevoir.

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Tame Impala

En effet, ce groupe a très bien organisé la présentation de son album. Plusieurs mois à l’avance, il a surpris avec un teaser (diffusé sur YouTube) annonçant la sortie de l’album sous le nom de « Coming Soon From Tame Impala » et comportant quelques secondes du futur morceau « Apocalypse Dreams », ainsi que des images de leur tournée mondiale. C’est alors un vrai raz de marée qui a défilé sous nos yeux, passant de scènes anecdotiques aux effets rétro à des paysages kaléidoscopiques. C’est dans cette vidéo qu’on verra apparaître pour la première fois le titre de l’album « Lonerism ».

L’attente du nouvel album fut encore plus grande lorsque le single « Apocalypse Dreams », déjà diffusé dans le teaser, apparut sans prévenir sur la toile. Il fut suivi du single « Elephant », morceau qui nous envoie dans une dimension au rythme endiablé, où guitares et basse fusionnent et vous donnent envie de taper du pied.

C’est finalement en septembre 2012 que l’album Lonerism est sorti sur toutes les plateformes musicales du net et dans les librairies encore adeptes du CD-Rom. Dès le premier coup d’œil, on remarque que le groupe a donné une attention particulière au public français puisque la pochette de l’album représente clairement une photo du Jardin du Luxembourg à Paris et que le deuxième titre, « Endors-Toi », est écrit avec la langue de Molière.

Lonerism entre en scène avec un titre des plus directs, « Be Above It », via des paroles très répétitives et une batterie aux dissonances psychédéliques. On reste assez interloqué face à ce titre qui reste intrigant. Pourtant, le reste de l’album se montre être le résultat d’un travail plus approfondi avec de nombreux titres différents et encourageants, tout comme sur le second album de MGMT. En effet, sur le précédent opus « InnerSpeaker »,  l’ensemble de l’opus gardait un fond récurrent avec des sonorités qui ne changeaient pas forcément – bien que chaque titre se montrait fulgurant. Au contraire, dans ce nouvel album, on vit une expérience particulière tout le long puisque nos sens réagissent différemment à chaque titre grâce aux effets de chaque instrument. « Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything », par exemple, nous offre un petit interlude avec un point de vue sur l’entrée dans une salle de concert où jouerait Tame Impala : on se retrouve alors dans une bulle auditive qui nous envoie dans un monde psychédélique!

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La pochette de l’album « Lonerism » (2012)

Des morceaux comme « Why Won’t They Talk To Me » ou encore « Keep on Lying » passent alors vite inaperçus parmi des gros titres comme « Elephant » et « Feels Like We Only Go Backwards ». En effet, « Elephant » reste un des piliers centraux avec un rythme qui emporte tout sur son passage et « Feels Like We Only Go Backwards » nous éloigne de toute retenue envers cet album par sa basse omniprésente jouant ses meilleurs atouts devant la voix étincelante de Kevin Parker. Pourtant ces deux premiers morceaux moins poignants restent tout de même très bons et à garder dans nos meilleures playlists.

L’album conclue sur « Sun’s Coming Up » qui nous fait faire un 360 degrés. On se retrouve alors face à un soliste mélancolique accompagné de quelques accords de piano. Ce n’est sûrement pas le genre où le groupe excelle le plus mais cela reste bon à écouter malgré une voix que nous ne sommes pas habitués à écouter dans ce registre. Mais ce même morceau nous réserve une surprise en nous ramenant rapidement sur les railles de l’expérimental, avec l’enregistrement d’une guitare sur un fond de brise, au bord d’une plage … Quoi de mieux pour se sentir dans une ambiance estivale alors que l’hiver nous assiège ?!

Cet album succède donc parfaitement au premier et reste dans le monde du rêve, des hallucinations. Ce monde se concrétise dans chacun des clips du groupe, qui nous impressionnent facilement. En plus de cela, le titre « She Just Won’t Believe Me », qui dure moins d’une minute et qui comporte des instruments plus électroniques et synthétiques que dans le reste de Lonerism, peut être un avant goût de ce que nous prépare Tame Impala pour le prochain album. Enfin, pour sa nouvelle tournée, le groupe a engagé un nouveau membre (Julien Barbagallo, à la batterie pour accompagnement). Au cours de la précédente, Nick « Paisley Adams » Allbrook en était déjà devenu un membre à part entière. Tame Impala reste donc à suivre et pour un bon moment !

By Benjamin Wheeler

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