Phantom Buffalo est un nom plutôt sympa pour un groupe, je me demande d’ailleurs bien pourquoi cela n’a jamais été utilisé avant tellement c’est catchy. Ces six guns viennent de Portland. Non, pas Portland, Oregon. Portland, Maine. La région verte de l’Est des États Unis, de l’autre côté donc. Je précise car on aurait pu se tromper. Un peu comme je me suis trompé en écoutant leur album Cement Postcard With Owl Colours (2009) en pensant à du déjà entendu, mais agréable, du côté de Belle & Sebastian. Erreur. Grosse erreur. C’est beaucoup plus complexe que cela et Phantom Buffalo traîne ses guêtres, emmitouflé dans une couverture en patchwork qui aurait traîné du côté d’une pop des 60’s, sur une étagère un peu psychédélique tout en étant résolument Indie.
Des quelques morceaux emboîtés, de cette beauté naïve mais sophistiquée présents sur Cement Postcard, que reste-t-il sur leur dernier bébé: Tadaloora ?
Tadaloora s’est rangé gentiment dans les bacs de nos disquaires, ou pour les plus avancés, sur les pages des virtual stores le 05 Novembre de l’année dernière, ce n’est donc pas vieux. Je fais cette remarque car comme le précédent album, celui-ci ressemble à l’automne et nous amène donc, à un mois de cette fin d’année (date de la sortie de l’album), une petite prolongation avec sa série de tirs au but, de ceux qui font mouche.
Tadaloora est une aventure, une histoire. Une histoire de gens, l’histoire d’un endroit. Une île où il se passe de drôle de choses, dignes d’un pays des merveilles dans lequel Alice se serait sans aucun doute perdue si la musique ne tissait pas son fil d’Ariane de bout en bout de ce disque. Et cette musique est subtile, quand bien même elle se rapproche de celle accompagnant son grand frère voici deux ans. Elle s’est étoffée. Sur des bases qui restent les mêmes, à savoir les guitares, s’ajoutent un nuage d’instrument à vent et à cordes. Une île, cela a des reliefs, des falaises abruptes, des collines, des cuvettes. La musique de Phantom Buffalo est ainsi faite. Une musique évidente mais d’une composition digne d’un orfèvre croisé avec un équilibriste. Si Cement sonnait pop US, Tadaloora pourrait être affilié à de la pop plus anglaise et légèrement psychédélique dans le choix du son. Le morceau « Stark Glass Man » allie d’ailleurs les deux de façon ingénieuse.
On se prend alors la patte au fil des chansons, se déroulant comme des contes, divers et variés, peuplés de monstres gentils (vous avez déjà croisé un Lion de mer qui sauve un libraire vous ? Ou d’un lapin fleuriste ? Un monstre des mers ?) ou bien des méchants, jamais tout à fait… méchants.
Le groupe est composé de: Jonathan Balzano-Brookes (guitare, chant), Tim Burns (guitare, chant), Joe Domrad (drums), Jacob Chamberlain (drums), Sean Newton (bass), Philip Willey (guitare, accordéon, keyboards).
By Greg Pinaud-Plazanet