Une fois par mois, nous avons décidé de vous raconter une histoire sur un artiste ou une chanson, voir une événement mythique. Ces articles auront pour objectif de vous divertir, de vous faire oublier vos emmerdes, d’approfondir un sujet qui pourrait vous intéresser.
Cette nouvelle chronique sera quelque peu interactive car nous vous invitons à nous envoyer un message sur Facebook pour savoir sur quel musicien ou à propose de quelle musique, quel concert vous souhaiteriez avoir un sujet. On commence cette chronique par un concert de Joy Division, l’un des derniers…
4 avril 1980, alors que Joy Division s’apprête à rentrer dans le studio des Pink Floyd pour enregistrer le successeur d’Unknown Pleasures, à l’entrée de la boite Rainbow Theatre à Londres, les jeunes boutonneux sont tous vêtus de la même manière : Docs Martens, slim, veste noire, chemise blanche sans oublier l’acné sur leur peau pâle, leurs yeux livides et les cheveux bruns.
Les mecs entre eux parlent de foot, des filles tandis que ces dernières s’expriment sur les garçons et la mode. Ils se foutent royalement du groupe qui va assurer la première partie. Si ils sont de sortis ce soir c’est pour voir The Stranglers.
Dans les loges, les membres de Joy Division qui vont jouer au début du concert viennent d’enregistrer leur deuxième album Closer et vont devoir enchaîner cinq concerts en quatre jours à Londres. Rob Gretton, leur manager, ne s’était donc pas foutu d’eux en leur disant : « je vous assure les mecs je vous dégoterai des dates ». Malgré l’effervescence de sa bande, le chanteur Ian Curtis, reste dans son coin. Bière à la main, il ne parle pas. Ce dernier est entré dans une spirale négative. Regrettant de s’être marié trop jeune, d’avoir eu un enfant… Ce leader emblématique, a découvert qu’à présent il était épileptique et en prime il commence à tomber amoureux d’une journaliste belge: Annik Honoré qui s’est littéralement collée au groupe. C’est d’ailleurs elle qui leur permettra, grâce à ses relations, de faire leur premier concert en Belgique. Le guitariste, lui, a un tempérament à stresser avant chaque concert; le bassiste est plus du genre à être chiant, à faire des remarques sans cesse alors que le batteur, lui, est tranquille, il reste dans son coin sans faire chier son monde. Les quatre musiciens du groupe mancunien nous emportent dans chaque mélodie vers une atmosphère sombre et claire, angoissante et libératrice, déchirante et jouissive en quelque sorte, la reproduction parfaite de la vie.
La bière coule à flot à présent dans la boite, la lumière sur scène s’allume, le speaker annonce : « et maintenant Joy Division ! »
Les premiers accords de « Dead Soul » retentissent, le rythme commence à s’accélérer petit à petit, les gens commencent à se taire, ils sont en train de se prendre une grande claque…
Le chanteur commence à s’agiter comme une toupie saccadée, sa voix caverneuse est transposée sur une guitare agressive avec une basse à six cordes qui joue quasiment uniquement en accord, sans oublier la batterie vibrant au rythme des coups de baguettes.
Voilà ce qui a caractérisé ce groupe phare de la fin des années 70, voilà pourquoi encore Joy Division reste une grande source d’inspiration pour les nouveaux groupes de rock.
Malheureusement, le chanteur, Ian Curtis se suicidera le 18 mai 1980, soit la veille de son départ pour une tournée prévue aux Etats-Unis qui s’annonçait triomphante.
« Un oiseau s’est pendu à un anglais
Une couronne pluie posée à ses cotées
A l’autre bout du monde s’effondrait le volcan
Qui aurait salué les ténèbres et l’enfant.
Un oiseau s’est pendu un soir dans sa cuisine
A l’abri des regards au ciel de ses défaites
Il tomba de son nid le nez dans les assiettes
Au loin, des ouvriers s’engouffraient dans l’usine
Un oiseau a rêvé d’un amour sans histoire
Foudroyé en plein vol, son épilepsie
Il laisse sur la terre comme un goût de tant pis
A tout ceux qui aurait voulu y croire »
-Anonyme-
By Yohann Dufour