Cet album fait partie de mes coups de cœur de cette rentrée, car ce fut une réelle surprise qui se dégagea à son écoute.
Et pourtant, on aurait pu avoir tous les a priori du monde avant de glisser le disque dans le lecteur. L’artiste est visiblement loin d’être une parfaite inconnue et qui plus est, on la connaissait dans un tout autre registre. De plus, elle descend d’une lignée d’artistes bien accomplis.
Cette artiste, c’est Lou Doillon. Faut-il rappeler qu’elle est la fille de Jane Birkin et du réalisateur Jacques Doillon, demi-soeur de Charlotte Gainsbourg, et ainsi belle fille du grand Serge? Lou a plutôt voulu suivre le chemin du septième art et son talent musical est resté (injustement) en latence pendant plusieurs années et aurait pu le rester si sa mère ne l’avait pas présenté à Etienne Daho, qui a su flairer tout le potentiel artistique, comme à son habitude, de l’actrice qui fêtera bientôt ses 30 ans. Daho réalisera l’album, enregistré en seulement quelques jours.
Alors, on peut se dire : « Encore une énième actrice à se lancer dans la chanson ! », « Tiens, elle fait comme sa sœur et sa mère, d’abord le cinéma, ensuite la chanson ». Et oui, difficile d’éviter les comparaisons, surtout quand il ne s’agit plus que de sa propre famille, mais de véritables icônes Rock comme Patti Smith.
Les critiques élogieuses des Inroks, Rock & Folk ou Elle sont loin d’avoir été volées. Le premier morceau et single de l’album Places, ICU est envoûtant et accroche tout de suite à l’oreille. Généralement le premier morceau du disque donne à l’auditeur la couleur de l’album, d’où son importance, et ICU nous transporte dans un réel voyage Folk où voix de Lou Doillon, grave, profonde et gracieuse, reste toute en simplicité sans faire de grandes envolées lyriques, et c’est tant mieux ! Considérons ce premier essai comme réussi, tout en simplicité. Lou Doillon surmonte d’ailleurs globalement la difficulté, pour une interprète francophone, de chanter en anglais avec un bon accent et une bonne intonation dans le texte.
Certains penseront, et cela peut se comprendre à l’époque de chanteuses comme Adèle, que la voix de Lou est trop froide, sans douceur. Or, il est dommage qu’il n’y ait pas actuellement plus de voix à « caractère » comme celle de Lou bien sûr ou d’Imany.
Un disque à conseiller à tous les curieux pour un petit moment d’évasion folk au son d’une artiste qui ajoute aujourd’hui une nouvelle corde (vocale!) à son arc.
By Boris Fiaudrin