Dionysos revient cette année à coups de Bird n’ Roll. Et oui, il s’agit du nouveau monde de Dionysos dont le personnage principal est cette fois-ci Tom « Hematome » Cloudman, le plus mauvais cascadeur du monde et de la galaxie, un héro sans âge qui taille la route de villages en villages en « cascadant » tout ce qui lui passe sous le regard, flanqué de son cercueil-véhicule. Et vu la tournée qui s’annonce, il se pourrait bien que ce Tom, tout droit sorti des mondes imaginaires de Mathias Malzieu, sème ses plumes un peu partout dans l’hexagone.
Nous aurions dû nous douter qu’une histoire d’oiseaux se profilait à l’horizon. La belle équipe nous avait laissé quelques indices sur les précédents albums. Souvenez-vous des morceaux « Coiffeurs d’Oiseaux », « Broken Bird » et autres « Homme qui pondait des œufs ». Mathias devait être un oisillon à l’époque.
Avec ce nouveau conte musical donc, tout est histoire d’oiseaux et de plumes. En effet côté scène, ils ont mis le paquet… de plumes ! Que se soit celles ornant les robes des danseuses lors du fameux « Bird n’Roll » ou bien de la tête d’oiseau que porte courageusement Mathias sur certains morceaux. Une tête d’oiseau où, comme il le dit, il fait 40°C.
Peu importe, la joyeuse bande de Dionysos a les ressources nécessaires et elle nous le prouve une fois de plus avec ce septième album.
Il faut dire qu’on les attendait au tournant après la magnifique Mécanique du cœur qu’ils nous avaient déroulé en 2007 ! Il s’agissait là de l’histoire d’une très belle rencontre amoureuse, celle de Mathias Malzieu et d’Olivia Ruiz.
En 2012, Mathias nous livre le nouveau fruit de son imagination et nous « pond » un tout nouveau conte. Il en écrit les textes et le reste du groupe en imagine les tonalités musicales. Il s’agit toujours d’histoire d’amour, entre un cascadeur malade et une femme-oiselle, de transformations chimiques qui sauve la vie.
Le 26 mars dernier, cette grande famille, comme ils se plaisent à le dire, nous dévoilait ses nouvelles histoires au travers de 12 morceaux tout aussi entrainants les uns que les autres. Il s’agit là d’une véritable invitation à danser dans un monde complètement délirant, délimité par des bruits et sifflements d’oiseaux.
Il y a du rythme, de l’électricité. Les oiseaux sur les câbles en seraient pour sûr électrifiés sur place. Bref, nous partons pour une chevauchée musicale fantastique. Nous en perdons l’équilibre, nous embarquons dans un voyage cosmique. Tantôt nous avons bien les pieds sur notre parquet à danser le Bird n’Roll; Tantôt nous avons la tête sous l’eau « à faire l’amour » à une sirène. Cet album nous transporte même tout là haut, dans les nuages le temps d’une pause « sex with a bird ».
Mais, ceux qui ont embarqué comme moi, dès le début dans l’aventure de Dionysos, ne percevez-vous pas un véritable retour aux sources sonores du groupe? Car voilà que semblent réapparaitre les grésillements francs des guitares que l’on a connu sur « Monsters in Love » et « Western sous la neige ». Voilà que le yukulélé reprend sa place au milieu de la scène. Voilà que Mathias nous ressort des héros du chapeau. June Carter ou Michel Platini viennent ici faire de l’ombre à John Mc Enroe. Et cela fait du bien. Et surtout Dionysos le fait bien. Arriver à mélanger sa pâte sonore à des tonalités plus vintages, type « vieux son » des années de nos aînés, un peu burlesque, je dis bravo pour ce savoureux mélange sonore novateur! Je n’en attendais pas moins d’eux.
Ne faîtes pas qu’écouter ce conte. Il est aussi possible de le lire: Et oui! Mathias écrit également magnifiquement bien et, de même qu’il avait sorti en marge des trois précédents albums des mini-romans, cette fois nous avons droit à « Métamorphose en bord de ciel », l’histoire du héros Tom Cloudman. Vous serez littéralement embarqués dès les premières lignes, embarqués dans le rêve d’un personnage désirant absolument voler comme les oiseaux, quitte à en devenir un. Les mots s’enchainent avec une telle mélodie que mon surligneur a fini par lâcher. Mathias Malzieu sait incontestablement maitriser la mécanique des mots comme celle du coeur.
Que ce soit au travers de son album ou de sa nouvelle, c’est son cœur d’enfant qui nous parle et je ne le remercierai jamais assez. Il ne reste plus qu’à aller danser véritablement le Bird n’roll à l’occasion de leur tournée dans toute la France. En attendant de prendre part à leur chevauchée fantastique, je vous souhaite une bonne écoute dans le nouveau monde de Dionysos.
By Sabrina Cirillo