Review

The Sisters of Mercy sans “mercy”…

Ok je vous l’accorde, d’entrée de jeu le bon mot du titre n’est pas un « meilleur de cuvée », ceci-dit il reflète parfaitement mon (res)sentiment suite au concert, le 30 Novembre 2011 des Sisters of Mercy, groupe mythique s’il en est du rock gothique des années 80-90.

C’est donc tard dans la nuit, à la lueur vacillante d’une des dernières bougies qui doit trainer dans ma baraque que je vous écrit, tiraillé entre l’envie de me pendre et celle, plus optimiste, de me réécouter tous leurs LP juste pour ne pas rester sur un sentiment mitigé à ce point.

Je vous explique : Ayant appris que les Sisters of Mercy passaient à Toulouse j’étais assez partagé, « est-ce que ça va valoir le coup ou pas ? ». Mes potes, sachant que j’hésitais ont dit « ouais mais vas-y, ça doit être trop trop trop trop bien » (bon ok j’en rajoute un peu mais comme ils ont été plusieurs à me dire d’y aller…). Je me suis dit « Pourquoi pas après tout ! » puisque je connaissais le groupe à l’époque, un peu de revival ne pouvait me faire de mal…

Bref donc je dis à ma femme : « Dis chérie (oui, je ne connais plus son prénom après toutes ces années…) écoute-ça… tu te sens de te faire une heure et des bananes de concert avec ça dans les oreilles ? », elle est beaucoup plus jeune que moi et ne les connaissait donc pas, à moins qu’en maternelle à l’époque les maitresses à couettes passaient les 33 tours en boucles à nos chères têtes blondes ce qui, permettez-moi d’en douter, m’étonnerait.

Elle me dit que oui, l’affaire est pliée, si tout pouvait être aussi simple dans la vie de couple ce serait chouette.

J’embarque aussi un vieux pote (comprendre d’il y a longtemps car on n’est pas vieux), ma cousine et hop nous voilà au Bikini à 20h30. On entre, la première partie semble être sympathique (Common Diamond, duo local que je qualifierai d’Ambiance Pop ) mais ne m’inspire pas plus que ça et de toute façon j’ai soif donc on file au bar. 3/4 d’heure plus tard, voir plus le set des Sisters commence.

Une épaisse fumée baigne la scène, histoire qu’on ne les voit pas se mettre en place. Et effectivement on ne les a pas vus… de tout le concert d’ailleurs. A peine entraperçus.

Andrew Eldritch

Le son de la boite à rythme (Doktor Avalanche, passée en 30 ans d’un BOSS DR-55 à un Laptop construit par une manufacture d’armes anglaise) est toujours très présent dans leur musique et pour le coup ils sont trois sur scène : Andrew Eldritch, frontman charismatique et fondateur du groupe il y a 31 ans, un guitariste et un bassiste que je ne reconnais pas (difficile dans toute cette fumée faut dire…) mais qui devraient toujours être Ben Christo et Chris Catalyst en théorie puisqu’ils ont intégré la formation depuis 2006.

Eldritch n’a donc plus le charisme de l’époque puisqu’il se cache en permanence ou presque. L’homme n’a plus ses cheveux longs qui avaient participé à forger sa plastique des débuts mais a par contre gardé ses lunettes de soleil au fil des années. Le groupe joue tout de même beaucoup moins sur le visuel donc.

A long time ago…

Si au niveau musical les réorchestrations et divers arrangements pour la scène sont de très bonne facture, limite Punk parfois. Ils ont d’ailleurs du temps pour ça puisqu’ils ne font que des lives, ayant délaissé les studios d’enregistrements depuis 1993 et leur dernier CD « A slight Case of Overbombing »; Il y a eu hier soir clairement un problème de balance au niveau de la voix. Si on la devine toujours aussi grave et sombre, on ne l’entend quasiment pas ressortir du flot musical. Pour moi les Sisters of Mercy se sont toujours résumés à deux choses : la boite à rythmes et la voix d’Eldritch et hier soir j’ai payé une trentaine d’euros pour n’entendre qu’une seule des deux même si sur les rappels de fin on a senti un léger mieux mais c’était encore très insuffisant.

Ok, je vous ai dit que musicalement ça l’avait fait, c’est vrai. On reconnaissait bien les morceaux, ils étaient assez pêchus, on a eu droit aux classiques : « Dominion », « Marian », « Alice », « Temple of Love », « First and Last and Always », « Black Planet », etc. Mais pas de « 1959 » et ça… et bien c’est vraiment une erreur, c’est une des plus belles chansons de cette époque. De plus les morceaux ont été enchainés à vitesse grand V sans aucune pause autre que les deux rappels, peut-être avaient-ils un train à prendre je ne sais pas…

Ce qu’il s’est passé hier au soir, je ne le sais pas non plus. Vraisemblablement en Belgique (Lokeren), ils avaient cartonnés lors de leur précédente tournée, les articles parlant d’un Eldritch à son meilleur niveau vocal. Et bien tant mieux pour la Belgique. Tant pis pour Toulouse. Seules deux dates étaient prévues en France, l’autre étant Clermont Ferrand, la veille et je n’en ai vu de chronique nulle-part pour l’instant. Ensuite, ils sont aux Pays bBs puis iront vers l’Océanie.

A la sortie du concert, on entendait pas mal de gens déçus et avions discuté avec quelques uns d’entre eux, pour le coup nous n’avions pas de mal à les comprendre. Par contre ce concert m’a donné envie de me replonger dans les albums de ce quatuor de Leeds (oui Doktor Avalanche est un membre à part entière, cela fait donc 4 membres en tout), histoire de ne pas rester sur une déception trop sévère et cela tombe bien car l’anthologie « Original Album Series » comportant leurs 49 morceaux est en vente pour moins d’une vingtaine d’euros en démat, compter environ 35 euros pour la version remasterisée avec quelques bonus.

« first and last and always
’til the end of the end of time
first and last and always mine « 

  By Greg Pinaud-Plazanet

 

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