Lenny Kravitz est un hippie magicien. Hippie, parce que ses disques sont toujours empreint d’un certain utopisme et pacifisme, et cela dès son premier album à la fin des années 80, Let Love Rule. Magicien, parce qu’après tant d’expérimentations musicales, il arrive à garder ce qui fait son charme, cette musique à la fois très cool, très soft, sachant aussi se faire violence et rentrer dans des grandes envolées lyriques rock (comme dans « Are You Gonna Go My Way »).
Son nouvel opus ne déroge pas à cette affirmation brute. Black And White America est un véritable retour aux sources pour Kravitz, qui s’était un peu perdu (quoique) dans les méandres mainstream, comme avec It’s Time For A Love Revolution, qui s’il était bon globalement, laissait un peu sur sa faim. Tout est dans son dernier album. De la parade soul à la Stevie Wonder au texte très activiste métissé (« Black And White America ») au rock électro de « Rock Star City Life », en passant par la ballade soft-rock (Liquid Jesus) sans oublier le jam rap-groove de « Bongie Ass », Kravitz réaffirme sa volonté d’une musique métissée.
Globalement, son album est donc un incontournable. Encore une autre vision de l’Amérique nous y est donnée, et rien que pour cela, il est incontournable. Il l’est aussi pour son coté funky, qui fait plaisir à entendre, à l’heure ou Inna Modja est en haut des charts avec une chanson pseudo soul-funky. A cet égard, « Stand » ou « Come On Get It » sont des merveilleux exemples de l’influence funky de Kravitz.
Tout l’album est a écouter, car tout l’album transpire de soul-rock. Stevie Wonder mais aussi Earth Wind And Fire, et tout simplement le Kravitz des débuts et des tubes (comme sur « Superlove »), sont constamment présents. Comme Kravitz le reconnait, cet album est peut être le meilleur qu’il ai pu réaliser, comme condensé de lui-même. Kravitz est décidément plus qu’un hippie magicien, c’est un hippie musicien.